Les Stories
Ici on répond à des questions bizarres dans des articles longs, remplis de textes, de blagues et de dessins tout moches.

Chaque année, juste avant l’été, dans la petite ville de Clisson en Loire-Atlantique se déroule un événement particulier :

Photo prise par : Nicko Guihal
Photo prise par  Nicko Guihal (sa page facebook)

Ce que vous voyez, c’est 150 000 personnes venues écouter du métal pendant 3 jours pour le festival Hellfest.

Parce que plein de gens aiment écouter du métal et cela peut sembler bizarre parce que pour la majorité d’entre vous, votre expérience du métal doit plutôt s’apparenter à celle des deux personnes sur la droite :

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Mais comment font-ils pour aimer ça ?

Alors on pourrait se dire que ces gens qui écoutent du métal sont juste des mecs bizarres, avec leur cheveux longs et leur habits noirs et que cela ne vaut juste pas la peine de les comprendre. Mais le truc c’est que derrière leur apparence bizarre se cachent bien souvent des êtres humains normaux et fréquentables. Pire encore beaucoup de metalleux ne ressemblent pas à des métalleux, eh oui, j’en suis d’ailleurs un bon exemple, j’ai les cheveux courts, aucuns piercings, je ne m’habille jamais en noir (c’est triste et puis ça va avec rien) et pire encore, j’ai fait une école de commerce.

Je ne compte pas le nombre de personnes qui ont été au mieux étonnées (au pire, méprisantes) lorsqu’elles ont appris qu’écouter du Opeth ou du Gojira régulièrement était une activité nécessaire à mon bien-être personnel.

Alors comment peut-on trouver quelque chose d’agréable et d’appréciable dans le métal parce que c’est vrai que ça peut être extrêmement troublant quand on ne connaît pas. Ne vous en faites pas, je vais vous expliquer, parce que vous n’avez jamais envie de devenir ce gros con fermé d’esprit qui dit des trucs comme « le métal ? C’est du bruit, pas de la musique. »

Le métal, c’est comme le surf

Voici une jolie métaphore pour que vous compreniez à la base ce qu’il y a d’intéressant dans le métal. Bon, j’ai jamais fait de surf mais je crois un peu comprendre le principe de base.

Pour surfer sur de l’eau, vous avez besoin d’énergie. Cette énergie c’est la vague, le surfeur va chercher à l’utiliser pour glisser sur l’eau comme ceci :

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Le but d’un surfeur c’est donc de dompter une partie de l’énergie de l’océan pour son kiff personnel (dit comme ça c’est très classe comme sport, pas étonnant qu’ils choppent autant).

Seulement vous devez apprivoiser l’énergie, la canaliser pour la réutiliser. Réussir à faire ça demande de l’entraînement, parce que quand vous ne savez pas dompter l’énergie, quand vous subissez la vague, vous la prenez en pleine face, comme ceci :

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Et ça ce n’est pas agréable du tout, vous avez du sel dans les trous de nez et vous toussez.

Alors le rapport avec le métal me direz-vous ?

Le métal représente une très forte dose d’énergie musicale, c’est son but premier. Du coup pour le débutant non habitué, écouter du métal revient à se prendre une vague de bruit dans la tronche, vous n’entendez que des sons saturés et cela vous agresse, parce que vous ne comprenez pas ce qu’il se passe et vous vous mettez sur la défensive, vous vous fermez (ce qui est naturel).

A l’inverse pour le metalleux aguerri, toute cette énergie le porte, lui va entendre le riff de guitare, le rythme de la batterie, il va canaliser tout ça, se l’approprier et ça va lui donner une pêche monstrueuse (je vous jure, j’écoute à peu près tous les genres de musique et je n’ai jamais rien trouvé qui donne autant d’énergie, bon après chaque genre a son intérêt).

Et quand vous arrivez à canaliser toute cette énergie vous avez besoin de l’évacuer, c’est ce besoin qui poussent les metalleux à faire des trucs apparemment absurdes comme ça :

(j’interdis au public non-aguerri de mettre le son, ce passage est spécifiquement pensé pour être le plus agressif possible pour le live et vous n’êtes tout simplement pas prêt, mais après je sais que les gens adorent faire ce qu’on leur interdit de faire, alors vous allez le faire, mais ne le faites pas et si vous le faites, ne laissez pas ça vous dégoûter, c’est normal d’avoir l’impression de se faire violer le tympan).

Bon déjà vous avez compris le principe de base du métal et pourquoi certains l’apprécient et d’autres non, mais le métal ce n’est pas juste de l’énergie.

Oui le métal c’est de la musique et même plutôt plus que beaucoup d’autres genres

Ok je vous provoque un peu avec ce titre mais c’est parce que j’ai tellement entendu la phrase « le metal c’est pas de la musique » que je dois me défouler. Parce que rien n’est plus éloigné de la vérité que cette phrase.

Avant de dire pourquoi le métal c’est de la musique, on doit d’abord définir vite fait ce qu’est la musique :

La musique commence là où la parole est impuissante à exprimer.

Bon ok en vrai cette phrase est pas de moi et ne fait pas du tout avancer mon truc mais je la trouve juste très stylée (elle est de Debussy).

Bon ma définition est très subjective, mais la musique en gros c’est trois choses :

  • Le rythme (le moment où on joue les notes).
  • La mélodie/l’harmonie (quelles notes on choisit de jouer et comment elles sonnent à la suite (mélodie) ou ensemble (harmonie) ).
  • Le timbre (comment sonne un son, vous pouvez faire la marseillaise à la guitare et au violon, les notes et le rythme sont les mêmes mais ça sonne pas pareil parce que le timbre est différent).

On peut donc jouer avec trois composantes pour faire de la musique, certaines musiques seront principalement ryhtmiques, d’autres vont mettre le paquet sur la mélodie et l’harmonie mais sans forcément travailler le timbre, etc…

Le truc c’est que les différents genres de musique vont traditionnellement appuyer sur les mêmes composantes et c’est intéressant d’y réfléchir. Alors là je préviens, je vais généraliser à outrance mais c’est pour que vous compreniez ce que je veux dire :

La musique « commerciale » (j’aime pas trop le terme mais en gros ce qui est poussé dans les gros médias et pensé pour plaire au plus grand nombre) va plutôt s’appuyer sur une mélodie forte et reconnaissable qui sera d’autant plus mise en avant par le lissage du reste (timbre commun et rythme simple)

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Le rap va s’appuyer principalement sur le rythme, l’instru et sa mélodie répétitive est travaillée principalement au niveau du timbre car elle est là pour mettre une ambiance et pour poser le cadre, le rappeur va ensuite se servir de sa voix comme d’un instrument rythmique ce qui donne le « flow » (avant le rap, la voix était quasi exclusivement mélodique, c’est cette différence fondamentale qui a valu a beaucoup de rappeurs l’appellation de « pas des vrais chanteurs »)

La musique classique se concentre principalement sur l’harmonie et la mélodie qui est ici extrêmement complexe et travaillée (on a fait un guide pour découvrir la musique classique d’ailleurs si ça vous intéresse). Le timbre est également très travaillé dans certaines formations, par exemple l’orchestre où le compositeur va « distribuer » les rôles avec minutie en fonction du sens recherché par la musique.

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La musique électronique se concentre plus sur le timbre, on a souvent un rythme classique en 4 temps (pour la danse et pour les transitions), une mélodie minimaliste qui s’efface pour mettre en valeur le travail ENORME sur le son (le fameux beatmaker qui passe 12 heures juste sur le son de son kick).

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Bon alors tout ça c’est des règles générales bien sûr et les musiques les plus intéressantes sont souvent celles qui essaient de s’affranchir des règles de leur genre (les délires rythmiques d’Aphex Twin en electro sont pour moi un bon exemple ou encore l’aspect mélodique de la voix d’Eminem).

Et le métal dans tout ça ? Et bien le métal privilégie principalement la mélodie (et l’harmonie dans une moindre mesure), oui oui vous avez bien lu. Alors bon oui ça dépend des sous-genres encore une fois mais globalement un groupe de métal va d’abord composer un riff, une mélodie puis s’occupera du rythme et du timbre dans un second temps.

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C’est quelque chose que beaucoup ignorent, lorsqu’une oreille non-habituée entend du métal elle se sent attaquée par des sons saturés et ne peux pas entendre la richesse mélodique et harmonique qui se cache derrière. Et pourtant croyez moi, le métal offre une véritable richesse de composition, d’ailleurs beaucoup de metalleux sont musiciens et certains sous-genres comme le métal progressif vont même très loin dans le délire avec des musiques extrêmement longues, variées et complexes (ce qui les rend d’ailleurs encore plus difficile d’accès).

Ah et vous ne remarquez rien ? La musique classique et la musique métal partagent énormément de points communs.

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Eh oui, en fait beaucoup de metalleux sont également des grands fans de musique classique puisque les deux genres recherchent grosso modo la même chose, certains vont même jusqu’à attribuer à la musique de Wagner des caractéristiques metal, lui qui recherchait l’énergie et des basses puissantes.

D’ailleurs une étude a même montré que les auditeurs de musique classique et de métal avaient tendance à partager des traits de personnalités. Selon l’étude, ils sont tous les deux plutôt créatifs, bienveillants et à l’aise avec eux-mêmes (et je dis pas ça pour me la péter et pour flatter les lecteurs metalleux, non, non… ).

Donc oui, le métal c’est de la musique, mais une petite précision, je ne sous-entends absolument pas de hiérarchie entre ces composantes et un genre n’est pas plus de la vraie musique s’il s’appuie principalement sur la mélodie et l’harmonie. Mais pour être honnête avec vous, je pensais ça quand j’étais ado, puis j’ai découvert Mezzanine de Massive Attack et le trip-hop en général.

 

Bon, pour le moment on a expliqué que le métal était une histoire d’énergie et que c’était bien de la vraie musique. Mais on a pas répondu à la question, comment font les gens pour écouter du métal ?

Eh bien, en général, un métalleux n’a pas commencé par le death metal extrême en se disant qu’il kiffait, non il est passé par plusieurs étapes pour habituer son oreille et c’est de ça que l’on va parler dans cette dernière partie.

Le métal c’est comme le ski

Chez Snackable on adore les métaphores de sports de glisse, alors on va pas s’arrêter là.

Quand vous apprenez le ski, vous ne commencez pas par dévaler les pentes d’une piste noire en faisant des slaloms de grand blond. Non, au début vous galérez sur des pistes vertes.

Le métal c’est pareil. Ici je vais vous décrire comment en général on en arrive à écouter du métal, jusqu’aux trucs très extrêmes, parce que tout ça est une progression. Tout le monde ne va pas au bout, parce que tout le monde ne peut pas écouter de la musique métal extrême, mais il est important d’aborder les choses progressivement, il est normal que si vous commencez le ski par une piste noire, vous allez vous planter.

Vous me direz dans les commentaires où vous vous êtes arrêtés.

Les pistes vertes du métal, ou comment vous écoutez déjà du métal sans vous en rendre compte

Comme toutes les musiques, le métal a évolué de quelque chose d’autre. Et ce quelque chose d’autre c’est le hard-rock.

Les gens qui écoutent du métal ont rarement commencé par ça, la plupart viennent du hard-rock et comme ce dernier, ont évolué vers le métal.

On attribue généralement à Black Sabbath la paternité du genre métal. Et c’est vrai que le groupe a vraiment donné au genre ses codes, principalement dans les thèmes occultes et horrifiques qui y sont abordés.

C'est la musique du diable ! Petite note à propos de l'aspect démoniaque/gothique du métal

Mais à vrai dire l’une des premières musiques avec des caractéristiques métal de l’histoire – et créé par un groupe majeur – date de 1968 et vient de 4 mecs de Liverpool que vous n’attendiez probablement pas dans ce genre

Ce groupe c’est les Beatles avec leur chanson Helter Skelter

VOUS SENTEZ L’ENERGIE DANS CETTE INTRO? Au passage, plus j’en apprends sur les Beatles plus je bave d’admiration, les mecs ont TOUT inventé à un point où ça devient indécent. Aujourd’hui vous pouvez être sûr que quelque soit la musique que vous écoutez, elle a été au moins indirectement influencée par les Beatles, j’écrirai probablement un article là-dessus parce que c’est incroyable.

Mais là où je veux en venir avec ce paragraphe, c’est que le métal vient directement du rock et du hard-rock, par conséquent beaucoup de musiques rock ont de fortes caractéristiques métal même si elles sont finalement assez éloignées du métal moderne.

Quelques exemples de musiques populaires avec de grosses caractéristiques métal (certaines de ces musiques sont déjà pas mal agressives, mais si vous les appréciez toutes mes félicitations petit poulain, vous êtes sur la bonne voie) :

Smell like teen spirit de Nirvana, riffs en accord de puissance avec distorsion, déluge d’énergie, voix cassée et criarde, batterie puissante, non je suis désolé c’est du métal.

When the Sun Goes Down de Arctic Monkeys Alors là c’est très rock mais pas mal de groupes indé anglais flirtent régulièrement avec les limites du rock en terme d’énergie (je pense à Royal Blood aussi), au final ça bouge vraiment et si vous aimez ça vous n’aurez pas trop de mal à aller un peu plus loin.

New Born de Muse La bande à Mat Bellamy aime bien les gros riffs et la musique classique. C’est très métal comme esprit, comme le riff de New Born.

Bonfire de Knife Party Yes petite exception, c’est pas du rock mais globalement, la dubstep c’est très métal comme truc, j’irais même jusqu’à dire que la dubstep est à la musique électronique ce que le métal est au rock. Même recherche d’énergie et de puissance, d’ailleurs j’ai l’impression que pas mal de métalleux écoutent de la dubstep en secret.

Killing in the name of de Rage Against the Machine C’est assez évident là, cette musique respire la violence et si vous vous êtes déjà surpris à hurler « FUCK YOU I WON’T DO WHAT YOU TELL ME, MOTHEEEEEER FUUUUUCCKKKKER », félicitations, vous avez déjà mis un gros pied dans le métal, parce que c’est exactement ça qu’on kiffe.

Les pistes bleues du métal, le vrai métal qui reste accessible

Alors là on rentre dans les vrais groupes de métal mais qui restent encore très accessibles. Si vous donnez une chance au truc il y a de fortes chances que vous kiffiez.

