Lifestyle
Vivez de façon plus cool et détendue

Chaque année, juste avant l’été, dans la petite ville de Clisson en Loire-Atlantique se déroule un événement particulier :

Photo prise par : Nicko Guihal
Photo prise par  Nicko Guihal (sa page facebook)

Ce que vous voyez, c’est 150 000 personnes venues écouter du métal pendant 3 jours pour le festival Hellfest.

Parce que plein de gens aiment écouter du métal et cela peut sembler bizarre parce que pour la majorité d’entre vous, votre expérience du métal doit plutôt s’apparenter à celle des deux personnes sur la droite :

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Mais comment font-ils pour aimer ça ?

Alors on pourrait se dire que ces gens qui écoutent du métal sont juste des mecs bizarres, avec leur cheveux longs et leur habits noirs et que cela ne vaut juste pas la peine de les comprendre. Mais le truc c’est que derrière leur apparence bizarre se cachent bien souvent des êtres humains normaux et fréquentables. Pire encore beaucoup de metalleux ne ressemblent pas à des métalleux, eh oui, j’en suis d’ailleurs un bon exemple, j’ai les cheveux courts, aucuns piercings, je ne m’habille jamais en noir (c’est triste et puis ça va avec rien) et pire encore, j’ai fait une école de commerce.

Je ne compte pas le nombre de personnes qui ont été au mieux étonnées (au pire, méprisantes) lorsqu’elles ont appris qu’écouter du Opeth ou du Gojira régulièrement était une activité nécessaire à mon bien-être personnel.

Alors comment peut-on trouver quelque chose d’agréable et d’appréciable dans le métal parce que c’est vrai que ça peut être extrêmement troublant quand on ne connaît pas. Ne vous en faites pas, je vais vous expliquer, parce que vous n’avez jamais envie de devenir ce gros con fermé d’esprit qui dit des trucs comme « le métal ? C’est du bruit, pas de la musique. »

Le métal, c’est comme le surf

Voici une jolie métaphore pour que vous compreniez à la base ce qu’il y a d’intéressant dans le métal. Bon, j’ai jamais fait de surf mais je crois un peu comprendre le principe de base.

Pour surfer sur de l’eau, vous avez besoin d’énergie. Cette énergie c’est la vague, le surfeur va chercher à l’utiliser pour glisser sur l’eau comme ceci :

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Le but d’un surfeur c’est donc de dompter une partie de l’énergie de l’océan pour son kiff personnel (dit comme ça c’est très classe comme sport, pas étonnant qu’ils choppent autant).

Seulement vous devez apprivoiser l’énergie, la canaliser pour la réutiliser. Réussir à faire ça demande de l’entraînement, parce que quand vous ne savez pas dompter l’énergie, quand vous subissez la vague, vous la prenez en pleine face, comme ceci :

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Et ça ce n’est pas agréable du tout, vous avez du sel dans les trous de nez et vous toussez.

Alors le rapport avec le métal me direz-vous ?

Le métal représente une très forte dose d’énergie musicale, c’est son but premier. Du coup pour le débutant non habitué, écouter du métal revient à se prendre une vague de bruit dans la tronche, vous n’entendez que des sons saturés et cela vous agresse, parce que vous ne comprenez pas ce qu’il se passe et vous vous mettez sur la défensive, vous vous fermez (ce qui est naturel).

A l’inverse pour le metalleux aguerri, toute cette énergie le porte, lui va entendre le riff de guitare, le rythme de la batterie, il va canaliser tout ça, se l’approprier et ça va lui donner une pêche monstrueuse (je vous jure, j’écoute à peu près tous les genres de musique et je n’ai jamais rien trouvé qui donne autant d’énergie, bon après chaque genre a son intérêt).

Et quand vous arrivez à canaliser toute cette énergie vous avez besoin de l’évacuer, c’est ce besoin qui poussent les metalleux à faire des trucs apparemment absurdes comme ça :

(j’interdis au public non-aguerri de mettre le son, ce passage est spécifiquement pensé pour être le plus agressif possible pour le live et vous n’êtes tout simplement pas prêt, mais après je sais que les gens adorent faire ce qu’on leur interdit de faire, alors vous allez le faire, mais ne le faites pas et si vous le faites, ne laissez pas ça vous dégoûter, c’est normal d’avoir l’impression de se faire violer le tympan).

Bon déjà vous avez compris le principe de base du métal et pourquoi certains l’apprécient et d’autres non, mais le métal ce n’est pas juste de l’énergie.

Oui le métal c’est de la musique et même plutôt plus que beaucoup d’autres genres

Ok je vous provoque un peu avec ce titre mais c’est parce que j’ai tellement entendu la phrase « le metal c’est pas de la musique » que je dois me défouler. Parce que rien n’est plus éloigné de la vérité que cette phrase.

Avant de dire pourquoi le métal c’est de la musique, on doit d’abord définir vite fait ce qu’est la musique :

La musique commence là où la parole est impuissante à exprimer.

Bon ok en vrai cette phrase est pas de moi et ne fait pas du tout avancer mon truc mais je la trouve juste très stylée (elle est de Debussy).

Bon ma définition est très subjective, mais la musique en gros c’est trois choses :

  • Le rythme (le moment où on joue les notes).
  • La mélodie/l’harmonie (quelles notes on choisit de jouer et comment elles sonnent à la suite (mélodie) ou ensemble (harmonie) ).
  • Le timbre (comment sonne un son, vous pouvez faire la marseillaise à la guitare et au violon, les notes et le rythme sont les mêmes mais ça sonne pas pareil parce que le timbre est différent).

On peut donc jouer avec trois composantes pour faire de la musique, certaines musiques seront principalement ryhtmiques, d’autres vont mettre le paquet sur la mélodie et l’harmonie mais sans forcément travailler le timbre, etc…

Le truc c’est que les différents genres de musique vont traditionnellement appuyer sur les mêmes composantes et c’est intéressant d’y réfléchir. Alors là je préviens, je vais généraliser à outrance mais c’est pour que vous compreniez ce que je veux dire :

La musique « commerciale » (j’aime pas trop le terme mais en gros ce qui est poussé dans les gros médias et pensé pour plaire au plus grand nombre) va plutôt s’appuyer sur une mélodie forte et reconnaissable qui sera d’autant plus mise en avant par le lissage du reste (timbre commun et rythme simple)

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Le rap va s’appuyer principalement sur le rythme, l’instru et sa mélodie répétitive est travaillée principalement au niveau du timbre car elle est là pour mettre une ambiance et pour poser le cadre, le rappeur va ensuite se servir de sa voix comme d’un instrument rythmique ce qui donne le « flow » (avant le rap, la voix était quasi exclusivement mélodique, c’est cette différence fondamentale qui a valu a beaucoup de rappeurs l’appellation de « pas des vrais chanteurs »)

La musique classique se concentre principalement sur l’harmonie et la mélodie qui est ici extrêmement complexe et travaillée (on a fait un guide pour découvrir la musique classique d’ailleurs si ça vous intéresse). Le timbre est également très travaillé dans certaines formations, par exemple l’orchestre où le compositeur va « distribuer » les rôles avec minutie en fonction du sens recherché par la musique.

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La musique électronique se concentre plus sur le timbre, on a souvent un rythme classique en 4 temps (pour la danse et pour les transitions), une mélodie minimaliste qui s’efface pour mettre en valeur le travail ENORME sur le son (le fameux beatmaker qui passe 12 heures juste sur le son de son kick).

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Bon alors tout ça c’est des règles générales bien sûr et les musiques les plus intéressantes sont souvent celles qui essaient de s’affranchir des règles de leur genre (les délires rythmiques d’Aphex Twin en electro sont pour moi un bon exemple ou encore l’aspect mélodique de la voix d’Eminem).

Et le métal dans tout ça ? Et bien le métal privilégie principalement la mélodie (et l’harmonie dans une moindre mesure), oui oui vous avez bien lu. Alors bon oui ça dépend des sous-genres encore une fois mais globalement un groupe de métal va d’abord composer un riff, une mélodie puis s’occupera du rythme et du timbre dans un second temps.