Les ballades métal, ou comment tant de douceur se cache derrière ce genre musical de brutes

Comme on vous l’a dit, les metalleux adorent la musique et sont des gens gentils, ils veulent faire de la musique belle et douce et parfois les guitares saturées et les cris ben c’est pas adapté pour ça, alors ils écrivent des ballades.

Les ballades sont souvent des interludes dans les albums pour détendre l’auditeur entre deux pièces de violence à 200 BPM, c’est limite devenu un cliché, chaque groupe métal doit faire sa ballade. Et je peux vous dire que l’on trouve les plus belles musiques du monde parmi les ballades métal.

Vous pouvez commencer par la mère des ballades métal :

Félicitations, vous venez d’écouter une musique de Metallica, probablement le plus grand groupe de métal de tous les temps (hey ouai désolé mais j’ai jamais kiffé plus que ça Iron Maiden).

Allez deux petites ballades pour la route :

Still day Beneath the sun d’Opeth, l’une des plus belles musiques que j’ai jamais entendue, on reparlera d’Opeth dans la section piste noire, ce groupe est incroyable car il va de la plus grande douceur comme ici à des choses très très violentes et sombres, parfois dans la même musique.

3 libras d’A Perfect Circle  Au passage, la voix que vous entendez provient de Maynard James Keenan plus connu comme étant le leader du groupe Tool, probablement l’un des groupes les plus fascinants sur cette terre et vous allez devoir me croire sur parole parce que j’aurais du mal à expliquer mais pour faire court, c’est le seul groupe que j’aime encore plus à chaque écoute ; et ça fait 10 ans que j’écoute régulièrement.

Les semi-ballades, ou comment aller vers le métal en douceur

La musique sert à exprimer des sentiments et à raconter des histoires. Tout ça n’est pas figé et on ne voit pas pourquoi une musique devrait être homogène du début à la fin, parfois il est intéressant de faire progresser l’atmosphère, de créer du contraste.

Ici je vous présente des musiques qui alternent entre moments doux et passages un peu plus heavy, c’est un excellent moyen d’aborder le métal parce que les moments heavy sont introduits progressivement ce qui évitera à votre oreille de se sentir agressée.

Fear of A Blank Planet de Porcupine Tree Un morceau qui monte progressivement et qui reste très accessible (limite c’est juste du rock). Au passage le chanteur de ce groupe s’appelle Steven Wilson et est un génie qui révolutionne la musique tous les jours en prenant son petit-déjeuner.

One de Metallica C’est tout simplement la musique qui m’a fait aimer le métal et on dirait qu’elle a été composée pour introduire le genre, c’est très doux au début sauf les refrains qui sont très heavy (mais très courts) puis la musique monte progressivement en puissance et en intensité jusqu’à exploser à la fin. Je vous met la version enregistrée avec un orchestre symphonique, parce que.

Les pistes rouges du métal, on commence à bien bouger la tête

Alors les pistes rouges c’est une grosse étape pour un skieur, il y a clairement un sursaut de difficulté par rapport à la piste bleue, maintenant on va écouter des musiques clairement énergiques et dynamiques mais tout en restant dans le métal classique (contrairement au metal « extrême » qu’on abordera brievement après).

Si vous avez aimé la fin de la musique One de Metallica vous devriez être prêt pour ça.

Master of Puppets de Metallica Je vous ai dit que j’aimais Metallica ? Le groupe a clairement permis de démocratiser le genre alors je suis obligé de vous faire écouter LEUR MUSIQUE. Voici Master of Puppets, LA MUSIQUE METAL par excellence, je n’imagine même pas le nombre de personnes qui ont commencé à apprendre la guitare électrique à cause de cette musique. De plus Master of Puppets montre bien le potentiel musical du métal, avec sa première partie heavy et entraînante, son interlude douce et mélancolique, puis cette remontée sombre vers un solo de guitare d’anthologie. Bref cette musique, c’est la définition du métal.

Cowboys from Hell de Pantera Allez, on va un peu plus loin dans l’énergie avec un autre classique d’un groupe légendaire : Pantera. Ici on est dans quelque chose de plus brut, on va à l’essentiel : une guitare avec un son acéré, une voix bien viril et un déluge d’énergie qui devrait vous faire sauter sur votre lit.

Les pistes noires du métal, ou l’arrivée du chant guttural

Ok ici on est dans l’étape ultime, une étape qui n’est franchie que par une partie des metalleux parce que c’est le moment où les chanteurs vont sortir leur voix de gorge pour faire des ROOOOOHHHHHHHHHHGGGGGGGGG.

Aujourd’hui j’adore ce type de chant, mais je me souviens de la première fois que j’en ai entendu, j’avais 16 ans et j’avais mis une musique d’Opeth dans mon mp3 128 Mo (comment on vivait bordel) sans la connaître et alors que j’écoutais, à la moitié de la chanson ce chant caverneux m’agressa.

Dans un réflexe de survie, j’enlevai alors subitement mes écouteurs, me jurant de ne plus jamais écouter de musique de ma vie.

Mais j’y ai réfléchi.

Il est tout à fait normal de se demander en quoi le chant guttural s’apparente à de la musique et surtout, qui a eu l’idée de faire ça ?

Mais en fait, c’est parfaitement logique, quand vous cherchez à faire de la musique énergique, violente et sombre, il y a un moment où une voix mélodique et normale n’a plus vraiment de sens et contraste beaucoup trop avec les guitares saturées et les batteries puissantes. A ce moment les mecs se sont dit : « mais pourquoi on ne saturerait pas la voix aussi ? Histoire de pousser le délire jusqu’au bout ».

La voix gutturale n’est d’ailleurs pas qu’une voix saturée, c’est une voix de timbre. Vous vous souvenez tout à l’heure quand on disait que la voix était traditionnellement mélodique et que le rap l’avait rendue rythmique ? Et bien certains ont voulu explorer la dernière option et privilégier le timbre de la voix ; et pas que dans le métal d’ailleurs. Quand Thom Yorke de Radiohead produit des espèces de lamentations nasillardes on est dans la même approche. Ainsi la voix gutturale cherche à poser une ambiance, à rajouter un petit truc en plus de l’instru saturée.

De plus ce genre de chant extrême permet souvent de créer un contraste entre une partie mélodique et une partie violente. Cette idée de créer du contraste est pour moi la meilleure porte d’entrée vers le chant extrême parce qu’elle lui donne un sens.

Voici un exemple du groupe Néérlandais Textures, la première partie de la musique est magnifique avec de très belles envolées tout ça pour contraster et mettre plus en avant la deuxième partie chargée d’une agressivité absolument jouissive.

Un autre exemple avec l’un de mes groupes préférés, les suédois d’Opeth. Dans the Drappery Falls on a un morceau très aérien avec des passages très doux pendant toute la première moitié. On va monter progressivement jusqu’à arriver vers un chant très caverneux qui sert de paroxysme à une musique qui se veut être un parcours musical dans un monde complexe, sombre et torturé.

Petit bonus : le hors-piste

On peut aller toujours plus loin dans la violence et le métal extrême, pour ceux qui auraient tenu jusqu’ici voici un exemple avec un groupe tellement exceptionnel qu’un mec a écrit une thèse dessus : Meshuggah.

 

Vous êtes encore là ? Wouah, merci à vous d’avoir lu jusqu’au bout ! C’était très long comme article mais j’espère que vous aurez appris quelque chose et que vous fermerez cet onglet avec un esprit plus tolérant et ouvert. La bise.

Pour beaucoup de gens, fêter ses 25 ans est vécu de la façon suivante :

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La raison la plus évidente à cette douleur est la réalisation du fait suivant :

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Car oui, après 25 ans on ne peut plus vraiment vous appeler un jeune et ce même si la SNCF a fait passer l’âge maximum pour la carte jeune de 25 ans à 27 ans (une action qui a probablement augmenté le bonheur moyen en France de 10%, alors pardonnez leurs retards).

Et comme si ça ne suffisait pas de ne plus être jeune, une autre réalisation achève en général de déprimer les gens qui fêtent leur quart de siècle sur cette terre :

Pour ceux qui ont fait L, ça veut dire que vous êtes maintenant plus proches de vos 50 ans que de votre naissance
Pour ceux qui ont fait L, ça veut dire que vous êtes maintenant plus proche de vos 50 ans que de votre naissance

Alors si des personnes plus âgées lisent ce texte vous avez probablement envie de casser la tronche de ces petits cons qui osent se plaindre d’avoir 25 ans, surtout si vous êtes en pleine crise de la quarantaine/cinquantaine/soixantaine. Et vous avez raison, en relativisant, il y a pire dans la vie que d’avoir 25 ans.

Mais, chers amis qui viennent de terminer d’être jeunes, ne laissons pas la culpabilité nous empêcher d’être heureux et de comprendre pourquoi nous ressentons ce terrible cafard. Car les raisons vont plus loin que la simple réalisation de ne plus être jeune et ce sont ces raisons que l’on va expliquer dans cet article.

note : cet article traite plutôt de la crise des 25 ans vécue par ceux qui ont pu faire des études (et de surcroît des études assez longues, genre master) puisque dans ce cas, les 25 ans correspondent à peu près à l’arrivée sur le marché du travail (et on va voir que c’est important). Le but n’est pas de nier que cette crise ne puisse pas arriver à des gens qui n’ont pas fait d’études, c’est juste que je ne me sens légitime de parler que de ce dont je vis et que j’observe chez une bonne partie de mon entourage.

C’est quoi le bonheur

Le titre de cet article indique que ceux qui fêtent leur 25 ans sont malheureux, mais au final on peut se demander ce qui fait que l’on est heureux ou pas. Des milliers de personnes ont écrit des milliers de page sur ce sujet ultra complexe mais personnellement ma réponse préférée est celle apportée par le blogueur américain Tim Urban dans son fantastique article « why generation Y yuppies are unhappy » qui brille par sa simplicité :

Bonheur = Réalité - Attentes Source : waitbutwhy.com
Bonheur = Réalité – Attentes / Source : waitbutwhy.com

Car oui au final c’est aussi simple que ça, si la réalité est conforme ou dépasse vos attentes, vous êtes heureux, si la réalité ne suit pas vos rêves et vos aspirations, vous êtes malheureux.

Tout est donc histoire de savoir quelles sont vos aspirations, vos attentes et comment vous ressentez la réalité. Tout en revient à cette équation et celle-ci est totalement chamboulée au moment du passage des 25 ans. Voyons pourquoi.

La période des études : fantasme de la réalité et attentes excessives

Je vous demande de revenir à la période probablement la plus bénie et heureuse de votre existence, je parle bien sûr de l’été qui a suivi votre bac. Vous avez terminé le fameux « rite de passage » comme disent les JT et vous l’avez peut-être même bien déchiré, ( petite mention au calme ) ce qui achève de booster votre ego et votre confiance en vous. L’année prochaine, vous serez étudiant, et vous êtes extatique (bon sauf si vous faites un truc genre prépa ou médecine, mais vous pensez à la grande école ou à la deuxième année qui suivra derrière). Vous avez raison d’être heureux, parce que vous abordez « les meilleures années de votre vie » comme disent les plus vieux.

Tout va déchirer, vous allez peut-être changer de ville, voire avoir votre propre appart, vous visualisez déjà votre année d’étude à l’étranger, tou(te)s les minet(te)s que vous allez pécho, les gens cools que vous rencontrerez, toutes les fois où vous vous bourrerez la gueule dans des putains de soirées (car vous avez le droit de vous bourrer la gueule à 18 ans, à 25 ans c’est plutôt considéré comme le premier pas vers l’alcoolisme).

Pendant vos études, les choses vont plutôt bien, alors oui vous choppez peut-être moins que prévu, vous n’avez pas eu votre première destination pour votre ERASUMS, vous vous rendez compte qu’en fait les fringues ne reviennent pas propres comme par magie chaque semaine et à quel point la bouffe était bonne chez vous.

Mais avoir les avantages d’un adulte (autonomie) sans les inconvénients (travailler) est plutôt agréable. De plus ce que vous faites est valorisé par la société, vous êtes jeunes, vous étudiez, c’est normal. (si en plus vous êtes dans un truc considéré comme « prestigieux », ce sentiment est exacerbé).

Bref votre vie est sur les bons rails. 

A ce niveau la réalité est plutôt conforme à vos attentes et globalement ça va.

Mais mieux encore, la réalité n’a pas tant d’importance, car pour le moment vous étudiez, mais attendez que vous ayez terminé vos études, que le monde voit à quel point vous êtes brillant et spécial. Vous attendez votre moment pour exploser et votre vie suit cette direction dans votre tête :

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Car oui, vous avez une incroyable ambition et êtes particulièrement confiant sur vos chances de vous réaliser. Cette ambition, cet optimisme est le fruit de la façon dont notre génération a été élevée.

Pourquoi notre génération est ultra ambitieuse

Parlons de nos parents.

Nos parents ont été élevés par nos grand-parents.

Parlons de nos grand-parents.

Nos grand-parents n’ont pas eu un début de vie très facile, alors qu’ils construisaient leur personnalité, leur vision du monde, ils ont vécu la pire guerre de l’histoire de l’humanité.

Le genre de truc qui marque quoi.

Quand ils ont élevé nos parents par la suite, ils leur ont enseigné une certaine vision du monde et de ce qu’on pouvait attendre de la vie.

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Psychologiquement nos parents avaient donc des attentes plutôt modestes.

Mais nos parents ont plutôt bien réussi (parce qu’ils ont bossé dur et aussi trente glorieuses tout ça), et pour eux la réalité a globalement dépassé leurs attentes, ce qui a engendré un optimisme important.

Et puis ils nous ont élevés et ils nous ont transmis cet optimisme. Avec d’excellentes intentions, ils nous ont enseigné que l’on pouvait tout réussir dans la vie :

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Et comme si ça ne suffisait pas, c’est toute la société qui a viré vers la recherche de l’accomplissement personnel, de la réalisation individuelle, un modèle qui s’est imprégné en nous via des publicités, des films ou des séries dans lesquelles des célibataires new-yorkais vivent dans des putains d’appart sans qu’on ne les voit jamais travailler.

Bref, le résultat, c’est que notre génération a un désir de s’accomplir, une confiance en elle et une ambition démesurée. Ce qui peut pousser à ce genre de pensées :

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La réalité, le retour de la vengeance

Voilà comment la fin des études est vécue en vraie :

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attentes-excessives-apres-etudes-realite-7C’est brutal. Observez bien la douleur dans cette version gif.

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Car maintenant, vous êtes face à votre réalité. Vous ne pouvez plus vous contenter de vous rassurer dans un futur fantasmé tranquillement assis sur les bancs d’un amphi. Non vous devez y aller, vous bouger, faire des choix et surtout, gagner un minimum de thune.

La société ne tolère plus que vous vous contentiez de profiter, vous avez bien étudié, vous avez eu votre temps, maintenant il est temps de faire des trucs d’adultes, contribuer à la société, payer vos impôts, faire un prêt à la société générale pour acheter une maison, fonder une famille et vous trouver un chien (bon ok, ça c’est tarpin cool).

Vous voilà obligé de construire votre réalité et vos attentes étaient tellement hautes que cette réalité vous décevra forcément. A vrai dire, vous voyez tout en noir :

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Voilà bienvenue dans la réalité.

Ok normalement je devrais vous avoir foutu une déprime absolument monstrueuse, désolé pour ça. Mais ne vous en faites pas je vais pas vous laisser comme ça.

Quelques pistes pour s’en sortir

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Cette image a un but d’illustration uniquement et ne sous-entends absolument pas que jouer à Overwatch réglera vos problèmes de blues, même si ça a temporairement plutôt marché pour moi.

Etape 1. Accepter que la réalité n’est pas celle que l’on croit

Il y a une autre chose déprimante qui est entièrement spécifique à notre génération.

Alors que vous êtes en plein blues, vous décidez de vous détendre un petit peu en allant sur facebook, voilà ce que vous voyez :

facebook-bonnes-nouvelles

Tout ça vous donne l’impression que tout le monde réussit parfaitement sa vie et accomplit toutes ces choses que vous ne pensez pas réussir.

Mais voici une vérité sur Facebook et la nature de ce que les gens partagent :

nature-statuts-facebook

Je ne vous apprends rien en vous disant que partager ses doutes et ses problèmes existentiels n’est pas quelque chose de socialement accepté sur les réseaux sociaux. Car sur Facebook, chacun veut montrer la meilleure version de lui-même et rendre jaloux ses exs au passage.

La vérité, c’est que tout le monde galère, certains beaucoup plus que d’autres certes, mais ça vous ne le voyez pas. Alors ça vous le savez si vous avez un chouïa réfléchi à la question, mais c’est comme pour les publicités, vous savez que c’est pas la vérité, n’empêche que ça vous conditionne quand même insidieusement.

Bref, les autres sont aussi frustrés par leurs attentes excessives et ils pensent aussi probablement que vous êtes parfaitement épanoui. En vrai le succès et la vie rêvée n’arrive pas comme ça pour personne, cela demande des efforts.

Etape 2. Baisser ses attentes

Tout le monde ne peut pas être spécial, c’est logique, sinon spécial ne voudrait plus rien dire.

Cela revient donc à accepter que vous n’êtes pas spécial.

Oui et toi qui me lit et qui se dit « haha, il a raison de dire ça, tellement de gens se pensent spécial mais moi je le suis vraiment ».

Non tu ne l’es pas.

Ça fait mal à l’ego mais c’est comme ça, rassurez-vous en vous disant que vous êtes spécial pour certaines personnes, à vrai dire dès que vous croisez quelqu’un dans la rue ou n’importe où, vous pouvez vous dire que cet inconnu représente probablement le monde pour quelqu’un d’autre. Vous trouverez sûrement cette pensée réconfortante.

De plus très peu d’entre nous laissent une trace indélébile dans l’histoire, statistiquement vous pouvez partir du principe que vous n’en ferez pas partie.

Mais cela ne veut pas dire que vous ne ferez rien dans votre vie. Non restez largement ambitieux, il y a suffisamment de choses à améliorer sur cette terre pour que vous trouviez quelque chose d’épanouissant et d’utile mais il faut réaliser que cela demande du travail, énormément de temps et d’efforts, ça n’arrivera pas tout de suite et vous ne pourrez pas tout faire à la fois.

Voyons plutôt les choses comme ça :

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Il est donc important d’avoir un plan en tête vers un idéal que l’on désire plus que tout, de la même façon qu’imaginer sa vie rêvée pendant vos études vous rendait heureux. Avoir la certitude que l’on passe chaque jour à travailler pour aller vers quelque chose de mieux et voir que l’on progresse doucement mais sûrement reste le meilleur moyen de passer la crise des 25 ans.

Ah et écoutez plein de musique, ça vaccine contre le malheur.

Bref, rendez-vous dans 15 ans pour un nouvel article « comment gérer la crise de la quarantaine ».

Voilà quelque chose qui a dû arriver à beaucoup de gamer de plus de 18 ans. 

s'agirait-de-grandir-1s'agirait-de-grandir-2.05g s'agirait-de-grandir-2g s'agirait-de-grandir-3

s'agirait-de-grandir-4gEt avec du recul, c’est une situation curieuse en 2016. Parce que le jeu vidéo est devenu un très gros truc. Alors je ne vais pas vous dire que l’industrie du jeu vidéo pèse plus que l’industrie du cinéma : c’est faux.

Par contre, ce qui est vrai c’est que le jeu vidéo fait aujourd’hui partie des industrie culturelles majeures qui sont proposées à l’être humain avec le livre, le cinéma et la musique.

Seulement il y a des phrases que vous n’entendez jamais :rejet-culture-1

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* Ecoutez-le, il est très cool

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Vous n’entendez jamais ces phrases parce qu’il serait absurde pour quelqu’un de rejeter en bloc les domaines aussi vastes et variés que sont le cinéma, le livre ou la musique.

Par contre, vous avez probablement entendu toutes ces phrases pour justifier l’absence de pratique du jeu vidéo et c’est là sa particularité : c’est le seul à être rejeté de facto par une grande partie de la population.jeux-vidéos-rejetés-venn-diagramme

 

Alors dans cet article, on va essayer de voir pourquoi le jeu vidéo est rejeté en bloc, comme ça, par autant de gens parce que je ne pense pas que tout ceux qui condamnent le jeu vidéo sont des vieux cons ou des gens décérébrés. Je pense juste qu’ils n’ont pas compris la richesse et le potentiel du jeu vidéo. Car c’est un medium absolument unique qui peut apporter des choses extrêmement variées au joueur. Tous ceux qui ont versé une larme lors de la mort d’Aerith, qui ont parcouru sans limite les vastes plaines de Bordeciel ou qui ont cru trouver la paix intérieure en jouant à Life Is Strange vous le confirmeront.

Le jeu vidéo est bien plus que ce que vous pensez

Le premier problème du jeu vidéo, c’est son nom. Il ne vous viendrait pas à l’esprit de mettre dans la même catégorie le petit film de 5 minutes réalisé par des étudiants en cinéma que vous avez trouvé sur Vimeo et un blockbuster produit par Marvel, n’est-ce pas ? Pourtant le principe est le même : vous racontez quelque chose avec des images et des sons. Cependant le premier est un court-métrage, le second est un film, un blockbuster qui plus est. Vous êtes conscients qu’on ne peut pas les mettre dans le même panier.

Pourtant dans le monde videoludique, tout a le même nom, Candy Crush Saga est un jeu vidéo, GTA5 est un jeu vidéo, Final fantasy est un jeu vidéo. Vu de l’extérieur, tous les jeux vidéo se ressemblent mais c’est pourtant une insulte de mettre Candy Crush Saga (un jeu réalisé par le diable en personne pour faire de vous un junkie de l’alignage de putains de bonbons) sur le même plan que GTA5, un jeu sur lequel des centaines de personnes ont travaillé pendant des années pour vous offrir une expérience sans limite dans un monde gigantesque, ouvert , bourré de détails et de vie.

Et pourtant c’est ce qu’il se passe, cette absence de termes différents donne l’impression que le jeu vidéo est un tout homogène.

Mais après ce que ça veut aussi dire, c’est que si vous avez passé un temps non négligeable sur Angry Birds, Candy Crush ou 2048, cela suffit pour faire de vous un gamer/une gameuse. Bienvenue, maintenant que vous faites partie du club vous n’allez pas en rester là. Ce serait comme prendre des cours de cuisine et s’arrêter à la recette de l’œuf au plat.

Car le jeu vidéo peut prendre des formes extrêmement diverses. Il y en a pour tous les goûts et toutes les envies. De plus, vous n’êtes pas obligés de tout apprécier, de la même façon que vous n’êtes pas obligés d’aimer tous les genres musicaux pour aimer la musique.

Voici un petit exemple de la diversité des jeux

Commençons par ce qu’on appelle les jeux AAA (prononcer « triple A »). Ce sont des productions à très fort budget qui cherchent plutôt à procurer au joueur une très forte immersion en reprenant les codes des blockbusters hollywoodiens (des jeux comme Tomb Raider, Metal Gear Solid ou Uncharted ). Ce sont les jeux qui ont le droit à leur pub à la télé. Si vous aimez les gros films qui vous en mettent plein la vue, vous devriez y trouver votre bonheur.

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Uncharted 3

D’autres jeux misent tout sur le multijoueur et ne sont là que pour que les joueurs s’affrontent encore et encore jusqu’à maîtriser parfaitement les mécanismes du jeu (des jeux comme LoL et autres moba, le multi de Call of Duty). Là on se rapproche vraiment de l’esprit du sport. C’est le genre de jeux auxquels vous jouez des heures et des heures tous les jours pour perfectionner votre skill. Si vous êtes un dingue de performance et de compétition cela devrait vous satisfaire.

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League Of Legends. Au passage j’y connais rien donc ça c’est un gif que j’ai trouvé sur Google et je comprends rien à ce qu’il se passe, n’hésitez pas à me dire dans les commentaires si le mec qu’on voit jouer fait de la merde. Ma crédibilité est entre vos mains.

D’autres jeux cherchent d’abord à raconter une histoire complexe dans laquelle le joueur va construire par ses choix le déroulement de l’histoire (les RPGs principalement, je pense à des jeux comme Mass Effect ou les Final Fantasy). C’est le genre de jeux dont on ne ressort pas vraiment le même, vous savez, un peu comme quand vous finissez une longue série TV et que vous avez l’impression qu’une partie de votre vie vient de s’éteindre et ne recommencera plus jamais (sauf que dans le jeu vidéo, vous pouvez recommencer et faire des choix différents, génial non ? ). Si vous aimez lire beaucoup de texte et entrer dans des mondes riches et complexes cela devrait vous plaire (oui toi là-bas qui a lu le tome 5 de Harry Potter en moins d’une semaine, c’est de toi dont je parle).

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Final FUCKING Fantasy 8 ou « on est Japonais et tout est tout de suite plus profond quand on serre une plume dans la paume de sa main au milieu d’un champ de fleur avec des pétales qui volent ». Je sais que plein de gens préfèrent le 7 ou le 9 mais je m’en fous, c’est mon site et ce jeu a changé mon âme.

D’autres jeux vont s’éloigner du jeu proprement dit et mettre le paquet sur l’histoire et la mise en scène. Ce sont les jeux narratifs dans lesquels vos actions en tant que joueur se résument principalement à de l’exploration et des choix dans la façon d’interagir avec les autres et votre environnement (des jeux comme Beyond Two Souls, Life Is Strange ou Until Dawn). Si vous aimez les séries télé c’est assez similaire sauf que vous faites vos propres choix, imaginez avoir une chance de sauver Ned Stark à chaque fois que vous recommencez GoT. (oui désolé j’ai pas mis « Spoiler » mais il y a un moment, c’est dans la première saison ça devient de la culture générale à la fin, ça serait comme gueuler parce que quelqu’un vous dit que Dark Vador est le père de Luke (oups )).

Allez tout de suite jouer à Life Is Strange bordel à cul
Life Is Strange. Allez tout de suite y jouer bordel à cul !

D’autres jeux font le pari de l’oeuvre d’art, par des ambiances recherchées, un travail sur le visuel, la musique et les sons (là je pense à des jeux comme Journey, Okami, Limbo ou Transistor). Si vous avez un compte sur Behance (ou si vous savez ce qu’est Behance) ce genre de jeux devraient vous plaire.

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Limbo et son ambiance…bizarre. C’est dispo sur mobile.

D’autres jeux encore vont principalement se focaliser sur les mécaniques de jeux (beaucoup de jeux de Wii, Minecraft, Fez). Idéal pour réveiller l’enfant créatif et émerveillé qui sommeille en vous et qui a été brimé pendant toute son éducation à coup de « c’est comme ça qu’il faut faire ».

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Fez et son concept au combien perturbant de changement de perspective

Mais jouer c’est pour les enfants non ?

Pour beaucoup c’est la notion même de jeu qui bloque. Le jeu serait quelque chose de puéril qui n’a plus sa place une fois passé un certain âge.

Eh bien écoutez plutôt ce qu’un certain Nietzsche disait : « La maturité de l’homme, c’est d’avoir retrouvé le sérieux qu’on avait au jeu quand on était enfant. » (Eh oui vous ne vous attendiez pas à lire du Nietzsche dans un article sur les jeux vidéo !)

Car si on prend un peu de recul, le jeu est quelque chose de fondamental dans le développement. L’homme est un animal social et jouer est un principe humain basique : jouer permet de créer un environnement factice, une simulation dans laquelle nous sommes confrontés à des règles spécifiques et où nous devons prendre des décisions. Le jeu se pratique souvent à plusieurs ce qui favorise le travail d’équipe et/ou la compétition.

Tout cela est vrai pour un jeu vidéo, un match de foot, une partie de Risk ou un trap-trap bisous.

Aujourd’hui le jeu est considéré pour beaucoup comme une activité réservée aux enfants que l’on oppose au « sérieux » des adultes mais il s’agit là d’une construction sociale et en aucun cas d’une loi « naturelle ».  Le psychiatre américain Stuart Brown a consacré sa vie à étudier les effets du jeu sur le comportement humain, il a d’abord remarqué que l’absence de jeu dans la vie des meurtriers étaient une caractéristique récurrente de ces derniers. Ce fait l’a alors poussé à étudier la question et à découvrir que pour l’adulte, le jeu développait l’optimisme et avait des effets bénéfiques sur la santé, le bonheur, la créativité, la capacité à résoudre des problèmes ou à sociabiliser.

Le mec a même écrit un bouquin là-dessus si ça vous intéresse.

Et il n’est pas le seul. On ne compte plus le nombre d’études qui montrent les effets bénéfiques du jeu et du jeu vidéo sur le cerveau et la personnalité. La primatologue (première fois que j’utilise ce mot) Isabel Behncke a par exemple remarqué que nos plus proches cousins, les bonobos, utilisaient le jeu toute leur vie comme un moyen d’apprentissage et de socialisation.