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C’est quelque chose que beaucoup ignorent, lorsqu’une oreille non-habituée entend du métal elle se sent attaquée par des sons saturés et ne peux pas entendre la richesse mélodique et harmonique qui se cache derrière. Et pourtant croyez moi, le métal offre une véritable richesse de composition, d’ailleurs beaucoup de metalleux sont musiciens et certains sous-genres comme le métal progressif vont même très loin dans le délire avec des musiques extrêmement longues, variées et complexes (ce qui les rend d’ailleurs encore plus difficile d’accès).

Ah et vous ne remarquez rien ? La musique classique et la musique métal partagent énormément de points communs.

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Eh oui, en fait beaucoup de metalleux sont également des grands fans de musique classique puisque les deux genres recherchent grosso modo la même chose, certains vont même jusqu’à attribuer à la musique de Wagner des caractéristiques metal, lui qui recherchait l’énergie et des basses puissantes.

D’ailleurs une étude a même montré que les auditeurs de musique classique et de métal avaient tendance à partager des traits de personnalités. Selon l’étude, ils sont tous les deux plutôt créatifs, bienveillants et à l’aise avec eux-mêmes (et je dis pas ça pour me la péter et pour flatter les lecteurs metalleux, non, non… ).

Donc oui, le métal c’est de la musique, mais une petite précision, je ne sous-entends absolument pas de hiérarchie entre ces composantes et un genre n’est pas plus de la vraie musique s’il s’appuie principalement sur la mélodie et l’harmonie. Mais pour être honnête avec vous, je pensais ça quand j’étais ado, puis j’ai découvert Mezzanine de Massive Attack et le trip-hop en général.

 

Bon, pour le moment on a expliqué que le métal était une histoire d’énergie et que c’était bien de la vraie musique. Mais on a pas répondu à la question, comment font les gens pour écouter du métal ?

Eh bien, en général, un métalleux n’a pas commencé par le death metal extrême en se disant qu’il kiffait, non il est passé par plusieurs étapes pour habituer son oreille et c’est de ça que l’on va parler dans cette dernière partie.

Le métal c’est comme le ski

Chez Snackable on adore les métaphores de sports de glisse, alors on va pas s’arrêter là.

Quand vous apprenez le ski, vous ne commencez pas par dévaler les pentes d’une piste noire en faisant des slaloms de grand blond. Non, au début vous galérez sur des pistes vertes.

Le métal c’est pareil. Ici je vais vous décrire comment en général on en arrive à écouter du métal, jusqu’aux trucs très extrêmes, parce que tout ça est une progression. Tout le monde ne va pas au bout, parce que tout le monde ne peut pas écouter de la musique métal extrême, mais il est important d’aborder les choses progressivement, il est normal que si vous commencez le ski par une piste noire, vous allez vous planter.

Vous me direz dans les commentaires où vous vous êtes arrêtés.

Les pistes vertes du métal, ou comment vous écoutez déjà du métal sans vous en rendre compte

Comme toutes les musiques, le métal a évolué de quelque chose d’autre. Et ce quelque chose d’autre c’est le hard-rock.

Les gens qui écoutent du métal ont rarement commencé par ça, la plupart viennent du hard-rock et comme ce dernier, ont évolué vers le métal.

On attribue généralement à Black Sabbath la paternité du genre métal. Et c’est vrai que le groupe a vraiment donné au genre ses codes, principalement dans les thèmes occultes et horrifiques qui y sont abordés.

C'est la musique du diable ! Petite note à propos de l'aspect démoniaque/gothique du métal

Mais à vrai dire l’une des premières musiques avec des caractéristiques métal de l’histoire – et créé par un groupe majeur – date de 1968 et vient de 4 mecs de Liverpool que vous n’attendiez probablement pas dans ce genre

Ce groupe c’est les Beatles avec leur chanson Helter Skelter

VOUS SENTEZ L’ENERGIE DANS CETTE INTRO? Au passage, plus j’en apprends sur les Beatles plus je bave d’admiration, les mecs ont TOUT inventé à un point où ça devient indécent. Aujourd’hui vous pouvez être sûr que quelque soit la musique que vous écoutez, elle a été au moins indirectement influencée par les Beatles, j’écrirai probablement un article là-dessus parce que c’est incroyable.

Mais là où je veux en venir avec ce paragraphe, c’est que le métal vient directement du rock et du hard-rock, par conséquent beaucoup de musiques rock ont de fortes caractéristiques métal même si elles sont finalement assez éloignées du métal moderne.

Quelques exemples de musiques populaires avec de grosses caractéristiques métal (certaines de ces musiques sont déjà pas mal agressives, mais si vous les appréciez toutes mes félicitations petit poulain, vous êtes sur la bonne voie) :

Smell like teen spirit de Nirvana, riffs en accord de puissance avec distorsion, déluge d’énergie, voix cassée et criarde, batterie puissante, non je suis désolé c’est du métal.

When the Sun Goes Down de Arctic Monkeys Alors là c’est très rock mais pas mal de groupes indé anglais flirtent régulièrement avec les limites du rock en terme d’énergie (je pense à Royal Blood aussi), au final ça bouge vraiment et si vous aimez ça vous n’aurez pas trop de mal à aller un peu plus loin.

New Born de Muse La bande à Mat Bellamy aime bien les gros riffs et la musique classique. C’est très métal comme esprit, comme le riff de New Born.

Bonfire de Knife Party Yes petite exception, c’est pas du rock mais globalement, la dubstep c’est très métal comme truc, j’irais même jusqu’à dire que la dubstep est à la musique électronique ce que le métal est au rock. Même recherche d’énergie et de puissance, d’ailleurs j’ai l’impression que pas mal de métalleux écoutent de la dubstep en secret.

Killing in the name of de Rage Against the Machine C’est assez évident là, cette musique respire la violence et si vous vous êtes déjà surpris à hurler « FUCK YOU I WON’T DO WHAT YOU TELL ME, MOTHEEEEEER FUUUUUCCKKKKER », félicitations, vous avez déjà mis un gros pied dans le métal, parce que c’est exactement ça qu’on kiffe.

Les pistes bleues du métal, le vrai métal qui reste accessible

Alors là on rentre dans les vrais groupes de métal mais qui restent encore très accessibles. Si vous donnez une chance au truc il y a de fortes chances que vous kiffiez.

Les ballades métal, ou comment tant de douceur se cache derrière ce genre musical de brutes

Comme on vous l’a dit, les metalleux adorent la musique et sont des gens gentils, ils veulent faire de la musique belle et douce et parfois les guitares saturées et les cris ben c’est pas adapté pour ça, alors ils écrivent des ballades.

Les ballades sont souvent des interludes dans les albums pour détendre l’auditeur entre deux pièces de violence à 200 BPM, c’est limite devenu un cliché, chaque groupe métal doit faire sa ballade. Et je peux vous dire que l’on trouve les plus belles musiques du monde parmi les ballades métal.

Vous pouvez commencer par la mère des ballades métal :

Félicitations, vous venez d’écouter une musique de Metallica, probablement le plus grand groupe de métal de tous les temps (hey ouai désolé mais j’ai jamais kiffé plus que ça Iron Maiden).

Allez deux petites ballades pour la route :

Still day Beneath the sun d’Opeth, l’une des plus belles musiques que j’ai jamais entendue, on reparlera d’Opeth dans la section piste noire, ce groupe est incroyable car il va de la plus grande douceur comme ici à des choses très très violentes et sombres, parfois dans la même musique.

3 libras d’A Perfect Circle  Au passage, la voix que vous entendez provient de Maynard James Keenan plus connu comme étant le leader du groupe Tool, probablement l’un des groupes les plus fascinants sur cette terre et vous allez devoir me croire sur parole parce que j’aurais du mal à expliquer mais pour faire court, c’est le seul groupe que j’aime encore plus à chaque écoute ; et ça fait 10 ans que j’écoute régulièrement.

Les semi-ballades, ou comment aller vers le métal en douceur

La musique sert à exprimer des sentiments et à raconter des histoires. Tout ça n’est pas figé et on ne voit pas pourquoi une musique devrait être homogène du début à la fin, parfois il est intéressant de faire progresser l’atmosphère, de créer du contraste.

Ici je vous présente des musiques qui alternent entre moments doux et passages un peu plus heavy, c’est un excellent moyen d’aborder le métal parce que les moments heavy sont introduits progressivement ce qui évitera à votre oreille de se sentir agressée.

Fear of A Blank Planet de Porcupine Tree Un morceau qui monte progressivement et qui reste très accessible (limite c’est juste du rock). Au passage le chanteur de ce groupe s’appelle Steven Wilson et est un génie qui révolutionne la musique tous les jours en prenant son petit-déjeuner.