Un fait qui ne fait pas trop avancer notre réflexion mais j’en parle parce que ça me permet de vous montrer cette magnifique photo :

photo d'un noble bonobo
Mais qu’il est beau. Prenons exemple sur eux, bon c’est aussi une espèce qui baise pour dire bonjour, donc restons sélectifs.  crédit photo: Ltshears

Il serait donc pas mal d’arrêter d’être mortellement sérieux et de se laisser aller au jeu de temps en temps.

Et si vous n’avez personne pour jouer au monopoly ce n’est pas grave. Testez le jeu vidéo qui pousse juste le concept du jeu très très loin et apporte une complexité et des possibilités en terme d’expérience pour le joueur qui dépassent tout le reste.

Le jeu vidéo est un medium unique

Souvenez-vous des industries culturelles de tout à l’heure.

Le jeu vidéo est différent de toutes les autres. Dans le cinéma, la musique ou la littérature, le consommateur est passif face au créateur de l’oeuvre, il la reçoit, l’apprécie ou pas selon sa sensibilité et voilà. La transmission est en sens unique.

Mais le jeu vidéo est le seul qui permet au consommateur d’agir, il le sort de la passivité et l’oblige à faire des choix, à utiliser sa technique, son intuition et son intelligence pour avancer dans l’oeuvre. Si vous arrêtez de regarder un film, le film continuera, sans vous. Si vous posez votre manette, le jeu vidéo s’arrête car il a besoin de vous pour avancer.

C’est ce fait (digne de Captain Obvious ) qui fait du jeu vidéo une forme d’expression formidable tout à fait inédite. Le créateur du jeu ne vous donne pas un produit fini et standardisé, il crée un monde avec ses propres règles et vous donne les moyens d’y évoluer.  Ainsi chaque partie sera unique et chaque joueur aura une expérience différente dont il sera en partie responsable, selon les choix qu’il a fait.

En terme d’expression artistique cela ouvre des possibilités qui vont au-delà de tout ce que les formes d’expressions proposaient jusqu’alors.

Petite précision pour les puristes et les curieux

Car le jeu vidéo est un art à part entière

De tout temps, depuis que l’Homme est Homme, l’Homme s’est toujours demandé si le jeu vidéo était un art.

Car oui, le débat fait rage entre deux camps :

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On ne va pas refaire le débat ici, j’ai joué à Shadow of the Collossus, c’est un art.

Il est même bien plus que ça, quand on y pense il s’agit du meilleur exemple de création humaine où la science et l’art travaillent conjointement au service de l’oeuvre.

Il vous suffit de regarder l’éventail de compétences et de talents d’une équipe de développement d’un jeu vidéo. On retrouve entre autres, un compositeur de musique, des développeurs utilisant les maths et l’informatique pour créer des moteurs graphiques et physiques, des écrivains pour le script et les dialogues, des dessinateurs pour tous les croquis, des architectes virtuels (les level-designers), des sculpteurs virtuels (characters designer ), des acteurs pour le doublage et la motion capture etc…

Je n’essaie pas de vous convaincre que Candy Crush Saga est de l’art bien sûr. Tous les jeux vidéo ne sont pas de l’art de la même façon que la dernière bouse musicale de NRJ n’est pas de l’art. Mais beaucoup de non-joueurs ignorent complètement à quel point certains jeux peuvent nous toucher, nous transporter et nous émouvoir. Ce sentiment est décuplé par le fait que nous sommes pleinement les acteurs de notre expérience. C’est là que le jeu vidéo va à mon sens plus loin que le cinéma par exemple, nous nous identifions souvent aux personnages dans un film mais dans le jeu vidéo, nous sommes le personnage, c’est une expérience beaucoup plus profonde et immersive. Ce qui m’amène au point suivant.

Le jeu vidéo coupe de la réalité, mais c’est bien

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On accuse souvent le jeu vidéo d’être chronophage et à juste titre, certains passent leurs journées dans des mondes virtuels mais vous êtes vous déjà demandé pourquoi ?

Fuir la réalité ? Probablement, elle est pas très belle la réalité en même temps, les gens ont toujours cherché à s’évader. Mais il se passe aussi une chose très spéciale lorsque l’on joue à un bon jeu : le temps devient tout à coup une notion plutôt abstraite.

Ça vous est déjà arrivé de faire une activité et d’être absolument à fond ? D’avoir cette sensation que plus rien n’existe ou ne se déroule en dehors de ce que vous faites ?

Bien sûr que cela vous est arrivé, du moins j’espère, comme cela vous arrive lorsque vous ne pouvez pas lâcher la lecture d’un roman passionnant, lorsque vous binge watchez une série sur netflix, lorsque vous jouez de la musique, lorsque vous pratiquez votre sport préféré ou même lorsque vous retrouvez enfin votre moitié pour une soirée ( ͡° ͜ʖ ͡°) .

En psychologie, on appelle ça le flow qui décrit « l’état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité, et se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. »

Cette sensation vous coupe totalement de la réalité, lorsque vous regardez un film vous oubliez que le film est une fiction, vous n’avez même plus conscience d’être en train de lire un livre tellement vous êtes dans l’histoire, vous oubliez la douleur, vos problèmes, le monde extérieur.

Cette sensation est extrêmement satisfaisante et le jeu vidéo par l’immersion et les challenges qu’il procure est un des meilleurs moyens d’atteindre cet état d’esprit. Vous couper temporairement du monde extérieur et vous concentrer totalement sur votre tâche n’est pas un acte négatif, c’est un excellent moyen de prendre du recul, de vous échapper et de vous ressourcer. (D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur le flow, allez lire l’article dédié sur le blog du hacking social).

Alors c’est bien sûr ce sentiment qui provoque l’addiction au jeu et le but ici n’est pas de nier que cela puisse être un problème. Mais ne cédons pas aux clichés des JT de France 2, la très grande majorité des joueurs ne souffrent pas de leur pratique du jeu, les cas d’addiction restent marginaux et si vous n’êtes pas sujets aux addictions en général, il n’y a pas de raisons pour que le jeu soit si différent.

Et enfin, sachez que l’on a rien vu en matière de jeux vidéo

Au mieux, nous en sommes à l’adolescence du jeu mais les évolutions technologiques et le développement de créateurs indépendants va mener le jeu vidéo au-delà de ce que l’on peut imaginer.

Les technologies qui arrivent, cloud gaming, réalité augmentée, réalité virtuelle, vont faire entrer le jeu vidéo dans une autre dimension et j’avoue ne même pas réussir à imaginer ce à quoi pourra ressembler le jeu vidéo en 2030. Ce qui est sûr, c’est qu’il aura une place encore plus incontournable dans notre société, au fur et à mesure de sa diversification, de son intégration dans la culture populaire et bien sûr du vieillissement de la population (eh oui, les gens qui jouaient à la première Nintendo lorsqu’ils avaient 10 ans ont plus de 40 ans aujourd’hui, croyez moi dans quelques décennies on va s’éclater en maison de retraite).

Alors ne restez pas fermés et intéressez vous aux jeux vidéo, vous avez forcément un ordinateur ou un smartphone sur lequel jouer. Surtout ne restez pas bloqués à des jeux bêtement addictifs comme Candy Crush Saga ou Angry birds, il y a tellement plus à découvrir. Si vous avez un smartphone ou une tablette, vous pouvez probablement commencer par Limbo ou Monument Valley ça sera déjà mieux. (d’ailleurs si des gamers ont des idées de bons jeux pas trop cons et accessibles sur smartphone n’hésitez pas à laisser ça dans les commentaires).

Ah et d’ailleurs les gamers qui lisent, c’est aussi à nous d’arrêter notre attitude sectaire bien trop en vogue et de faire découvrir avec bienveillance les jeux vidéo à notre entourage non-joueur.

Et quand je dis faire découvrir, ça ne veut pas dire vous regarder en train de jouer, ça veut dire leur passer la manette.

Quelle question. Evidemment que nous vivons en Démocratie, pas vrai ? Vous savez, demos le peuple, kratos le pouvoir. En France, le peuple a le pouvoir, il choisit ses dirigeants pour une durée déterminée et il le fait avec le geste qui est le symbole de la citoyenneté, le vote. Alors oui, il y a des problèmes mais comme disait ce cher Churchill, c’est parce que la Démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres. Sauf qu’il y a une chose que l’on oublie souvent avec cette citation, c’est sa deuxième partie. Voici la phrase complète : « La Démocratie est le pire des régimes – à l’exception de tous les autres déjà essayés dans le passé. » Et justement, nous on va plutôt parler de la fin de cette phrase.

Comme vous je suis allé à l’école où l’on m’a enseigné la chance que j’ai de vivre dans le modèle de société le plus évolué que l’humanité a jamais créé. En effet alors que la majorité des êtres humains ayant vécu ou vivant sur cette terre l’ont fait sous des régimes totalitaires divers, nous, nous avons eu la chance de naître dans une société où nos ancêtres ont refusé l’arbitraire et la loi du plus fort. Nos ancêtres sont morts pour faire triompher la raison, la liberté et l’égalité et nous offrir la consécration de la modernité humaine : le droit de vote et la Démocratie.

Ce mot est tellement beau qu’on ne peut pas l’écrire sans majuscule. Pensez-y : vous devriez avoir ça dans la tête :

Car notre Démocratie est le paroxysme de l’évolution d’une société. C’est comme l’avait dit Churchill, le moins pire des systèmes, du coup dans notre tête, une société évolue un peu comme ça :

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Mais voilà le problème c’est que notre Démocratie a plein de défauts, plein de problèmes. Voici un exemple qui n’est absolument pas tiré d’une expérience personnelle vécue lors des dernières élections régionales :

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Et du coup on peut se demander si notre système est réellement le meilleur possible. Est-il vraiment le paroxysme de la civilisation ? Peut-on faire comme Tina Arena et aller plus haut ?

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Mais si l’on suit les valeurs d’égalité et de liberté on peut se demander ce qu’il peut y avoir de mieux que la Démocratie, un système où le peuple décide de son destin.

A vrai dire, le problème réside plus dans la Démocratie que nous avons choisie. Car oui il existe plusieurs formes de Démocratie.

La quasi totalité des sociétés occidentales sont des Démocraties représentatives. C’est à dire une organisation démocratique où les citoyens élisent l’un des leurs pour prendre toutes les décisions en leur nom pendant un temps donné.

Mais il est temps pour nous tous de bien faire la distinction dans notre tête et d’accepter que la Démocratie n’est pas forcément synonyme de vote et d’élection de représentants. Voilà un dessin pour bien visualiser la chose :

Je vous sens trépigner, vous voulez savoir quels sont les autres types de Démocratie c’est ça ? Un peu de patience.

Parce que si aujourd’hui on fait l’erreur de supposer qu’une Démocratie passe obligatoirement par un modèle représentatif, cela n’a pas été toujours le cas. Il y a un moment où l’on a cherché à savoir quelle forme pouvait prendre la Démocratie et où l’on a décidé qu’elle serait représentative.

Et c’est donc le moment de parler de nos ancêtres, vous savez ceux qui sont morts pour que nous ayons le droit de choisir entre deux candidats qui ont grosso modo les mêmes idées.

Les rap contenders de la révolution française

Pendant la révolution française, la décision a été prise de jarter la monarchie et de tenter la Démocratie. Seulement un gros clash s’est déroulé entre les Lumières pour déterminer quel type de Démocratie il était nécessaire de développer. Deux camps se sont opposés :

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A ma gauche, ceux qui voulaient une Démocratie directe, c’est à dire un système où le peuple vote directement pour chaque idée, un truc qui se faisait beaucoup à Athènes. Son principal défenseur était Jean-Jacques Rousseau qui pour le coup était assez critique envers la Démocratie représentative(il prend l’exemple des anglais qui élisaient déjà le parlement à l’époque) :

Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l’est que durant l’élection des membres du parlement : sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien.

A ma droite ceux qui voulaient un régime représentatif,  l’abbé Sieyès en tête et sa citation beaucoup plus longue :

La France ne doit pas être une démocratie, mais un régime représentatif. Le choix entre ces deux méthodes de faire la loi, n’est pas douteux parmi nous. (...) Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants.

OK alors posons-nous deux secondes et réalisons à quel point cette citation célèbre est incompréhensible. Quand je l’ai lue j’ai rien bité et j’ai dû aller me taper le reste du discours dans un livre d’époque sur google books histoire de comprendre le contexte, une chose pénible vu que les gars à cette période écrivaient les « s » comme des « f » ce qui donne l’impression que tout le monde zozotait.

En fait Sieyès ne considérait pas le modèle représentatif comme démocratique, tout simplement (c’est ça qui rend la phrase incompréhensible). Pour lui la Démocratie c’était le peuple qui décidait des lois et il n’en voulait pas, il préférait que le peuple élise des représentants pour le faire.

Pour qu’il n’y ait aucun malentendu je vais être très clair : le gars qui a décidé de la façon dont notre Démocratie est organisée ne considérait pas cette façon comme démocratique et c’était justement son argument principal. Bon le gars était aussi contre le suffrage universel et voulait un suffrage censitaire (traduction seuls ceux qui ont du pognon méritent de voter (et que les hommes, évidemment)).

Notre belle Démocratie Française a bien commencé.

Car oui c’est le camp de droite qui a gagné et a enterré l’idée d’une Démocratie directe. Il y a plusieurs raisons à ça mais globalement deux éléments ont motivé la décision :

  • D’abord, parce que les gens sont trop cons pour prendre des décisions concernant l’état. Cet argument est intéressant car il est encore utilisé aujourd’hui. Seulement il faut se replacer dans le contexte de l’époque. A la fin du 18ème siècle, le français moyen ne savait pas lire/écrire dans la majorité des cas, et n’était ni éduqué, ni informé ( l’école obligatoire et la presse grand public ne se développant que 100 ans plus tard).
  • Deuxième raison beaucoup plus concrète : Parce qu’en 1700-quelque chose, on se déplace à cheval et du coup les informations se déplacent aussi à cheval, si l’on veut prendre des décisions rapidement pour un vaste territoire, il faut déléguer le pouvoir à quelques personnes proches géographiquement.

Aujourd’hui on en est où ?

Bon, il serait simpliste de résumer notre Démocratie actuelle aux choix effectués il y a 200 ans. Des choses ont changé depuis et on a construit pas mal de choses autour de ces principes fondamentaux.

Mais on peut néanmoins se poser la question, est-ce que le système marche ? C’est à dire est-ce que ceux que nous élisons représentent concrètement la volonté du peuple et de la majorité  ?

Clairement c’est non. Et j’ai trois raisons pour appuyer cette affirmation un peu bourrine.

1. C’est pas représentatif

Il n’est un secret pour personne que la classe politique actuelle n’est pas du tout représentative de la population globale. D’abord, les femmes ne représentent que 25% des députés. Ensuite 80% des députés proviennent d’un milieu de cadre et professions intellectuelles supérieures quand ces derniers représentent 16% de la population française.

De plus, l’homogénéité de la classe politique est flagrante. La majorité a étudié dans les grandes écoles parisiennes (ENA, Polytechnique, Sciences po, HEC, ESSEC ou Normale Sup). On pourrait arguer qu’il est normale qu’un peuple soit dirigé par ses élites cependant cet argument tiendrait si la méritocratie était parfaite. Rappelons le combo Bourdieu / Boudon, nos chers sociologues qui ont démontré que les dés de la méritocratie sont pipés dès lors que l’élite a un accès privilégié à la culture et peut établir des stratégies plus cohérentes pour se maintenir au-dessus du reste de la population.

Bon, il ne s’agit pas de virer dans le populisme type « politiques = élite parisienne, tous les mêmes, tous pourris ». Avoir fait une grande école parisienne ne fait pas de vous un connard de la même façon que venir d’un milieu modeste ne fait pas de vous un modèle de vertu et Il existe un très grand nombre d’élus qui font leur travail avec bienveillance et intégrité (certains députés et beaucoup d’élus locaux). Cependant il s’agit de reconnaître que la très grande majorité du haut du panier de la classe politique est issu à peu près du même milieu et ne peut donc pas se dire représentatif de l’ensemble des français.

Un autre problème vient des partis politiques qui ne sont plus depuis longtemps des organisations cherchant à débattre, développer et défendre des idées mais plutôt des outils utilisés par les pros de la politique pour satisfaire leur ambition. Car la politique a été professionnalisée et est devenue une carrière comme une autre ( L’exemple de Ségolène Royal qui aurait choisi la gauche à la sortie de l’ENA non pas par idéologie mais comme un choix de carrière est souvent cité). Par conséquent il est difficile de présumer qu’un individu se bat pour ses idées et pour représenter l’intérêt général quand sa réussite professionnel dépend de sa capacité à être réélu. De plus la professionnalisation de la politique engendre des carrières politiques extrêmement longues ce qui accroît considérablement la distance entre le politicien et la vie normale vécue par les citoyens. Par exemple, un gars comme Jacques Chirac était premier ministre en 1974, 3 ans avant la sortie du premier Star Wars; et il était toujours président quand l’épisode III est sorti en 2005.

2. Les campagnes sont des batailles de communication et non d’idées

Quand a été la dernière fois où vous avez vu un débat entre deux politiques et êtes sortis de là en vous disant ça ?

je viens d'être exposé à deux points de vue différents soutenus par des arguments pertinents et valable, je me sens plus armé intellectuellement pour me forger mon propre avis sur cette question complexe

 

La réponse est JAMAIS. 

D’abord parce que personne ne pense comme ça. Mais surtout parce que les débats auxquels sont exposés les citoyens sont principalement des débats télévisés. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que la télévision suit une logique de recherche d’audimat et il faut avouer que filmer des personnes aux avis opposés s’envoyant des fions pendant 1 heure attire les gens. C’est ce que la télévision va chercher, le clash qui va faire parler de l’émission et qui va générer une vidéo vue plus d’1 million de fois sur Youtube, et tant pis si les sujets de fonds ne sont pas abordés. Car développer des discours et des idées qui prennent en compte la complexité de notre monde et de notre société prend du temps. Pour être assimilés ces discours doivent être reçus calmement, par un esprit reposé. Une telle approche est à l’opposé du modèle que suivent la grande majorité des médias traditionnels.

Car cela ne concerne pas que la télévision. Toute la culture du buzz actuelle (qu’Internet a amplifié, pas créé) pousse vers des discours absolus, des simplifications, de l’émotion exacerbée tout ça dans le but d’occuper l’espace médiatique. Les politiques l’ont très bien compris et ne sont plus depuis longtemps dans la bataille d’idées, ils sont dans des batailles de communication.

On pourrait beaucoup parler de ce sujet mais comme j’ai pas envie de rallonger cet article déjà plutôt long, je vous invite absolument fortement à regarder le documentaire jeu d’influences dans lequel les plus grands stratèges en communication français se confient et expliquent comment ils aident les politiques et les entreprises à gagner la bataille de l’opinion publique.

3. Les décisions prises par le gouvernement ne correspondent pas à la volonté du peuple

Une étude extrêmement intéressante réalisée par l’université de Princeton il y a 2 ans a engendré des résultats qui devraient légèrement vous faire bondir.

Pour cette étude, les chercheurs ont créé trois groupes de personnes :

  • Un groupe composé de personnes faisant partie de l’élite économique de la société
  • Un groupe composé de lobbyistes et de membres de groupes d’intérêts
  • Un groupe composé de citoyens normaux (le peuple quoi)

De 1981 à 2002, les chercheurs ont demandé aux différents groupes leur avis sur près de 1800 idées et lois. Ils ont ensuite comparé les idées soutenues par les groupes avec les décisions prises par le gouvernement américain.

Ils ont remarqué une forte corrélation entre les idées soutenues par l’élite et les groupes d’intérêts et les idées effectivement mises en place par le gouvernement. Pour le dire autrement, plus l’élite est en accord avec une idée/loi, plus celle-ci a de chances d’être mise en place par le gouvernement.

A l’inverse, la corrélation entre les idées du peuple et les idées soutenues par le gouvernement était inexistante. Pour le dire autrement, que le peuple soit massivement en accord avec une idée ou massivement en désaccord, cela ne change en rien la propension du gouvernement à mettre en place cette idée.

Les conclusions des chercheurs sont simples, les USA ne sont pas une Démocratie de la majorité mais plutôt une ploutocratie.

Alors oui, c’est aux USA, de là à dire que c’est pareil en France, il n’y a qu’un pas que d’instinct je n’hésiterai pas à franchir.

Mais à ma connaissance, aucune étude similaire n’a été réalisée en France. On ne peut donc pas parler avec certitude d’un phénomène similaire dans notre société française. Cependant les modèles démocratiques américains et français sont très proches. De plus la société française étant fortement élitiste, je tend à penser que des résultats similaires arriveraient en France. Mais je vous laisse libre de vous faire votre propre avis sur la question.

Alors peut-on faire autrement ?

On l’a vu, le système ne marche pas bien du tout et 200 ans après la révolution, on pourrait peut-être se demander s’il ne serait pas temps de tout revoir. Peut-on vraiment continuer dans ce système représentatif qui ne représente plus personne ? Ne pourrait-on pas étudier d’autres formes de Démocraties ?

Car après tout, rappelons-nous les raisons qui ont poussé les révolutionnaires à choisir un modèle représentatif.

Raison 1 : Les élues doivent être proches géographiquement pour prendre des décisions rapides et efficaces

Plus vraiment pertinent depuis qu’on a lâché le cheval et qu’on a inventé la voiture, le TGV, Internet et Skype.

Raison 2 : Les gens sont trop cons pour se gouverner

Alors cet argument est toujours utilisé dès qu’on parle de donner plus de pouvoir aux citoyen lambda. Elle était peut-être valable au XVIIIème mais aujourd’hui c’est beaucoup plus discutable.

En vrai, on aime à penser que les gens sont cons, parce que cela nous place au-dessus de la masse. La réalité est que nous sommes tous le con de quelqu’un d’autre et que globalement nous vivons dans une société où la très grande majorité des gens est éduquée et peut comprendre beaucoup de choses si on les lui explique convenablement.

Car là réside un autre problème, ce n’est pas que les gens sont trop cons pour comprendre la politique, c’est plutôt que la politique ne cherche pas à se faire comprendre. Le vidéaste Dany Caligula a sorti une jolie phrase là-dessus, « La plus grande victoire de ceux qui nous dirigent est de nous avoir persuadé que la politique nous dépassait tous ».

La politique est rendue inintéressante par ceux qui la pratiquent et par ceux qui en parlent. Quand on prend un peu de recul, la scène politique ressemble plus à un épisode des feux de l’amour qu’à de vrais débats d’idées. On assiste chaque jour au spectacle du pouvoir, les coup bas, les attaques, les alliances, les petites phrases, le tout relayé par des médias qui cherchent l’émotion et la passion. A vrai dire on ne parle pas vraiment de politique, on parle plutôt des hommes politiques.

Il n’y a rien d’étonnant à ce que ce spectacle n’intéresse pas une grande partie de la population qui serait probablement très réceptive si on lui proposait de vrais débats et SURTOUT si on lui donnait l’occasion de parler et de participer.

Il est à la fois comique et triste que les politiciens critiquent systématiquement le manque d’intérêt des Français et surtout des jeunes pour la politique quand c’est eux qui, par leur indécence, leur vulgarité, leur mépris, leurs mensonges et leur magouilles, ont littéralement dégoûté une partie de la population de la politique.

Quelle autre système pour une Démocratie plus juste ?

Plein de gens ont plein d’idées pour remplacer notre système représentatif, certains veulent simplement revoir la façon dont nous votons, avec par exemple un vote par préférence (je préfère le candidat 1, puis le 2 puis le 3, je n’aime pas le 4) ce qui aurait pour conséquence de détruire le vote utile et le système à deux candidats. D’autres veulent plus de Démocratie directe, avec des référendums très régulièrement sur le modèle de ce que fait la Suisse . D’autres encore veulent que les élus soient tirés au sort parmi la population (ce que faisaient d’une certaine façon les athéniens).

Mais je vais pas vous parler en détail de toutes ces idées, si elles vous intéressent allez sur Google, vous êtes grand. Non par contre je vais juste vous expliquer brièvement la meilleure alternative selon moi, mais c’est un avis personnel.

La Démocratie liquide pour les nuls

J’aime le modèle de Démocratie liquide parce qu’il arrive à mon sens à récupérer le meilleur des deux mondes (Démocratie directe et Démocratie représentative). Voilà comment ça marche :

Le principe de base est celui de la Démocratie directe pure, c’est à dire que chaque citoyen est invité à voter sur toutes les lois du pays.

démocratie-liquide-1

Mais vous allez me dire, on a pas que ça à faire de voter tous les jours pour des nouvelles lois. Et vous avez raison, c’est pourquoi le modèle de la Démocratie liquide autorise la délégation de sa voix.

Imaginons que vous êtes très pris en ce moment par vos études ou votre travail et vous n’avez pas le temps de vous intéresser aux lois ni de voter pour ou contre elles. Cependant vous avez une amie, appelons la Laura, qui pour sa part est toujours très intéressée par les lois et vote à chaque fois. Dès que vous écoutez Laura vous êtes impressionné par son intelligence, sa compréhension du monde.

démocratie-liquide-laura

Du coup comme vous êtes d’accord avec elle vous choisissez de lui déléguer votre voix. A partir de maintenant Laura vote pour deux :

démocratie-liquide-2

Mais il n’y a pas qu’auprès de vous que Laura fait sensation, tout ceux qui la connaissent sont impressionnés par ses opinions et beaucoup de ses amis lui délèguent leur voix, rapidement Laura vote pour 20.

démocratie-liquide-3

 

Au final Laura se rend compte qu’elle est douée pour ça, elle décide donc de lancer un blog pour parler de ses idées : lesIdéesDeLaura.fr

 

C’est un vrai succès, des milliers d’internautes viennent chaque jour pour lire les idées de Laura et de plus en plus de gens lui délèguent leur voix. Rapidement Laura vote pour 10 000 personnes.

Cependant un jour, une loi qui vous tient particulièrement à cœur est annoncée, il s’agit de décider du niveau de taxation du fromage AOC. Cette loi est si importante pour vous, vous décidez de retirer votre délégation à Laura sur cette loi précise et choisissez de voter directement vous-même histoire d’être sûr.

En effet la Démocratie liquide tire son nom du fait que les voix sont aisément transférables et que vous pouvez à tout moment récupérer votre voix.

Résumons la Démocratie liquide en une image :

démocratie-liquide-5

Ce système m’apparaît comme très prometteur, il permet à chacun de décider s’il désire s’engager et voter ou s’il préfère déléguer sa voix. La délégation pouvant être retirée à tout moment, cela pousse mécaniquement les délégués à respecter les opinions des électeurs qui leur ont fait confiance sous peine de se voir retirer immédiatement leur voix.

Enfin le modèle de Démocratie liquide permet également de déléguer ses voix selon le thème, vous pouvez par exemple choisir de déléguer le vote des lois économiques à quelqu’un et de garder vos voix pour les lois de société.

 

Après avoir lu ça vous avez probablement plein d’objection à faire sur la Démocratie liquide et c’est normal, il n’y a pas de système parfait (ça serait trop beau). La chose à faire c’est de comparer les travers et les défauts de chaque système et de chercher à voir celui qui en a le moins.

Mais la principale chose à retenir c’est d’accepter que notre système actuel a été choisi parmi d’autres, il n’est absolument pas le moins pire des systèmes et les raisons pour lesquelles il a été choisi sont carrément dépassées. Rien que l’avènement d’Internet devrait sérieusement nous faire réfléchir au modèle de démocratie que l’on peut créer en utilisant ce nouvel outil. Alors réfléchissons-y.

100 villageois qui représentent la population française

Aujourd’hui mesdames et messieurs on va parler de la France ; et pas de n’importe laquelle, la France de 2015. Comme nous sommes tous embarqués sur ce grand bateau qui vogue vers un destin commun, on s’est dit que ça serait cool d’en savoir un peu plus sur nos chers contemporains. Pour comprendre ça, on va imaginer que la France est un village constitué de 100 personnes qui représentent les 66 millions de personnes qui habitent en France. 

Voici ce village et ses 100 habitants :

Tous les français

Déjà. Vous ne remarquez rien ?

Les plus observateurs d’entre vous auront en effet remarqué qu’il y a 51 femmes et 49 hommes dans ce village. L’espérance de vie des femmes étant légèrement supérieure à celle des hommes, les femmes sont majoritaires dans notre société. Cela signifie concrètement que si elles décident de s’associer un jour pour mettre en place une société amazone dans laquelle les femmes dominent les hommes, elles peuvent démocratiquement le faire. Restons sur nos gardes les copains.