One de Metallica C’est tout simplement la musique qui m’a fait aimer le métal et on dirait qu’elle a été composée pour introduire le genre, c’est très doux au début sauf les refrains qui sont très heavy (mais très courts) puis la musique monte progressivement en puissance et en intensité jusqu’à exploser à la fin. Je vous met la version enregistrée avec un orchestre symphonique, parce que.

Les pistes rouges du métal, on commence à bien bouger la tête

Alors les pistes rouges c’est une grosse étape pour un skieur, il y a clairement un sursaut de difficulté par rapport à la piste bleue, maintenant on va écouter des musiques clairement énergiques et dynamiques mais tout en restant dans le métal classique (contrairement au metal « extrême » qu’on abordera brievement après).

Si vous avez aimé la fin de la musique One de Metallica vous devriez être prêt pour ça.

Master of Puppets de Metallica Je vous ai dit que j’aimais Metallica ? Le groupe a clairement permis de démocratiser le genre alors je suis obligé de vous faire écouter LEUR MUSIQUE. Voici Master of Puppets, LA MUSIQUE METAL par excellence, je n’imagine même pas le nombre de personnes qui ont commencé à apprendre la guitare électrique à cause de cette musique. De plus Master of Puppets montre bien le potentiel musical du métal, avec sa première partie heavy et entraînante, son interlude douce et mélancolique, puis cette remontée sombre vers un solo de guitare d’anthologie. Bref cette musique, c’est la définition du métal.

Cowboys from Hell de Pantera Allez, on va un peu plus loin dans l’énergie avec un autre classique d’un groupe légendaire : Pantera. Ici on est dans quelque chose de plus brut, on va à l’essentiel : une guitare avec un son acéré, une voix bien viril et un déluge d’énergie qui devrait vous faire sauter sur votre lit.

Les pistes noires du métal, ou l’arrivée du chant guttural

Ok ici on est dans l’étape ultime, une étape qui n’est franchie que par une partie des metalleux parce que c’est le moment où les chanteurs vont sortir leur voix de gorge pour faire des ROOOOOHHHHHHHHHHGGGGGGGGG.

Aujourd’hui j’adore ce type de chant, mais je me souviens de la première fois que j’en ai entendu, j’avais 16 ans et j’avais mis une musique d’Opeth dans mon mp3 128 Mo (comment on vivait bordel) sans la connaître et alors que j’écoutais, à la moitié de la chanson ce chant caverneux m’agressa.

Dans un réflexe de survie, j’enlevai alors subitement mes écouteurs, me jurant de ne plus jamais écouter de musique de ma vie.

Mais j’y ai réfléchi.

Il est tout à fait normal de se demander en quoi le chant guttural s’apparente à de la musique et surtout, qui a eu l’idée de faire ça ?

Mais en fait, c’est parfaitement logique, quand vous cherchez à faire de la musique énergique, violente et sombre, il y a un moment où une voix mélodique et normale n’a plus vraiment de sens et contraste beaucoup trop avec les guitares saturées et les batteries puissantes. A ce moment les mecs se sont dit : « mais pourquoi on ne saturerait pas la voix aussi ? Histoire de pousser le délire jusqu’au bout ».

La voix gutturale n’est d’ailleurs pas qu’une voix saturée, c’est une voix de timbre. Vous vous souvenez tout à l’heure quand on disait que la voix était traditionnellement mélodique et que le rap l’avait rendue rythmique ? Et bien certains ont voulu explorer la dernière option et privilégier le timbre de la voix ; et pas que dans le métal d’ailleurs. Quand Thom Yorke de Radiohead produit des espèces de lamentations nasillardes on est dans la même approche. Ainsi la voix gutturale cherche à poser une ambiance, à rajouter un petit truc en plus de l’instru saturée.

De plus ce genre de chant extrême permet souvent de créer un contraste entre une partie mélodique et une partie violente. Cette idée de créer du contraste est pour moi la meilleure porte d’entrée vers le chant extrême parce qu’elle lui donne un sens.

Voici un exemple du groupe Néérlandais Textures, la première partie de la musique est magnifique avec de très belles envolées tout ça pour contraster et mettre plus en avant la deuxième partie chargée d’une agressivité absolument jouissive.

Un autre exemple avec l’un de mes groupes préférés, les suédois d’Opeth. Dans the Drappery Falls on a un morceau très aérien avec des passages très doux pendant toute la première moitié. On va monter progressivement jusqu’à arriver vers un chant très caverneux qui sert de paroxysme à une musique qui se veut être un parcours musical dans un monde complexe, sombre et torturé.

Petit bonus : le hors-piste

On peut aller toujours plus loin dans la violence et le métal extrême, pour ceux qui auraient tenu jusqu’ici voici un exemple avec un groupe tellement exceptionnel qu’un mec a écrit une thèse dessus : Meshuggah.

 

Vous êtes encore là ? Wouah, merci à vous d’avoir lu jusqu’au bout ! C’était très long comme article mais j’espère que vous aurez appris quelque chose et que vous fermerez cet onglet avec un esprit plus tolérant et ouvert. La bise.

Pour beaucoup de gens, fêter ses 25 ans est vécu de la façon suivante :

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La raison la plus évidente à cette douleur est la réalisation du fait suivant :

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Car oui, après 25 ans on ne peut plus vraiment vous appeler un jeune et ce même si la SNCF a fait passer l’âge maximum pour la carte jeune de 25 ans à 27 ans (une action qui a probablement augmenté le bonheur moyen en France de 10%, alors pardonnez leurs retards).

Et comme si ça ne suffisait pas de ne plus être jeune, une autre réalisation achève en général de déprimer les gens qui fêtent leur quart de siècle sur cette terre :

Pour ceux qui ont fait L, ça veut dire que vous êtes maintenant plus proches de vos 50 ans que de votre naissance
Pour ceux qui ont fait L, ça veut dire que vous êtes maintenant plus proche de vos 50 ans que de votre naissance

Alors si des personnes plus âgées lisent ce texte vous avez probablement envie de casser la tronche de ces petits cons qui osent se plaindre d’avoir 25 ans, surtout si vous êtes en pleine crise de la quarantaine/cinquantaine/soixantaine. Et vous avez raison, en relativisant, il y a pire dans la vie que d’avoir 25 ans.

Mais, chers amis qui viennent de terminer d’être jeunes, ne laissons pas la culpabilité nous empêcher d’être heureux et de comprendre pourquoi nous ressentons ce terrible cafard. Car les raisons vont plus loin que la simple réalisation de ne plus être jeune et ce sont ces raisons que l’on va expliquer dans cet article.

note : cet article traite plutôt de la crise des 25 ans vécue par ceux qui ont pu faire des études (et de surcroît des études assez longues, genre master) puisque dans ce cas, les 25 ans correspondent à peu près à l’arrivée sur le marché du travail (et on va voir que c’est important). Le but n’est pas de nier que cette crise ne puisse pas arriver à des gens qui n’ont pas fait d’études, c’est juste que je ne me sens légitime de parler que de ce dont je vis et que j’observe chez une bonne partie de mon entourage.

C’est quoi le bonheur

Le titre de cet article indique que ceux qui fêtent leur 25 ans sont malheureux, mais au final on peut se demander ce qui fait que l’on est heureux ou pas. Des milliers de personnes ont écrit des milliers de page sur ce sujet ultra complexe mais personnellement ma réponse préférée est celle apportée par le blogueur américain Tim Urban dans son fantastique article « why generation Y yuppies are unhappy » qui brille par sa simplicité :

Bonheur = Réalité - Attentes Source : waitbutwhy.com
Bonheur = Réalité – Attentes / Source : waitbutwhy.com

Car oui au final c’est aussi simple que ça, si la réalité est conforme ou dépasse vos attentes, vous êtes heureux, si la réalité ne suit pas vos rêves et vos aspirations, vous êtes malheureux.

Tout est donc histoire de savoir quelles sont vos aspirations, vos attentes et comment vous ressentez la réalité. Tout en revient à cette équation et celle-ci est totalement chamboulée au moment du passage des 25 ans. Voyons pourquoi.

La période des études : fantasme de la réalité et attentes excessives

Je vous demande de revenir à la période probablement la plus bénie et heureuse de votre existence, je parle bien sûr de l’été qui a suivi votre bac. Vous avez terminé le fameux « rite de passage » comme disent les JT et vous l’avez peut-être même bien déchiré, ( petite mention au calme ) ce qui achève de booster votre ego et votre confiance en vous. L’année prochaine, vous serez étudiant, et vous êtes extatique (bon sauf si vous faites un truc genre prépa ou médecine, mais vous pensez à la grande école ou à la deuxième année qui suivra derrière). Vous avez raison d’être heureux, parce que vous abordez « les meilleures années de votre vie » comme disent les plus vieux.

Tout va déchirer, vous allez peut-être changer de ville, voire avoir votre propre appart, vous visualisez déjà votre année d’étude à l’étranger, tou(te)s les minet(te)s que vous allez pécho, les gens cools que vous rencontrerez, toutes les fois où vous vous bourrerez la gueule dans des putains de soirées (car vous avez le droit de vous bourrer la gueule à 18 ans, à 25 ans c’est plutôt considéré comme le premier pas vers l’alcoolisme).

Pendant vos études, les choses vont plutôt bien, alors oui vous choppez peut-être moins que prévu, vous n’avez pas eu votre première destination pour votre ERASUMS, vous vous rendez compte qu’en fait les fringues ne reviennent pas propres comme par magie chaque semaine et à quel point la bouffe était bonne chez vous.

Mais avoir les avantages d’un adulte (autonomie) sans les inconvénients (travailler) est plutôt agréable. De plus ce que vous faites est valorisé par la société, vous êtes jeunes, vous étudiez, c’est normal. (si en plus vous êtes dans un truc considéré comme « prestigieux », ce sentiment est exacerbé).

Bref votre vie est sur les bons rails. 

A ce niveau la réalité est plutôt conforme à vos attentes et globalement ça va.

Mais mieux encore, la réalité n’a pas tant d’importance, car pour le moment vous étudiez, mais attendez que vous ayez terminé vos études, que le monde voit à quel point vous êtes brillant et spécial. Vous attendez votre moment pour exploser et votre vie suit cette direction dans votre tête :

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Car oui, vous avez une incroyable ambition et êtes particulièrement confiant sur vos chances de vous réaliser. Cette ambition, cet optimisme est le fruit de la façon dont notre génération a été élevée.

Pourquoi notre génération est ultra ambitieuse

Parlons de nos parents.

Nos parents ont été élevés par nos grand-parents.

Parlons de nos grand-parents.

Nos grand-parents n’ont pas eu un début de vie très facile, alors qu’ils construisaient leur personnalité, leur vision du monde, ils ont vécu la pire guerre de l’histoire de l’humanité.

Le genre de truc qui marque quoi.

Quand ils ont élevé nos parents par la suite, ils leur ont enseigné une certaine vision du monde et de ce qu’on pouvait attendre de la vie.

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Psychologiquement nos parents avaient donc des attentes plutôt modestes.

Mais nos parents ont plutôt bien réussi (parce qu’ils ont bossé dur et aussi trente glorieuses tout ça), et pour eux la réalité a globalement dépassé leurs attentes, ce qui a engendré un optimisme important.

Et puis ils nous ont élevés et ils nous ont transmis cet optimisme. Avec d’excellentes intentions, ils nous ont enseigné que l’on pouvait tout réussir dans la vie :

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Et comme si ça ne suffisait pas, c’est toute la société qui a viré vers la recherche de l’accomplissement personnel, de la réalisation individuelle, un modèle qui s’est imprégné en nous via des publicités, des films ou des séries dans lesquelles des célibataires new-yorkais vivent dans des putains d’appart sans qu’on ne les voit jamais travailler.

Bref, le résultat, c’est que notre génération a un désir de s’accomplir, une confiance en elle et une ambition démesurée. Ce qui peut pousser à ce genre de pensées :

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La réalité, le retour de la vengeance

Voilà comment la fin des études est vécue en vraie :

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attentes-excessives-apres-etudes-realite-7C’est brutal. Observez bien la douleur dans cette version gif.

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Car maintenant, vous êtes face à votre réalité. Vous ne pouvez plus vous contenter de vous rassurer dans un futur fantasmé tranquillement assis sur les bancs d’un amphi. Non vous devez y aller, vous bouger, faire des choix et surtout, gagner un minimum de thune.

La société ne tolère plus que vous vous contentiez de profiter, vous avez bien étudié, vous avez eu votre temps, maintenant il est temps de faire des trucs d’adultes, contribuer à la société, payer vos impôts, faire un prêt à la société générale pour acheter une maison, fonder une famille et vous trouver un chien (bon ok, ça c’est tarpin cool).

Vous voilà obligé de construire votre réalité et vos attentes étaient tellement hautes que cette réalité vous décevra forcément. A vrai dire, vous voyez tout en noir :

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Voilà bienvenue dans la réalité.

Ok normalement je devrais vous avoir foutu une déprime absolument monstrueuse, désolé pour ça. Mais ne vous en faites pas je vais pas vous laisser comme ça.

Quelques pistes pour s’en sortir

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Cette image a un but d’illustration uniquement et ne sous-entends absolument pas que jouer à Overwatch réglera vos problèmes de blues, même si ça a temporairement plutôt marché pour moi.

Etape 1. Accepter que la réalité n’est pas celle que l’on croit

Il y a une autre chose déprimante qui est entièrement spécifique à notre génération.

Alors que vous êtes en plein blues, vous décidez de vous détendre un petit peu en allant sur facebook, voilà ce que vous voyez :

facebook-bonnes-nouvelles

Tout ça vous donne l’impression que tout le monde réussit parfaitement sa vie et accomplit toutes ces choses que vous ne pensez pas réussir.

Mais voici une vérité sur Facebook et la nature de ce que les gens partagent :

nature-statuts-facebook

Je ne vous apprends rien en vous disant que partager ses doutes et ses problèmes existentiels n’est pas quelque chose de socialement accepté sur les réseaux sociaux. Car sur Facebook, chacun veut montrer la meilleure version de lui-même et rendre jaloux ses exs au passage.

La vérité, c’est que tout le monde galère, certains beaucoup plus que d’autres certes, mais ça vous ne le voyez pas. Alors ça vous le savez si vous avez un chouïa réfléchi à la question, mais c’est comme pour les publicités, vous savez que c’est pas la vérité, n’empêche que ça vous conditionne quand même insidieusement.

Bref, les autres sont aussi frustrés par leurs attentes excessives et ils pensent aussi probablement que vous êtes parfaitement épanoui. En vrai le succès et la vie rêvée n’arrive pas comme ça pour personne, cela demande des efforts.

Etape 2. Baisser ses attentes

Tout le monde ne peut pas être spécial, c’est logique, sinon spécial ne voudrait plus rien dire.

Cela revient donc à accepter que vous n’êtes pas spécial.

Oui et toi qui me lit et qui se dit « haha, il a raison de dire ça, tellement de gens se pensent spécial mais moi je le suis vraiment ».

Non tu ne l’es pas.

Ça fait mal à l’ego mais c’est comme ça, rassurez-vous en vous disant que vous êtes spécial pour certaines personnes, à vrai dire dès que vous croisez quelqu’un dans la rue ou n’importe où, vous pouvez vous dire que cet inconnu représente probablement le monde pour quelqu’un d’autre. Vous trouverez sûrement cette pensée réconfortante.

De plus très peu d’entre nous laissent une trace indélébile dans l’histoire, statistiquement vous pouvez partir du principe que vous n’en ferez pas partie.

Mais cela ne veut pas dire que vous ne ferez rien dans votre vie. Non restez largement ambitieux, il y a suffisamment de choses à améliorer sur cette terre pour que vous trouviez quelque chose d’épanouissant et d’utile mais il faut réaliser que cela demande du travail, énormément de temps et d’efforts, ça n’arrivera pas tout de suite et vous ne pourrez pas tout faire à la fois.

Voyons plutôt les choses comme ça :

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Il est donc important d’avoir un plan en tête vers un idéal que l’on désire plus que tout, de la même façon qu’imaginer sa vie rêvée pendant vos études vous rendait heureux. Avoir la certitude que l’on passe chaque jour à travailler pour aller vers quelque chose de mieux et voir que l’on progresse doucement mais sûrement reste le meilleur moyen de passer la crise des 25 ans.