Dans quel quartier du village les habitants vivraient-ils ?

Le village France est plutôt grand, 640 000 km² et du coup tous les villageois ne vivent pas au même endroit.

3 habitants du village habiteraient à Paris

Village-parisiens-

15 villageois habiteraient en région parisienne (hors Paris)

Village-Français-ile-de-france

10 villageois habiteraient en région Rhône-Alpes

Village-Français-rhone-alpes

7 villageois habiteraient en Provence

Village-Français-provence

et 6 villageois habiteraient dans le Nord

Village-Français-nord

Seulement 18 villageois vivraient à la campagne

Village-campagnards-

Et n’oublions pas que la France n’est pas uniquement un hexagone en Europe, 3 villageois habiteraient dans les DOM-TOM

Village-Français-dom-tom

Les richesses du village

Imaginons que toute la richesse du village (et donc de la France, pour ceux qui suivent pas trop) soit symbolisée par un gâteau :

Village-Français-gateau

Ce gâteau représente tout ce que possède le village, toute la richesse qu’il a accumulé. Il a été progressivement préparé par tous les villageois qui ont chacun participé à différent niveaux et ce depuis des décennies.

Qui prépare quoi ?

Essayons de comprendre comment le village et ses 100 habitants se partagent le travail nécessaire à la réalisation du gâteau. Déjà commençons par parler de ceux qui ne travaillent pas :

  • Nous devons mettre de côté 19 villageois qui ont moins de 15 ans et qui ne sont donc pas en âge de travailler.
  • Enlevons également 26 personnes qui sont retraités et qui ont fait leur part
  • Enlevons également les élèves et étudiants qui doivent consacrer leur temps à devenir plus intelligents pour faire à l’avenir des meilleurs gâteaux, cela fait 7 personnes en moins.
  • Enfin il y a d’autres personnes qui n’ont pas d’activités rémunérées, ils peuvent être des gens restés au foyer ou plein d’autres choses, cela fait 4 personnes en moins. 

Globalement ça nous donne ça :

repartitions-inactifs-actifs

Au final il reste 44 personnes qui travaillent dans le village, voyons qui fait quoi :

– Un seul villageois serait agriculteur et apporterait à lui tout seul tous les ingrédients pour faire le gâteau

Village-Français-agriculteur

– Deux villageois seraient artisans/commerçants

Village-Français-artisans-commercants

– Sept villageois seraient cadres et professions intellectuelles supérieures

Par exemple les ingénieurs qui travaillent sur les spécifications techniques du gâteau

Village-Français-ingénieurs

Egalement les commerciaux qui cherchent à vendre et à marketer le gâteau

Village-Français-commericaux

Ou encore l’unique prof du village

Village-Français-profs

– 11 villageois feraient partie des professions intermédiaires

– 13 villageois seraient des employés

Surtout des villageoises en fait
Surtout des villageoises en fait

– 10 villageois seraient ouvriers

Village-Français-ouvriers

Comment est répartie la richesse du village ?

Rappelons que le gâteau représente toute la richesse du village ( en vrai, ça serait principalement des trucs comme l’immobilier, les biens financiers ou les biens professionnels).

Commençons par voir quelle part du gâteau possède le villageois le plus riche

Village-france-part-du-plus-riche

Le villageois le plus riche détient 25% du gâteau

Village-france-part-du-plus-riche-2

Les 9 suivants les plus riches possèdent également un quart de la richesse du village:

Village-france-part-des-9-plus-riches

Les 10 villageois les plus riches possèdent donc la moitié des richesses du village

Village-france-part-des-10-plus-riches

Les 40 villageois les plus riches suivants se partagent 43% du gâteau

Village-Français-classe-moyenne-richesse

Enfin, les 50 villageois les moins riches se partagent le reste :

Village-Français-classe-pauvre-richesse

Combien gagnent les villageois ? 

Nous venons de voir ce que les villageois possèdent, cependant il ne faut pas confondre la possession de richesses (ce qu’on détient ) avec le revenu(ce qu’on gagne).

Village-Français-revenus-dispos

 

 

En quoi les villageois croient ?

29 sont des athés convaincus

Village-Français-athées

34 pensent que quelque chose de plus grand existe mais ne se déclarent pas religieux (principalement des catholiques non pratiquants)

Village-Français-agnostiques

 

37 se déclarent religieux

Terminons en parlant de l’immigration dans le village

Tous les habitants du village ne sont pas nés dans le village, certains sont nés à l’étranger, ce sont des immigrés. Notons également qu’un immigré qui acquiert la nationalité française reste comptabilisé comme un immigré (une chose que j’ignorais avant d’écrire cet article).

8 habitants du village sont des immigrés

Village-Français-immigration-1

Voyons maintenant l’origine des immigrés

Village-Français-origine-immigration

 

Enfin et pour terminer, le quart du village a au moins un parent/grand-parent immigré, originaire principalement du Sud de l’Europe et du Maghreb

Tous les français

 

On espère que vous avez kiffé l’article. N’oubliez pas qu’on a dû arrondir pas mal de chiffres, ce qui est inévitable quand on ramène 66 millions de personnes à 100 et qu’on traite de sujet où les stats sont parfois variables (surtout celles sur la religion et l’immigration). 

Sources :

Les gens n’assument pas trop d’être sur des sites de rencontre :

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Car oui, de nos jours chercher/trouver sa moitié sur un site de rencontre n’est pas quelque chose de socialement très accepté. Ce rejet est malheureux car la rencontre en ligne est l’une des plus formidables inventions du XXIème siècle, au moins au même niveau que le Big Tasty ou Netflix.

Pourquoi « c’est la honte » d’être sur un site de rencontre

Bon déjà, il va falloir essayer de comprendre qu’est-ce qui fait que nos belles conventions sociales cherchent à poser l’étiquette « loser » sur tous les utilisateurs de site de rencontre.

Bon déjà, la première raison la plus évidente est qu’il est largement sous-entendu que si vous avez besoin d’aller sur un site de rencontre c’est que vous n’êtes pas capables de chopper IRL et ne pas être capable de chopper fait de vous un loser. Mais vous n’avez pas cliqué sur cet article pour lire du Captain Obvious donc on va creuser un petit peu parce que c’est plus compliqué que ça.

Une raison profonde de la honte des sites de rencontre se résume en un proverbe à la con que je vous ai mis dans une typo manuscrite moche incrustée sur une photo cliché de couple devant un coucher de soleil.

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Crédits photo : Rajeev Nair

Tout part de là, en général dans la vie, quand vous avez des décisions importantes à prendre on attend de vous que vous vous prépariez pour éviter de faire de la merde. Si vous achetez une maison, vous allez vous renseigner sur l’immobilier, si vous créez votre boîte, vous allez faire des études de marchés et un business plan, si vous allez avoir des gosses vous devez lire des bouquins.

Mais lorsque il s’agit de trouver la personne amenée potentiellement à devenir l’être humain le plus important dans votre vie, là c’est différent, vous devez laissez faire le destin et laisser les choses arriver « naturellement ».

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Parce que voilà, l’amour c’est censé être naturel, c’est le destin, vous ne devez pas prévoir ni organiser quoi que ce soit, vous ne devez pas forcer la chose, vous devez juste sortir de chez vous et attendre que ça vous tombe dessus, parce que l’amour est quelque chose de trop beau et sacré pour être laissé aux vils rouages de la rationalisation.

Le résultat de cette mentalité à la con, c’est cette liste très fermée des façons socialement acceptées de rencontrer quelqu’un :

  • Via votre école/taf
  • Via un(e) ami(e)
  • Via un cours de cuisine
  • Via le toit de l’Empire State Building
  • Via une bousculade involontaire dans la rue où vous faites tomber le sac de l’autre et en l’aidant à ramasser tous ses papiers vos mains se frôlent et vous allez prendre un café

Toutes ces façons de se rencontrer sont spontanées et irréfléchies.

Les sites de rencontre, par contre, c’est pas naturel, c’est pas du destin, c’est de la rencontre rationalisée, vous travaillez à fond votre profil tel un département marketing travaillerait sa nouvelle gamme de briquet jetable longue durée. Ensuite, vous naviguez entre les profils tel un adolescent scrollant frénétiquement 9gag, vous envoyez des messages à la chaîne, vous rejetez d’autres êtres humains sans aucune pitié parce qu’ils sont moches, protégé par votre écran alors que vous êtes probablement vous même dans votre jogging du dimanche, la tronche en travaux, voire tout simplement en train de chier.

Alors effectivement, on peut comprendre aisément que certains aspirent à raconter à leurs amis et à leurs enfants une belle histoire de rencontre fortuite plutôt qu’un plus pragmatique « Quand j’ai rencontré ta mère, elle était si belle que j’ai swipé right sans même regarder ses autres photos« .

Mais en vrai la question est bien plus compliquée que ça.

L’amour est trop important pour qu’on le laisse au destin

Remettons nous de la poésie de ce titre et rappelons qu’il ne faut pas idéaliser le destin. Le destin peut mettre des choses magnifiques sur votre route, mais il est aussi celui qui place cette merde de pigeon sur votre avant-bras de temps à autres, alors prenons les choses en main.

Car c’est important, une étude australienne a montré que les individus formant un couple jugé « bon » sont beaucoup plus heureux que la moyenne. A l’inverse, ceux faisant partie d’un couple jugé « médiocre » sont très malheureux, plus que les célibataires. Le fameux proverbe « mieux vaut être seul que mal accompagné » est donc parfaitement avéré, un fait que, j’en suis sûr, vous réussirez à utiliser pour briller dans vos prochaines soirées mondaines.

Quand on s’imagine dans une relation sérieuse, on pense surtout aux moments marquants que l’on va vivre, les sorties dans des restaurants cools, les nuits passées à tenter de battre le record d’orgasmes ou encore l’inévitable voyage de 3 semaines en Thaïlande.

Mais ces moments ne sont pas si pertinents pour mesurer la comptabilité et le bonheur d’un couple, parce que la Thaïlande ou les orgasmes c’est cool, et vous trouverez ça cool avec à peu près n’importe qui de sympa et pas trop chiant.

Non la vraie question, c’est comment vous allez kiffer avec votre moitié le 123ème dimanche soir ennuyeux à mater Capital et Enquêtes Exclusives, comment allez-vous gérer le 54ème trajet en voitures de 5 heures pour aller voir ses beaux-parents ?

Imaginons que vous cherchiez la personne qui va partager votre vie jusqu’à ce que la mort vous sépare.

Voici quelques informations sur cette personne (pour simplifier MES calculs, on va dire que vous êtes un français moyen qui se marie à 30 ans et meurt à 90) :

  • Vous allez partager 3120 dimanche soir ennuyeux à regarder Capital et Enquêtes Exclusives (à supposer que ces émissions existent encore dans 60 ans, ce dont je suis persuadé)
  • Vous allez partager 21 840 dîners ensemble à essayer de trouver encore des choses à vous dire
  • Vous allez partir en vacances ensemble une bonne centaine de fois
  • Cette personne sera en gros responsable de 50% de la personnalité de chacun de vos gosses

Endurer 22 000 jours avec un autre être humain est donc une chose difficile et selon l’INSEE, 50% des gens qui tentent le coup abandonnent en cours de route.

Car aimer les mêmes groupes de musique ou partager le même amour coupable pour le binge watching d’épisodes des Chtis Vs les Marseillais ne suffit pas.

Non si vous voulez que ça se passe bien, il faut trouver quelqu’un dont le cerveau s’accorde ridiculement avec le vôtre, quelqu’un qui rende plus intéressant et plus agréable toutes les petites choses routinières et ordinaires que vous vivrez.

 

Et ça du coup, c’est difficile à trouver, nous sommes tous uniques et le spectre des personnalités est extrêmement vaste ce qui réduit considérablement le nombre de candidats potentiels.

spectre-personnalités

Ah et en plus il faut que cette personne vous plaise beaucoup physiquement. Evitons de virer dans la psychologie de pré-adolescent(e) se croyant profond type « moi je suis pas quelqu’un de superficiel ya que la beauté intérieure qui compte« , parce qu’en vrai, si vous allez passer 100 000 heures à regarder quelqu’un, ça serait mieux que vous trouviez beau ce que vous regardez.

Ah et une dernière petite chose, il faut aussi que cette personne ne soit pas déjà avec quelqu’un.

« Ok Père Castor, et du coup, les sites de rencontre ? »

Résumons l’enjeu, vous aimeriez trouver quelqu’un qui vous corresponde ridiculement, qui vous plaise beaucoup physiquement et qui soit célibataire.

Statistiquement, vos chances de tomber sur cette personne sont très faibles surtout si vous vous contentez de traîner au boulot, avec vos amis, dans des cours de cuisine ou sur le toit de l’Empire State Building.

De plus, nous subissons tous une pression sociale, pression représentée par votre grand-mère (qui vous lance à chaque noël un petit « alors ? quand est-ce que tu nous ramènes quelqu’un ») et la société (qui dans son ensemble considère tous les plus de 25 ans qui n’ont pas été encore capables de trouver quelqu’un comme des sous-merdes). Sous cette pression sociale vous pourriez vous contenter de la première personne à peu près correcte qui croisera votre route, vous entraînant ainsi dans une relation potentiellement instable avec le risque d’être malheureux toute votre vie (ou de divorcer, ce qui rendra probablement malheureux les petits êtres humains que vous aurez eu avec la personne sus-mentionnée).

Alors comment éviter une vie de malheur pour vous et votre progéniture ?

Les sites de rencontre. 

Lorsque vous utilisez un site de rencontre, vous avez en face de vous une foule de gens célibataires (enfin, théoriquement), ce qui règle le problème du premier filtre. Ensuite, vous pouvez choisir de ne parler qu’aux personnes qui a priori vous plaisent physiquement, POUF ! Deuxième filtre. Ne vous reste alors que la crème de la crème dans lequel chercher le cerveau qui vous correspondra le mieux. Pour cela vous pouvez consulter des profils qui même s’ils sont largement exagérés (avoir fait trois mois de guitare à 15 ans ne fait pas de vous un musicien) vous donnent déjà une bonne idée du type de cerveau auquel vous avez affaire.

Les sites de rencontres en vous offrant une très large quantité d’être humains vous permettent donc de satisfaire vos exigences et à terme d’avoir un couple plus stable et donc, d’être plus heureux.