Ah et écoutez plein de musique, ça vaccine contre le malheur.

Bref, rendez-vous dans 15 ans pour un nouvel article « comment gérer la crise de la quarantaine ».

Les gens n’assument pas trop d’être sur des sites de rencontre :

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Car oui, de nos jours chercher/trouver sa moitié sur un site de rencontre n’est pas quelque chose de socialement très accepté. Ce rejet est malheureux car la rencontre en ligne est l’une des plus formidables inventions du XXIème siècle, au moins au même niveau que le Big Tasty ou Netflix.

Pourquoi « c’est la honte » d’être sur un site de rencontre

Bon déjà, il va falloir essayer de comprendre qu’est-ce qui fait que nos belles conventions sociales cherchent à poser l’étiquette « loser » sur tous les utilisateurs de site de rencontre.

Bon déjà, la première raison la plus évidente est qu’il est largement sous-entendu que si vous avez besoin d’aller sur un site de rencontre c’est que vous n’êtes pas capables de chopper IRL et ne pas être capable de chopper fait de vous un loser. Mais vous n’avez pas cliqué sur cet article pour lire du Captain Obvious donc on va creuser un petit peu parce que c’est plus compliqué que ça.

Une raison profonde de la honte des sites de rencontre se résume en un proverbe à la con que je vous ai mis dans une typo manuscrite moche incrustée sur une photo cliché de couple devant un coucher de soleil.

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Crédits photo : Rajeev Nair

Tout part de là, en général dans la vie, quand vous avez des décisions importantes à prendre on attend de vous que vous vous prépariez pour éviter de faire de la merde. Si vous achetez une maison, vous allez vous renseigner sur l’immobilier, si vous créez votre boîte, vous allez faire des études de marchés et un business plan, si vous allez avoir des gosses vous devez lire des bouquins.

Mais lorsque il s’agit de trouver la personne amenée potentiellement à devenir l’être humain le plus important dans votre vie, là c’est différent, vous devez laissez faire le destin et laisser les choses arriver « naturellement ».

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Parce que voilà, l’amour c’est censé être naturel, c’est le destin, vous ne devez pas prévoir ni organiser quoi que ce soit, vous ne devez pas forcer la chose, vous devez juste sortir de chez vous et attendre que ça vous tombe dessus, parce que l’amour est quelque chose de trop beau et sacré pour être laissé aux vils rouages de la rationalisation.

Le résultat de cette mentalité à la con, c’est cette liste très fermée des façons socialement acceptées de rencontrer quelqu’un :

  • Via votre école/taf
  • Via un(e) ami(e)
  • Via un cours de cuisine
  • Via le toit de l’Empire State Building
  • Via une bousculade involontaire dans la rue où vous faites tomber le sac de l’autre et en l’aidant à ramasser tous ses papiers vos mains se frôlent et vous allez prendre un café

Toutes ces façons de se rencontrer sont spontanées et irréfléchies.

Les sites de rencontre, par contre, c’est pas naturel, c’est pas du destin, c’est de la rencontre rationalisée, vous travaillez à fond votre profil tel un département marketing travaillerait sa nouvelle gamme de briquet jetable longue durée. Ensuite, vous naviguez entre les profils tel un adolescent scrollant frénétiquement 9gag, vous envoyez des messages à la chaîne, vous rejetez d’autres êtres humains sans aucune pitié parce qu’ils sont moches, protégé par votre écran alors que vous êtes probablement vous même dans votre jogging du dimanche, la tronche en travaux, voire tout simplement en train de chier.

Alors effectivement, on peut comprendre aisément que certains aspirent à raconter à leurs amis et à leurs enfants une belle histoire de rencontre fortuite plutôt qu’un plus pragmatique « Quand j’ai rencontré ta mère, elle était si belle que j’ai swipé right sans même regarder ses autres photos« .

Mais en vrai la question est bien plus compliquée que ça.

L’amour est trop important pour qu’on le laisse au destin

Remettons nous de la poésie de ce titre et rappelons qu’il ne faut pas idéaliser le destin. Le destin peut mettre des choses magnifiques sur votre route, mais il est aussi celui qui place cette merde de pigeon sur votre avant-bras de temps à autres, alors prenons les choses en main.

Car c’est important, une étude australienne a montré que les individus formant un couple jugé « bon » sont beaucoup plus heureux que la moyenne. A l’inverse, ceux faisant partie d’un couple jugé « médiocre » sont très malheureux, plus que les célibataires. Le fameux proverbe « mieux vaut être seul que mal accompagné » est donc parfaitement avéré, un fait que, j’en suis sûr, vous réussirez à utiliser pour briller dans vos prochaines soirées mondaines.

Quand on s’imagine dans une relation sérieuse, on pense surtout aux moments marquants que l’on va vivre, les sorties dans des restaurants cools, les nuits passées à tenter de battre le record d’orgasmes ou encore l’inévitable voyage de 3 semaines en Thaïlande.

Mais ces moments ne sont pas si pertinents pour mesurer la comptabilité et le bonheur d’un couple, parce que la Thaïlande ou les orgasmes c’est cool, et vous trouverez ça cool avec à peu près n’importe qui de sympa et pas trop chiant.

Non la vraie question, c’est comment vous allez kiffer avec votre moitié le 123ème dimanche soir ennuyeux à mater Capital et Enquêtes Exclusives, comment allez-vous gérer le 54ème trajet en voitures de 5 heures pour aller voir ses beaux-parents ?

Imaginons que vous cherchiez la personne qui va partager votre vie jusqu’à ce que la mort vous sépare.

Voici quelques informations sur cette personne (pour simplifier MES calculs, on va dire que vous êtes un français moyen qui se marie à 30 ans et meurt à 90) :

  • Vous allez partager 3120 dimanche soir ennuyeux à regarder Capital et Enquêtes Exclusives (à supposer que ces émissions existent encore dans 60 ans, ce dont je suis persuadé)
  • Vous allez partager 21 840 dîners ensemble à essayer de trouver encore des choses à vous dire
  • Vous allez partir en vacances ensemble une bonne centaine de fois
  • Cette personne sera en gros responsable de 50% de la personnalité de chacun de vos gosses

Endurer 22 000 jours avec un autre être humain est donc une chose difficile et selon l’INSEE, 50% des gens qui tentent le coup abandonnent en cours de route.

Car aimer les mêmes groupes de musique ou partager le même amour coupable pour le binge watching d’épisodes des Chtis Vs les Marseillais ne suffit pas.

Non si vous voulez que ça se passe bien, il faut trouver quelqu’un dont le cerveau s’accorde ridiculement avec le vôtre, quelqu’un qui rende plus intéressant et plus agréable toutes les petites choses routinières et ordinaires que vous vivrez.

 

Et ça du coup, c’est difficile à trouver, nous sommes tous uniques et le spectre des personnalités est extrêmement vaste ce qui réduit considérablement le nombre de candidats potentiels.

spectre-personnalités

Ah et en plus il faut que cette personne vous plaise beaucoup physiquement. Evitons de virer dans la psychologie de pré-adolescent(e) se croyant profond type « moi je suis pas quelqu’un de superficiel ya que la beauté intérieure qui compte« , parce qu’en vrai, si vous allez passer 100 000 heures à regarder quelqu’un, ça serait mieux que vous trouviez beau ce que vous regardez.

Ah et une dernière petite chose, il faut aussi que cette personne ne soit pas déjà avec quelqu’un.

« Ok Père Castor, et du coup, les sites de rencontre ? »

Résumons l’enjeu, vous aimeriez trouver quelqu’un qui vous corresponde ridiculement, qui vous plaise beaucoup physiquement et qui soit célibataire.

Statistiquement, vos chances de tomber sur cette personne sont très faibles surtout si vous vous contentez de traîner au boulot, avec vos amis, dans des cours de cuisine ou sur le toit de l’Empire State Building.

De plus, nous subissons tous une pression sociale, pression représentée par votre grand-mère (qui vous lance à chaque noël un petit « alors ? quand est-ce que tu nous ramènes quelqu’un ») et la société (qui dans son ensemble considère tous les plus de 25 ans qui n’ont pas été encore capables de trouver quelqu’un comme des sous-merdes). Sous cette pression sociale vous pourriez vous contenter de la première personne à peu près correcte qui croisera votre route, vous entraînant ainsi dans une relation potentiellement instable avec le risque d’être malheureux toute votre vie (ou de divorcer, ce qui rendra probablement malheureux les petits êtres humains que vous aurez eu avec la personne sus-mentionnée).

Alors comment éviter une vie de malheur pour vous et votre progéniture ?

Les sites de rencontre. 

Lorsque vous utilisez un site de rencontre, vous avez en face de vous une foule de gens célibataires (enfin, théoriquement), ce qui règle le problème du premier filtre. Ensuite, vous pouvez choisir de ne parler qu’aux personnes qui a priori vous plaisent physiquement, POUF ! Deuxième filtre. Ne vous reste alors que la crème de la crème dans lequel chercher le cerveau qui vous correspondra le mieux. Pour cela vous pouvez consulter des profils qui même s’ils sont largement exagérés (avoir fait trois mois de guitare à 15 ans ne fait pas de vous un musicien) vous donnent déjà une bonne idée du type de cerveau auquel vous avez affaire.

Les sites de rencontres en vous offrant une très large quantité d’être humains vous permettent donc de satisfaire vos exigences et à terme d’avoir un couple plus stable et donc, d’être plus heureux.

Franchement c’est génial ! Votre arrière-arrière grand-père qui lui a été obligé de marier la fille chiante des fermiers concurrents d’en face vous cracherait probablement au visage s’il savait que vous passez sur une opportunité pareille.

 

Alors n’ayez plus honte d’aller sur des sites de rencontres ou d’annoncer à tous que vous vous y êtes rencontrés. Il ne s’agit bien sûr pas de ne plus jamais sortir de chez soi ou de ne plus rien tenter en vrai sous prétexte que vous avez les sites de rencontres. Mais c’est un complément sympa et si vous vous dites que c’est lâche de se rencontrer derrière un écran, dites vous qu’il s’agit juste de l’étape prise de contact et que dans tous les cas vos capacités de séduction IRL seront bel et bien mises à l’épreuve lors de la première date quand vous essaierez maladroitement de prouver à l’autre quelle personne intéressante vous êtes.

Euh Monsieur le ringard romantique, on veut pas tous trouver l'âme sœur tu sais, parfois on veut juste ken

Article garanti sans bullshit astrologiques.

Ok je sais ce que vous vous dites : encore une connerie d’article qui va vous dire que parce que vous vous appelez machin et que la 9ème lune de Jupiter était obstruée par Vénus au moment de votre naissance vous êtes quelqu’un de sociable, plaisant mais réservé de prime abord. Je vous comprend, difficile de parler de prénom sans que quelqu’un la ramène avec de l’astrologie ou de la numérologie. Pourtant, on peut apprendre plein de vraies choses sur les prénoms et c’est important parce que vous aurez probablement un jour à prénommer un bébé humain vous aussi. Il est donc primordial que vous ne vous plantiez pas car personne ne veut devenir un de ces parents qui appellent leur fille « Nivea » ou leur garçon « Atlas ».

C’est donc pour vous aider que j’ai passé un certain temps sur les sites dataaddict et prénoms.com qui permettent de créer plein de jolis graphiques sur la popularité d’un prénom au fil des années.

La conclusion est qu’il existe 4 types de prénoms : les classiques intemporels, les très chelou, les un peu chelou, et ceux à la mode.

Les prénoms classiques intemporels

Exemple mec : Thomas, Antoine, Alexandre, Vincent, Pierre, Louis, Charles, Paul, Victor

Exemple fille : Alice, Marie, Sarah, Pauline, Lucie, Julie, Camille, Elise

Ces prénoms sont donnés depuis des siècles voire des millénaires et contrairement à d’autres prénoms anciens comme Balthazar ou Anastasie, ils n’ont pas disparu. Ils ont tous réussi à conserver une certaine forme d’intemporalité. Mieux, certains prénoms comme Sarah, Louis, Paul ou Alice reviennent même franchement à la mode.

Si vous avez un prénom du genre, félicitations, vous n’avez aucun problème avec votre prénom, vous vous fondez dans la société telle la lionne dans la savane et vous le devez à vos parents qui savent que prudence est mère de sûreté.

Alors par contre, le prix à payer, c’est que vous n’avez rien d’original. Votre prénom est un peu comme du riz nature, personne ne déteste ça mais on n’a jamais non plus entendu quelqu’un dire : « Yes !!! Ce soir c’est riz nature, mon plat préféré ! ».

Au final, des dizaines de milliers d’autres personnes ont porté, portent ou porteront le même prénom que vous. Dites-vous que vous êtes intemporel et que si en plus vous avez un nom de famille plutôt commun, les employeurs ne vous trouveront jamais sur Facebook.

Les prénoms très chelou

Exemple mec : Zacharie, Ambroise, Philastère, Atlas, Chevy, Zavyer, Clodomir

Exemple fille : Prune, Sixtine, Sidonie, Victorine, Océange, Pastelle, Linéance

Dans ce cas là, les parents sont partis en mode full créativité et ont choisi le genre de prénom qui fera dire « hein ???  » à tous les individus à qui le pauvre enfant se présentera. L’école primaire sera difficile, les passages aux douanes embarrassants et l’examinateur du permis sera troublé.

Pour bien comprendre, avoir un prénom extrêmement chelou est exactement pareil que porter un chapeau en 2015 : Si à la base vous êtes quelqu’un de cool, ça vous rendra encore plus cool mais si vous êtes plutôt quelqu’un de bizarre, cela vous rendra encore plus bizarre :zacharie-11


zacharie-2

Notons que les célébrités sont très reconnues dans le domaine des prénoms chelou avec de pauvres enfants intitulés Suri, Esmeralda ou Elizabella. La palme allant à Kanye West qui a astucieusement appelé son enfant « North ». Je vous conseille d’éviter ce genre de fantaisies et si votre nom de famille est Covert, n’appelez pas votre fils Harry.

Les prénoms un peu chelou

Exemple mec : Stanislas, Joachim, Romaric, Léonard

Exemple fille : Esther, Capucine, Charline, Gwenaëlle

Les prénoms un peu chelou semblent être un bon compromis, il s’agit de prénom que l’on a déjà entendus quelque part mais qui restent plutôt originaux.

Certains restent assez bizarres mais ça reste toujours plus surmontable que de s’appeler Clodomir ou Océange.

Bien choisis, ces prénoms sont un avantage puisque vous vous ferez remarquer en vous présentant (et avec un peu de chance vous aurez même une petite histoire sympathique à raconter sur l’origine de votre prénom). Tout cela vous donne un avantage certain dans l’arène des relations sociales.

Mais alors c’est parfait vous allez me dire, il suffit de chercher un prénom original mais pas trop rare et tout va baigner !

Hélas non, pour la simple et bonne raison que beaucoup de gens ont la même idée. Et quand beaucoup de gens commencent à trouver le même prénom original et pas trop rare, les conséquences peuvent être dramatiques :

Les prénoms à la mode

Parfois plein de gens se disent en même temps « hey, le prénom A est à la fois original et cool ». Tout le monde commence donc à appeler son bébé « prénom A ». Puis les gens voient plein de bébés portant le prénom A, soucieux alors de ne pas être de vulgaires suiveurs de tendances, ils rejettent le prénom A.

En pratique ça donne ça :

Dylan
Près de 7000 Dylan sont nés en 1996, seulement 1000 en 2010

Alors si vous avez un nom à la mode, vous avez plein de gens de votre âge qui porte le même prénom branché et c’est vrai que c’est sympa. Le problème est que ce nom restera collé à votre génération. Aujourd’hui les Dylan quittent le lycée, ils sont jeunes, intrépides, espiègles et plein d’audace. Cependant en 2030, Dylan sera un nom de Papa puis en 2060 les grands-pères s’appelleront Dylan, de la même façon qu’ils s’appellent Georges ou André aujourd’hui.

Bon c’est pas dramatique non plus mais du coup il y a pas mal de prénoms qui sont comme ça : des marqueurs de leur génération.

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Notons quand même que Brigitte et Dylan sont des cas assez extrêmes, en général les prénoms restent à la mode pendant 5 à 15 ans (parfois des prénoms plutôt « intemporels » ont leur petit retour à la mode aussi).