Franchement c’est génial ! Votre arrière-arrière grand-père qui lui a été obligé de marier la fille chiante des fermiers concurrents d’en face vous cracherait probablement au visage s’il savait que vous passez sur une opportunité pareille.

 

Alors n’ayez plus honte d’aller sur des sites de rencontres ou d’annoncer à tous que vous vous y êtes rencontrés. Il ne s’agit bien sûr pas de ne plus jamais sortir de chez soi ou de ne plus rien tenter en vrai sous prétexte que vous avez les sites de rencontres. Mais c’est un complément sympa et si vous vous dites que c’est lâche de se rencontrer derrière un écran, dites vous qu’il s’agit juste de l’étape prise de contact et que dans tous les cas vos capacités de séduction IRL seront bel et bien mises à l’épreuve lors de la première date quand vous essaierez maladroitement de prouver à l’autre quelle personne intéressante vous êtes.

Euh Monsieur le ringard romantique, on veut pas tous trouver l'âme sœur tu sais, parfois on veut juste ken

On avait déjà expliqué sur Snackable comment les robots allaient prochainement voler notre travail mais ce qu’on ne vous a pas dit c’est que certains de ces Bender en herbe sont déjà parfaitement opérationnels. En effet, il y a quelque jours se tenait le Darpa Robotics Challenge, un concours organisé par l’agence de recherche militaire américaine Darpa donc et qui nous a montré les prouesses dont sont déjà capables les robots en 2015. Une bonne occasion pour revenir sur les fantastiques machines que nous créons.

Les robots sportifs

Commençons par ça, il ne fait absolument aucun doute que dans les prochaines années, nous ne nous contenterons plus seulement de regarder des humains se battre pour des titres sportifs. Car oui les robots commencent à taquiner le ballon.

Commençons par le futur Lionel Messi de la division robotique (admirez la précision dans les gestes et le contrôle du ballon)

lionel-messi-robot

Admirez maintenant ce robot, à deux doigts de ratrapper Usain Bolt

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Ici nous observons le prochain Neuer

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Et enfin l’élément qui fera la différence au moment du dernier geste

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Des robots qui galèrent à ouvrir des portes

Ce robot qui me fait dangereusement penser à la dernière fois que j’ai voulu rentrer chez moi après avoir bu une demi-bouteille de vodka :


Ce robot qui n’a pas su gérer la pression et qui a tout envoyé bouler devant la difficulté de sa tâche

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Ce robot prêt à tout

robots-defonce-porte

D’autres robots dans des tâches variées

Encore un qui me rappelle ma dernière soirée

Ce robot qui échoue lamentablement à monter un simple escalier

Et le meilleur pour la fin, ce robot tourneur de valves élu ouvrier de l’année 2015

Images trouvées sur le fantastique subreddit r/shittyrobots, allez y faire un tour pour voir d’autres robots se ridiculiser. 

Article garanti sans bullshit astrologiques.

Ok je sais ce que vous vous dites : encore une connerie d’article qui va vous dire que parce que vous vous appelez machin et que la 9ème lune de Jupiter était obstruée par Vénus au moment de votre naissance vous êtes quelqu’un de sociable, plaisant mais réservé de prime abord. Je vous comprend, difficile de parler de prénom sans que quelqu’un la ramène avec de l’astrologie ou de la numérologie. Pourtant, on peut apprendre plein de vraies choses sur les prénoms et c’est important parce que vous aurez probablement un jour à prénommer un bébé humain vous aussi. Il est donc primordial que vous ne vous plantiez pas car personne ne veut devenir un de ces parents qui appellent leur fille « Nivea » ou leur garçon « Atlas ».

C’est donc pour vous aider que j’ai passé un certain temps sur les sites dataaddict et prénoms.com qui permettent de créer plein de jolis graphiques sur la popularité d’un prénom au fil des années.

La conclusion est qu’il existe 4 types de prénoms : les classiques intemporels, les très chelou, les un peu chelou, et ceux à la mode.

Les prénoms classiques intemporels

Exemple mec : Thomas, Antoine, Alexandre, Vincent, Pierre, Louis, Charles, Paul, Victor

Exemple fille : Alice, Marie, Sarah, Pauline, Lucie, Julie, Camille, Elise

Ces prénoms sont donnés depuis des siècles voire des millénaires et contrairement à d’autres prénoms anciens comme Balthazar ou Anastasie, ils n’ont pas disparu. Ils ont tous réussi à conserver une certaine forme d’intemporalité. Mieux, certains prénoms comme Sarah, Louis, Paul ou Alice reviennent même franchement à la mode.

Si vous avez un prénom du genre, félicitations, vous n’avez aucun problème avec votre prénom, vous vous fondez dans la société telle la lionne dans la savane et vous le devez à vos parents qui savent que prudence est mère de sûreté.

Alors par contre, le prix à payer, c’est que vous n’avez rien d’original. Votre prénom est un peu comme du riz nature, personne ne déteste ça mais on n’a jamais non plus entendu quelqu’un dire : « Yes !!! Ce soir c’est riz nature, mon plat préféré ! ».

Au final, des dizaines de milliers d’autres personnes ont porté, portent ou porteront le même prénom que vous. Dites-vous que vous êtes intemporel et que si en plus vous avez un nom de famille plutôt commun, les employeurs ne vous trouveront jamais sur Facebook.

Les prénoms très chelou

Exemple mec : Zacharie, Ambroise, Philastère, Atlas, Chevy, Zavyer, Clodomir

Exemple fille : Prune, Sixtine, Sidonie, Victorine, Océange, Pastelle, Linéance

Dans ce cas là, les parents sont partis en mode full créativité et ont choisi le genre de prénom qui fera dire « hein ???  » à tous les individus à qui le pauvre enfant se présentera. L’école primaire sera difficile, les passages aux douanes embarrassants et l’examinateur du permis sera troublé.

Pour bien comprendre, avoir un prénom extrêmement chelou est exactement pareil que porter un chapeau en 2015 : Si à la base vous êtes quelqu’un de cool, ça vous rendra encore plus cool mais si vous êtes plutôt quelqu’un de bizarre, cela vous rendra encore plus bizarre :zacharie-11


zacharie-2

Notons que les célébrités sont très reconnues dans le domaine des prénoms chelou avec de pauvres enfants intitulés Suri, Esmeralda ou Elizabella. La palme allant à Kanye West qui a astucieusement appelé son enfant « North ». Je vous conseille d’éviter ce genre de fantaisies et si votre nom de famille est Covert, n’appelez pas votre fils Harry.

Les prénoms un peu chelou

Exemple mec : Stanislas, Joachim, Romaric, Léonard

Exemple fille : Esther, Capucine, Charline, Gwenaëlle

Les prénoms un peu chelou semblent être un bon compromis, il s’agit de prénom que l’on a déjà entendus quelque part mais qui restent plutôt originaux.

Certains restent assez bizarres mais ça reste toujours plus surmontable que de s’appeler Clodomir ou Océange.

Bien choisis, ces prénoms sont un avantage puisque vous vous ferez remarquer en vous présentant (et avec un peu de chance vous aurez même une petite histoire sympathique à raconter sur l’origine de votre prénom). Tout cela vous donne un avantage certain dans l’arène des relations sociales.

Mais alors c’est parfait vous allez me dire, il suffit de chercher un prénom original mais pas trop rare et tout va baigner !

Hélas non, pour la simple et bonne raison que beaucoup de gens ont la même idée. Et quand beaucoup de gens commencent à trouver le même prénom original et pas trop rare, les conséquences peuvent être dramatiques :

Les prénoms à la mode

Parfois plein de gens se disent en même temps « hey, le prénom A est à la fois original et cool ». Tout le monde commence donc à appeler son bébé « prénom A ». Puis les gens voient plein de bébés portant le prénom A, soucieux alors de ne pas être de vulgaires suiveurs de tendances, ils rejettent le prénom A.

En pratique ça donne ça :

Dylan
Près de 7000 Dylan sont nés en 1996, seulement 1000 en 2010

Alors si vous avez un nom à la mode, vous avez plein de gens de votre âge qui porte le même prénom branché et c’est vrai que c’est sympa. Le problème est que ce nom restera collé à votre génération. Aujourd’hui les Dylan quittent le lycée, ils sont jeunes, intrépides, espiègles et plein d’audace. Cependant en 2030, Dylan sera un nom de Papa puis en 2060 les grands-pères s’appelleront Dylan, de la même façon qu’ils s’appellent Georges ou André aujourd’hui.

Bon c’est pas dramatique non plus mais du coup il y a pas mal de prénoms qui sont comme ça : des marqueurs de leur génération.

brigitte-prenom

Notons quand même que Brigitte et Dylan sont des cas assez extrêmes, en général les prénoms restent à la mode pendant 5 à 15 ans (parfois des prénoms plutôt « intemporels » ont leur petit retour à la mode aussi).

Regardez, j’ai passé beaucoup trop de temps à vous faire ce magnifique résumé de tous les prénoms marqueurs de génération (certains prénoms sont même de gros raz de marée, je vous les ai mis en plus gros) :

prenoms-selon-les-generations

Quelques précisions en vrac :

  • Nicolas et Thomas ont vraiment tout défoncé puisqu’ils sont restés au top pendant presque 20 ans
  • Manon, Léa et Emma ont juste tout niqué depuis 20 ans. Emma ne se contente pas de la France puisque ce prénom est dans les top 10 un peu partout en occident (USA, Irlande, Finlande, Norvège, Pays-bas, Italie, Suisse, Canada, Autriche, Allemagne)
  • Marie est le seul prénom a avoir eu deux grosse périodes en même pas 50 ans, sachant que le truc était déjà populaire il y a 2000 ans, on se doit de saluer la performance.

Les tendances curieuses, bizarres ou marrantes

En cherchant un peu j’ai trouvé pas mal de tendances marrantes que j’ai essayé d’interpréter. Alors je précise bien que tout ça c’est juste de l’observation, ne confondons pas cause et corrélation.

Les prénoms de très (très) vieux font un come-back

J’ai remarqué que des prénoms dignes de héros de Balzac sont passés de complètement inexistants à quasiment inexistants, matez moi ça :

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Le cinéma et la télévision rendent certains prénoms à la mode

Le prénom Jasmine a pas mal gagné en popularité
Le prénom Jasmine a pas mal gagné en popularité avec Aladdin, à noter que le prénom « Abu » n’a par contre, pas décollé
Je pense sincèrement que la série Archer est responsable du rebond en 2009
Je pense sincèrement que la série Archer est responsable du rebond en 2010
Visiblement
Visiblement je suis pas le seul à avoir été marqué par le chef d’oeuvre de Besson puisque personne n’avait appelé sa fille Lilou avant que le film ne sorte. Je peux parfaitement comprendre que l’on nomme sa fille après Leelou Dallas Multipass, puisqu’elle est appelée à devenir « parfaite » et, au passage, le cinquième élément qui sauvera l’humanité au 23ème siècle.
Coïncidence ? Je ne crois pas non...
Coïncidence ? Je ne crois pas non…
Bon, apparemment Dorothée est devenue célèbre en 1982. Au passage j'ai appris que le vrai prénom de Dorothée est Frédérique, c'est fou tout ce qu'on apprend.
Bon, apparemment Dorothée est devenue vraiment célèbre en 1982. Au passage j’ai appris que le vrai prénom de Dorothée est Frédérique, c’est fou tout ce qu’on apprend ici.
Luc Besson adore les prénoms
Luc Besson adore les prénoms, à vrai dire, plus de la moitié de ses films ont un prénom quelque part dans le titre. J’espère que cette passion l’aura amené à cet article, si tu lis ça Luc : fuck les haters, t’es le meilleur.

Parfois l’effet inverse se produit et les films ruinent un prénom.

Les parents voulant profiter de leur future retraite ont pas voulu tenter le diable

Quand la musique nous inspire

Si vous étiez conscient en 1992 ou que vous avez depuis vu un bêtisier d’Arthur à la télé, vous vous rappelez sûrement de ce monument de la chanson française :

La Jordymania
La Jordymania

Voilà du coup si vous rencontrez demain un mec français qui s’appelle Jordy vous pouvez en conclure que :

  • Il a environ 22 ans
  • L’école primaire ne s’est pas bien passée pour lui
  • Ses parents avaient des goûts de merde (ou un sens de l’humour excessif).

Sinon il y a eu les années 2000 aussi :

Moi Lolita, j'ai besoin d'amour.
Moi Lolita, j’ai besoin d’amour.

Notons au passage que Lorie a gâché « Laurie » pour absolument tout le monde, puisque ce prénom était en phase de devenir un nouveau classique intemporel avant d’être frappé en pleine gueule par la positive attitude :

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Un destin tragique

D’autres prénoms ont eu une histoire très mouvementée.

L'incroyable destin de Lucie. Et on a même pas encore vu les effets du film Lucy sorti l'année dernière (Sacré Luc ! )
L’incroyable destin de Lucie. Et on a même pas encore vu les effets du film Lucy sorti l’année dernière qui a dû sûrement remettre le prénom un peu à la mode. Sacré Luc !

Au passage, oui cette photo de Pascal Obispo est absolument fantastique. La voici en plus grande :

pascal-obispo

D’autres tendances curieuses

Je peux pas m'empêcher de penser que Pokémon y est pour quelque chose
Je peux pas m’empêcher de penser que Pokémon y est un peu pour quelque chose

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segolene-prenom

A noter que Renault a également ruiné le prénom Zoé il y a deux ans
A noter que Renault a également ruiné le prénom Zoé il y a deux ans.

Et pour terminer je vous laisse avec ça :

prénom-adolphe

 

 

Cet article a été pas mal inspiré par l’article How to Name a Baby du site WaitButWhy.com. Probablement l’un des meilleurs blogs de l’internet donc si vous lisez bien l’anglais on vous le recommande chaudement. 

Quand on regarde nos amis les animaux, on se rend compte que la monogamie n’est pas vraiment le truc par défaut. Alors oui, y’a les oiseaux qui sont monogames à 95%… Mais voilà, nous, on est pas des piafs et sur toutes les espèces de mammifères, seulement 5% sont monogames(dont nous donc). Et puis même quand on pense au truc du point de vue de l’évolution, la monogamie pour l’homme semble totalement contre-productive : si le but de l’espèce est de perpétuer ses propres gènes, la meilleure solution (pour un homme tout du moins ), semblerait être de chercher à baiser à tous les râteliers, un comportement qui engendrerait plus de descendants conduisant donc de fait à démocratiser le gène du serial baiseur parmi les humains.