Regardez, j’ai passé beaucoup trop de temps à vous faire ce magnifique résumé de tous les prénoms marqueurs de génération (certains prénoms sont même de gros raz de marée, je vous les ai mis en plus gros) :

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Quelques précisions en vrac :

  • Nicolas et Thomas ont vraiment tout défoncé puisqu’ils sont restés au top pendant presque 20 ans
  • Manon, Léa et Emma ont juste tout niqué depuis 20 ans. Emma ne se contente pas de la France puisque ce prénom est dans les top 10 un peu partout en occident (USA, Irlande, Finlande, Norvège, Pays-bas, Italie, Suisse, Canada, Autriche, Allemagne)
  • Marie est le seul prénom a avoir eu deux grosse périodes en même pas 50 ans, sachant que le truc était déjà populaire il y a 2000 ans, on se doit de saluer la performance.

Les tendances curieuses, bizarres ou marrantes

En cherchant un peu j’ai trouvé pas mal de tendances marrantes que j’ai essayé d’interpréter. Alors je précise bien que tout ça c’est juste de l’observation, ne confondons pas cause et corrélation.

Les prénoms de très (très) vieux font un come-back

J’ai remarqué que des prénoms dignes de héros de Balzac sont passés de complètement inexistants à quasiment inexistants, matez moi ça :

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Le cinéma et la télévision rendent certains prénoms à la mode

Le prénom Jasmine a pas mal gagné en popularité
Le prénom Jasmine a pas mal gagné en popularité avec Aladdin, à noter que le prénom « Abu » n’a par contre, pas décollé
Je pense sincèrement que la série Archer est responsable du rebond en 2009
Je pense sincèrement que la série Archer est responsable du rebond en 2010
Visiblement
Visiblement je suis pas le seul à avoir été marqué par le chef d’oeuvre de Besson puisque personne n’avait appelé sa fille Lilou avant que le film ne sorte. Je peux parfaitement comprendre que l’on nomme sa fille après Leelou Dallas Multipass, puisqu’elle est appelée à devenir « parfaite » et, au passage, le cinquième élément qui sauvera l’humanité au 23ème siècle.
Coïncidence ? Je ne crois pas non...
Coïncidence ? Je ne crois pas non…
Bon, apparemment Dorothée est devenue célèbre en 1982. Au passage j'ai appris que le vrai prénom de Dorothée est Frédérique, c'est fou tout ce qu'on apprend.
Bon, apparemment Dorothée est devenue vraiment célèbre en 1982. Au passage j’ai appris que le vrai prénom de Dorothée est Frédérique, c’est fou tout ce qu’on apprend ici.
Luc Besson adore les prénoms
Luc Besson adore les prénoms, à vrai dire, plus de la moitié de ses films ont un prénom quelque part dans le titre. J’espère que cette passion l’aura amené à cet article, si tu lis ça Luc : fuck les haters, t’es le meilleur.

Parfois l’effet inverse se produit et les films ruinent un prénom.

Les parents voulant profiter de leur future retraite ont pas voulu tenter le diable

Quand la musique nous inspire

Si vous étiez conscient en 1992 ou que vous avez depuis vu un bêtisier d’Arthur à la télé, vous vous rappelez sûrement de ce monument de la chanson française :

La Jordymania
La Jordymania

Voilà du coup si vous rencontrez demain un mec français qui s’appelle Jordy vous pouvez en conclure que :

  • Il a environ 22 ans
  • L’école primaire ne s’est pas bien passée pour lui
  • Ses parents avaient des goûts de merde (ou un sens de l’humour excessif).

Sinon il y a eu les années 2000 aussi :

Moi Lolita, j'ai besoin d'amour.
Moi Lolita, j’ai besoin d’amour.

Notons au passage que Lorie a gâché « Laurie » pour absolument tout le monde, puisque ce prénom était en phase de devenir un nouveau classique intemporel avant d’être frappé en pleine gueule par la positive attitude :

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Un destin tragique

D’autres prénoms ont eu une histoire très mouvementée.

L'incroyable destin de Lucie. Et on a même pas encore vu les effets du film Lucy sorti l'année dernière (Sacré Luc ! )
L’incroyable destin de Lucie. Et on a même pas encore vu les effets du film Lucy sorti l’année dernière qui a dû sûrement remettre le prénom un peu à la mode. Sacré Luc !

Au passage, oui cette photo de Pascal Obispo est absolument fantastique. La voici en plus grande :

pascal-obispo

D’autres tendances curieuses

Je peux pas m'empêcher de penser que Pokémon y est pour quelque chose
Je peux pas m’empêcher de penser que Pokémon y est un peu pour quelque chose

serena-prenom-girl

segolene-prenom

A noter que Renault a également ruiné le prénom Zoé il y a deux ans
A noter que Renault a également ruiné le prénom Zoé il y a deux ans.

Et pour terminer je vous laisse avec ça :

prénom-adolphe

 

 

Cet article a été pas mal inspiré par l’article How to Name a Baby du site WaitButWhy.com. Probablement l’un des meilleurs blogs de l’internet donc si vous lisez bien l’anglais on vous le recommande chaudement. 

Quand on regarde nos amis les animaux, on se rend compte que la monogamie n’est pas vraiment le truc par défaut. Alors oui, y’a les oiseaux qui sont monogames à 95%… Mais voilà, nous, on est pas des piafs et sur toutes les espèces de mammifères, seulement 5% sont monogames(dont nous donc). Et puis même quand on pense au truc du point de vue de l’évolution, la monogamie pour l’homme semble totalement contre-productive : si le but de l’espèce est de perpétuer ses propres gènes, la meilleure solution (pour un homme tout du moins ), semblerait être de chercher à baiser à tous les râteliers, un comportement qui engendrerait plus de descendants conduisant donc de fait à démocratiser le gène du serial baiseur parmi les humains.

Seulement non, nous sommes monogames et c’est peut-être pas uniquement dû à la société alors essayons de voir comment la monogamie a pu se développer.

Bon déjà y’a un truc à savoir avant de commencer, on a beau s’imaginer comme des gens civilisés tout ça tout ça, mais en vrai on est juste des hommes préhistoriques déguisés et qui allons chez le coiffeur. L’être humain moderne est là depuis 200 000 ans et dans son parcours, il a plus passé de temps à être nomade et à chasser du mammouth qu’à conduire des voitures et à travailler dans des bureaux.

Tenez, pour que vous visualisiez la chose :

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Du coup, comme on s’intéresse au début de la monogamie, ceux dont on va parler ressemblent à ça :

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Comme on est à l’âge de Pierre, on va les appeler Pierre et Pierre (cette blague est 100% de moi)

Alors pourquoi Pierre et Pierre auraient-ils besoin de passer leur vie ensemble et de se jurer fidélité ? On pourrait penser que la vie est trop courte pour ça quand, chaque jour, on peut mourir écrasé par un mammouth ou terrassé par un rhume fulgurant.

Pierre vient de Mars et Pierre de Vénus

Bon déjà Pierre et Pierre sont différents. Pierre, grâce à son pénis peut théoriquement transmettre ses gènes quand il veut et sans limitation, Pierre quant à elle doit s’engager, entre la grossesse et l’allaitement elle en a bien pour 2 grosses années (sans compter le temps nécessaire pour que le rejeton puisse se débrouiller tout seul).

Et rien que dans la conception pure il y a une différence :

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1. Temps moyen d’une partie de va et vient, voir notre article sur la question

Ce fait biologique plutôt évident est à l’origine du fameux proverbe « les hommes collectionnent, les femmes sélectionnent ».

Mais du coup, pour Pierre, la monogamie semble une évidence : comme elle doit s’occuper de son bébé, elle a tout logiquement intérêt à ce que son partenaire reste avec elle pour que le gars fasse sa part du taf.

Mais Pierre lui, en théorie il s’en fout. Sa meilleure stratégie serait de butiner le plus de fleurs possible et d’essaimer des petits et petites Pierre partout.

pierre-baiser

Et pourtant c’est plutôt l’inverse qui s’est produit et il existe trois théories pour expliquer ça :

Théorie 1 : S’assurer que c’est bien le sien

L’avantage quand on passe 9 mois à manger pour deux et à grossir avant de passer 13 heures à expulser un bébé par l’origine du monde, c’est qu’on est sûr que le bébé est le sien.

Pierre par contre n’a aucun moyen de vérifier que le bébé est bien de lui et il ne pourra certainement pas attendre 15 000 ans, le temps que l’on invente le test de paternité, pour en avoir le cœur net.