Seulement non, nous sommes monogames et c’est peut-être pas uniquement dû à la société alors essayons de voir comment la monogamie a pu se développer.

Bon déjà y’a un truc à savoir avant de commencer, on a beau s’imaginer comme des gens civilisés tout ça tout ça, mais en vrai on est juste des hommes préhistoriques déguisés et qui allons chez le coiffeur. L’être humain moderne est là depuis 200 000 ans et dans son parcours, il a plus passé de temps à être nomade et à chasser du mammouth qu’à conduire des voitures et à travailler dans des bureaux.

Tenez, pour que vous visualisiez la chose :

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Du coup, comme on s’intéresse au début de la monogamie, ceux dont on va parler ressemblent à ça :

pierre-et-pierre
Comme on est à l’âge de Pierre, on va les appeler Pierre et Pierre (cette blague est 100% de moi)

Alors pourquoi Pierre et Pierre auraient-ils besoin de passer leur vie ensemble et de se jurer fidélité ? On pourrait penser que la vie est trop courte pour ça quand, chaque jour, on peut mourir écrasé par un mammouth ou terrassé par un rhume fulgurant.

Pierre vient de Mars et Pierre de Vénus

Bon déjà Pierre et Pierre sont différents. Pierre, grâce à son pénis peut théoriquement transmettre ses gènes quand il veut et sans limitation, Pierre quant à elle doit s’engager, entre la grossesse et l’allaitement elle en a bien pour 2 grosses années (sans compter le temps nécessaire pour que le rejeton puisse se débrouiller tout seul).

Et rien que dans la conception pure il y a une différence :

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1. Temps moyen d’une partie de va et vient, voir notre article sur la question

Ce fait biologique plutôt évident est à l’origine du fameux proverbe « les hommes collectionnent, les femmes sélectionnent ».

Mais du coup, pour Pierre, la monogamie semble une évidence : comme elle doit s’occuper de son bébé, elle a tout logiquement intérêt à ce que son partenaire reste avec elle pour que le gars fasse sa part du taf.

Mais Pierre lui, en théorie il s’en fout. Sa meilleure stratégie serait de butiner le plus de fleurs possible et d’essaimer des petits et petites Pierre partout.

pierre-baiser

Et pourtant c’est plutôt l’inverse qui s’est produit et il existe trois théories pour expliquer ça :

Théorie 1 : S’assurer que c’est bien le sien

L’avantage quand on passe 9 mois à manger pour deux et à grossir avant de passer 13 heures à expulser un bébé par l’origine du monde, c’est qu’on est sûr que le bébé est le sien.

Pierre par contre n’a aucun moyen de vérifier que le bébé est bien de lui et il ne pourra certainement pas attendre 15 000 ans, le temps que l’on invente le test de paternité, pour en avoir le cœur net.

En plus comme si cela ne suffisait pas, l’être humain est l’une des rares espèces au monde dont la femelle ne montre aucun signe extérieur lorsqu’elle ovule, rendant la question de la paternité encore plus complexe à déterminer.

Et si vous vous demandez ce qu’est un « signe extérieur » d’ovulation, voilà à quoi ressemble une Babouine 14 jours après ses règles :

babouin en chaleur
C’est difficile de passer à côté

Sachant que l’homme du XXIème siècle, ne bitte déjà rien au cycle menstruel alors qu’il a Internet, des livres ou Allô docteurs sur France 5 pour se renseigner, imaginez Pierre qui n’a même pas encore inventé le fil à couper le beurre ! Il n’a aucun moyen de savoir.

Alors quelle peut être la stratégie de notre ami Pierre pour s’assurer que sa descendance soit bien sa descendance ?

Déjà si les femelles lui sont abondantes, il s’en fout, au pire il se reproduit avec le plus possible et statistiquement il va bien y en avoir qui seront à lui.

Mais s’il n’est pas un Don Juan, notre ami Pierre développe une nouvelle stratégie, il va rester avec sa partenaire et s’assurer concrètement qu’elle ne mélange pas ses gènes avec un autre mâle. Concrètement signifie, en gros, qu’il pétera la gueule à tous les autres mecs qui approchent.

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Une stratégie efficace.

Ainsi rester dans le coin est un excellent moyen de s’assurer que les enfants soient bien les siens. L’esprit de cette stratégie sera réutilisé dans le futur, et pour limiter encore plus les risques, on imposera que la femme soit vierge et en cas d’infidélité, on la punira bien plus sévèrement que son homologue masculin.

Théorie 2 : La théorie absolument perturbante

Cette deuxième théorie sur les origines de la monogamie est plutôt violente.

Je cherche une façon délicate de le dire… L’idée est que même si notre amie Pierre se retrouve toute seule pour s’occuper de son bébé, cela ne va pas empêcher d’autres mâles de la convoiter. Là où ça devient primaire c’est que ces derniers pourraient alors décider de tuer la descendance de Pierre afin de pouvoir « s’approprier » pleinement la femelle.

anakin et les jeunes jedis

Une pratique choquante il est vrai, et c’est pourquoi notre ami Pierre, refusant une telle barbarie, peut décider de rester avec Pierre afin de l’aider à se défendre et à protéger leurs enfants.

Cette théorie est plutôt une extrapolation (d’observation réalisées chez les primates) . Il a été remarqué que dans la majorité des espèces, l’émergence de la monogamie était une stratégie pour prévenir les infanticides.

Théorie 3 : être un meilleur parti

Cette dernière théorie est tout à fait intéressante.

On a souvent évoqué que le mâle pouvait papillonner à droite à gauche. Cependant, la vie à la préhistoire n’était pas non plus une partouze géante et il serait excessif de croire que tous les mâles pouvaient chopper de la meuf à tour de bras. Certains étaient probablement bien plus alpha que d’autres :

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Du coup, face à la beaugossitude de ces mâles alpha chevaucheurs de mammouth et serrant toutes les femelles, Pierre a dû faire valoir d’autres arguments :

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Mais au final est-ce qu’on est vraiment monogames ?

Quand on regarde les sociétés à travers le monde, on se rend compte que 80% de nos sociétés autorisent la polygamie. En pratique bien sûr, tout le monde n’y est pas polygame (mathématiquement ça serait difficile) et il s’agit bien de polygynie (plusieurs femmes) dans la quasi totalité des cas. Le seul endroit aujourd’hui où existe la polyandrie (une femme et plusieurs hommes) est le Bouthan où là-bas, il peut arriver qu’une femme épouse plusieurs frères et vivent ensemble (l’inverse existe aussi bien sûr). Le but est d’assurer la conservation du patrimoine au sein de la famille. C’est aussi ce qui explique la monogamie qui est pendant des siècles le seul moyen de s’assurer que son héritier est bien le sien, comme on le disait dans notre article sur le mariage gay. Mais au Bouthan ça doit engranger des situations assez gênantes lors des dîners de famille.

Les Décodeurs, le service de fact-checking du Monde.fr, vient de fêter sa première année. Pour l’occasion, nous avons sélectionné quelques clichés sur la France démentis par leurs soins. Des idées reçues qui, bien que fausses, impactent tant le débat politique que l’idée que nous nous faisons de notre pays.

La France n’est plus bonne à rien

C’était mieux avant comme on dit ! Quand la France était à deux doigts de dominer l’Europe ou le monde, sous Louis XIV, Napoléon Ier ou après la Première Guerre mondiale. Depuis la déroute de 1940, la fin de notre empire colonial et des Trentes Glorieuses, le pessimisme règne quant à l’avenir de notre pays.

Pourtant, la France reste à la pointe dans de nombreux domaines :

Grâce à son riche passé, la France est le pays qui attire le plus de touristes au monde (84,7 millions en 2014, soit 7,7% de l’ensemble du tourisme mondial). Cependant, du fait de sa position géographique, une bonne partie de ces touristes ne sont qu’en transit et dépensent peu. L’Espagne, qui accueille 20 millions de touristes en moins, génère des revenus équivalent : autour de 50 milliards d’euros. En effet, la France attire principalement des Allemands, des Britanniques et des Belges (respectivement 13, 12,5 et 10,5 millions) dont la destination finale est l’Espagne ou l’Italie.

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Et contrairement à ce qu’on pourrait penser à Paris – qui attire 56% des touristes – les Chinois ne représentent que 2% des touristes étrangers, mais leur nombre augmente d’un quart chaque année !

Si la France dispose d’un tel rayonnement à l’étranger, c’est qu’elle bénéficie de la réputation de son agriculture et de sa littérature. Notre pays est redevenu en 2014 le premier producteur de vin au monde devant l’Italie et reste le premier exportateur mondial de semence agricole. Frédéric Modiano est devenu l’an dernier le 15e Français titulaire du Prix Nobel de littérature, un record. Aussi, les produits de luxe français sont les plus réputés : sur 270 marques de prestige, 130 sont françaises et représentent 25% du chiffre d’affaires mondial du secteur. La France se place également au premier rang des constructeurs de voiliers de luxe. Un bon exemple avec ce graphique, qui illustre la consommation de produits de luxe en Chine :

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Vu leurs prix, on peut également considérer les footballeurs français comme des produits de luxe : ils sont les plus représentés dans les quatre grands championnats européens (Espagne, Angleterre, Allemagne et Italie), devant les Brésiliens et les Argentins.

Enfin, la France est le pays le plus « nucléarisé » au monde et celui qui dispose du meilleur système de santé selon l’OMS.

La France est le pays où l’on travaille le moins

Quel pays de branleurs ! C’est l’image qu’ont beaucoup d’étrangers lorsqu’on évoque la France. Une image qui tend à se propager y compris chez nous, à chaque nouveau débat sur les 35h, ce « boulet » qui nous empêcherait de faire face à la crise.

Pourtant, nous sommes bien moins feignants que certains de nos voisins :

Ainsi, un Français travaille en moyenne 34,6 années, quand la moyenne européenne est à 35 ans. Mais c’est bien plus qu’en Italie (30,5), en Grèce (32) ou en Belgique (32,2) et légèrement plus qu’en Espagne (34,7).  L’Allemagne et le Royaume-Uni nous dépassent, avec respectivement 37,5 et 38,1 années.

En un an, un Français va travailler 1478 heures. Ce chiffre place notre pays en queue de peloton, mais pas en dernière place, occupée par… les Pays-Bas et l’Allemagne ! Les Bataves et les Teuteus bossent en moyenne 1380 heures par an.

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Et si l’on s’intéresse au travail hebdomadaire, la encore la France se situe au dessus de la moyenne européenne (37,5 heures contre 37,2) et devant une dizaine de pays, dont encore une fois les Pays-Bas (30), l’Allemagne (35,3), le Royaume-Uni (36,5) ou enfin l’Italie (36,9). Plus travailleurs que nous sont les pays touchés par la crise comme l’Espagne, le Portugal et surtout la Grèce !

Enfin, on insiste peu sur un dernier point : les Français comptent parmi les travailleurs les plus productifs d’Europe, seulement devancés par ceux travaillant en Norvège, au Luxembourg, en Irlande et en Belgique.

L’immigration en France est majoritairement issue d’Afrique

Beaucoup d’entre-nous, lorsqu’on parle d’immigration, visualisent ces bateaux bondés qui se lancent dans une traversée aussi spectaculaire que dramatique de la Méditerranée, laissant derrière eux l’Afrique, sa pauvreté et ses conflits. De quoi imposer l’image d’une immigration en forte hausse et principalement composée d’Africains.

Pourtant, la France est peu touchée par ce phénomène et les Africains ne représentent que moins d’un tiers de tous les immigrés :

Il faut faire attention lorsqu’on manipule ces chiffres, autant du fait des nombreuses sources souvent contradictoires que du fait des méthodes et dénominations employées. Il faut par exemple faire la distinction entre les immigrés (nés à l’étranger de parents étrangers, mais qui peuvent obtenir la nationalité française) et les étrangers qui vivent sur le territoire.

Ainsi, s’il y a en effet une hausse de l’immigration depuis trente ans, on est loin de l’explosion. Selon l’INED, on passe de 4 millions d’immigrés et 3,5 millions d’étrangers en 1982 à respectivement 5,4 millions et 3,7 millions en 2011. Mais la part de ces individus par rapport à la population française est assez stable, étant donné l’augmentation de celle-ci : on passe ainsi de 7,2 à 8,4% d’immigrés et de 6,3 à 5,8% pour les étrangers. Ainsi, la France est bien moins impactée par l’immigration que ses voisins allemands, anglais ou italiens. Elle compte aussi parmi les pays qui ont le moins d’étrangers sur leur sol.

migrant_france

Ensuite, s’il est vrai que l’immigration africaine est la plus importante depuis 1960, avec près de 2,6 millions d’individus (dont 1,9 million de Maghrébins), contre 1,8 million de personnes issues de l’UE, elle ne représente plus la majorité des nouveaux migrants.

Selon l’INSEE,  environ 200 000 migrants entre en France chaque année, pour un solde migratoire positif de 90 000 individus. En 2012, 46% d’entre eux viennent d’Europe, contre 30% d’Afrique. Dix ans auparavant, ces taux étaient respectivement de 40 et 35% ! Néanmoins, dans d’autres articles des Décodeurs, ces chiffres sont inversés, en fonction des sources citées. Une chose est sûre : le poids de l’Afrique n’est pas écrasant dans les statistiques de l’immigration.

Migration-stat-insee

Reste un dernier point évoqué par les Décodeurs : le taux de qualification. 63% des migrants ont un niveau égal ou supérieur au bac. L’immigration la plus diplômée vient d’Amérique (79%) et d’Asie (71%), tandis que l’Europe est dans la moyenne (65%) et l’Afrique en dessous (53%). Toutefois, on remarque que le score européen est plombé par l’immigration portugaise, diplômée seulement à 27%. Ces deux fois moins que l’immigration originaire de Tunisie (61%) ou du Maroc (55%) !

Pourtant, 72% des Portugais immigrés en France ont un emploi au bout d’un an, contre seulement 31% des Tunisiens et 25% des Marocains. Dommage que les Décodeurs ne décodent pas cette étonnante réalité… Faut-il y voir la preuve que les migrants les moins qualifiés sont plus facilement employés pour les tâches dont personne ne veut en France ? Ou plutôt de l’importance du soutien de la communauté portugaise ? Ou encore de la discrimination envers les Maghrébins quant à l’accès à l’emploi ?