En plus comme si cela ne suffisait pas, l’être humain est l’une des rares espèces au monde dont la femelle ne montre aucun signe extérieur lorsqu’elle ovule, rendant la question de la paternité encore plus complexe à déterminer.

Et si vous vous demandez ce qu’est un « signe extérieur » d’ovulation, voilà à quoi ressemble une Babouine 14 jours après ses règles :

babouin en chaleur
C’est difficile de passer à côté

Sachant que l’homme du XXIème siècle, ne bitte déjà rien au cycle menstruel alors qu’il a Internet, des livres ou Allô docteurs sur France 5 pour se renseigner, imaginez Pierre qui n’a même pas encore inventé le fil à couper le beurre ! Il n’a aucun moyen de savoir.

Alors quelle peut être la stratégie de notre ami Pierre pour s’assurer que sa descendance soit bien sa descendance ?

Déjà si les femelles lui sont abondantes, il s’en fout, au pire il se reproduit avec le plus possible et statistiquement il va bien y en avoir qui seront à lui.

Mais s’il n’est pas un Don Juan, notre ami Pierre développe une nouvelle stratégie, il va rester avec sa partenaire et s’assurer concrètement qu’elle ne mélange pas ses gènes avec un autre mâle. Concrètement signifie, en gros, qu’il pétera la gueule à tous les autres mecs qui approchent.

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Une stratégie efficace.

Ainsi rester dans le coin est un excellent moyen de s’assurer que les enfants soient bien les siens. L’esprit de cette stratégie sera réutilisé dans le futur, et pour limiter encore plus les risques, on imposera que la femme soit vierge et en cas d’infidélité, on la punira bien plus sévèrement que son homologue masculin.

Théorie 2 : La théorie absolument perturbante

Cette deuxième théorie sur les origines de la monogamie est plutôt violente.

Je cherche une façon délicate de le dire… L’idée est que même si notre amie Pierre se retrouve toute seule pour s’occuper de son bébé, cela ne va pas empêcher d’autres mâles de la convoiter. Là où ça devient primaire c’est que ces derniers pourraient alors décider de tuer la descendance de Pierre afin de pouvoir « s’approprier » pleinement la femelle.

anakin et les jeunes jedis

Une pratique choquante il est vrai, et c’est pourquoi notre ami Pierre, refusant une telle barbarie, peut décider de rester avec Pierre afin de l’aider à se défendre et à protéger leurs enfants.

Cette théorie est plutôt une extrapolation (d’observation réalisées chez les primates) . Il a été remarqué que dans la majorité des espèces, l’émergence de la monogamie était une stratégie pour prévenir les infanticides.

Théorie 3 : être un meilleur parti

Cette dernière théorie est tout à fait intéressante.

On a souvent évoqué que le mâle pouvait papillonner à droite à gauche. Cependant, la vie à la préhistoire n’était pas non plus une partouze géante et il serait excessif de croire que tous les mâles pouvaient chopper de la meuf à tour de bras. Certains étaient probablement bien plus alpha que d’autres :

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Du coup, face à la beaugossitude de ces mâles alpha chevaucheurs de mammouth et serrant toutes les femelles, Pierre a dû faire valoir d’autres arguments :

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Mais au final est-ce qu’on est vraiment monogames ?

Quand on regarde les sociétés à travers le monde, on se rend compte que 80% de nos sociétés autorisent la polygamie. En pratique bien sûr, tout le monde n’y est pas polygame (mathématiquement ça serait difficile) et il s’agit bien de polygynie (plusieurs femmes) dans la quasi totalité des cas. Le seul endroit aujourd’hui où existe la polyandrie (une femme et plusieurs hommes) est le Bouthan où là-bas, il peut arriver qu’une femme épouse plusieurs frères et vivent ensemble (l’inverse existe aussi bien sûr). Le but est d’assurer la conservation du patrimoine au sein de la famille. C’est aussi ce qui explique la monogamie qui est pendant des siècles le seul moyen de s’assurer que son héritier est bien le sien, comme on le disait dans notre article sur le mariage gay. Mais au Bouthan ça doit engranger des situations assez gênantes lors des dîners de famille.

Je suis un grand fan de musique et quand je rencontre quelqu’un à une soirée une question que j’aime bien poser est « quelle musique tu aimes ? ». C’est un excellent moyen pour moi d’avoir une conversation avec quelqu’un et de m’éviter de rester comme un con debout à alterner entre mes gorgées de whisky-coca et la vérification rapide sur mon portable de posts facebook que j’ai déjà vus 4 fois.

Une réponse que certains me donnent est « j’écoute un peu tout » ce qui peut me pousser parfois à parler de musique classique et à passer pour un mec bizarre, parce que beaucoup de gens ne considèrent même pas l’idée d’écouter de la musique classique en dehors du film Black Swan et des pubs d’assurance qui nous rappellent notre enfance. 

Et comment leur en vouloir ? La musique classique a ce coté élitiste qui donnerait presque l’impression que les mecs font exprès de rendre le truc inaccessible comme pour se la péter. Merde il n’y a qu’à regarder les noms des musiques…

Mozart, bon en musique, pas en marketing
Mozart, bon en musique, pas en marketing

Mais ici on va vous parler franchement et on va vous présenter les choses suffisamment pour que vous puissiez découvrir ce truc fabuleux qu’est la musique classique.

Alors si vous êtes curieux, si vous voulez découvrir de nouveaux types d’orgasmes auditifs ou si vous voulez être aussi classe que Di Caprio dans cette scène de Shutter Island « C’est quoi cette musique ? Brahms ? … … … … … Non… … … … … C’est Mahler » ben continuez à lire.

Vous comprendrez bien qu’aborder des siècles de musique de façon exhaustive ne peut pas se faire en un article web alors j’ai dû faire un certain nombre de choix. J’ai décidé de vous parler uniquement des grands courants de la musique classique et de leur principaux représentants (des noms que vous devez connaître) en vous conseillant à chaque fois des trucs cools et sympas à écouter. Cela devrait vous donner assez d’infos pour pouvoir commencer à kiffer. 

Ah et non j’ai pas fait de conservatoire ni d’études de musicologie donc ma seule légitimité pour en parler c’est que ça me plaît. 

Les styles de musique classique

Un genre musical comme la musique électronique n’a même pas 50 ans et pourtant il comporte plus de genres et sous-genres qu’il n’y a de pokemon (soit 151, enfin c’est ce que je pensais avant de checker wikipédia, apparemment il y en a 719 maintenant , ce monde devient fou ).

Alors imaginez un genre qui serait vieux de plusieurs siècles, vous comprendrez que ça a pas mal bougé entre temps et il y a donc plein de styles différents qui correspondent à la période pendant laquelle ils étaient à la mode.

Pour ne pas y passer des heures, on va juste parler des plus grands courants ici : Baroque, Classique et Romantique.

La musique baroque (1600-1760)

Pour vous aider à vous situer : Quelques événements marquants ayant eu eu lieu pendant la période baroque
Pour vous aider à vous situer : quelques événements marquants ayant eu eu lieu pendant la période baroque

Faisons ce que tout être normalement constitué fait quand il veut savoir quelque chose et allons sur Wikipédia. L’encyclopédie définit la musique baroque comme suit :

Le style baroque se caractérise notamment par l’importance du contrepoint puis par une harmonie qui s’enrichit progressivement, par une expressivité accrue, par l’importance donnée aux ornements, par la division fréquente de l’orchestre avec basse continue, qui est nommé ripieno, par un groupe de solistes qui est le concertino et par la technique de la basse continue chiffrée comme accompagnement de sonates.

Voilà qui explique tout. Lorsque même Wikipédia pond des définitions qui ne sont compréhensibles que par les master 2 en musicologie, on saisit vite pourquoi la musique « classique » est vue comme un truc élitiste.

Bref, pour définir la musique baroque, je vais vous demander d’imaginer dans votre tête une soirée à la cour de Louis XIV, maintenant imaginez la musique qu’on y passe. La majorité d’entre vous devrait avoir pensé à un truc comme ça :

Vivaldi : Les quatre saisons : le printemps 

Vous l’aviez ? Bien. En effet la musique baroque était très à la mode à l’époque du roi Soleil.

Le genre baroque se reconnait à l’oreille assez aisément et ce même si vous n’y connaissez rien en musique.

La première chose qui saute aux oreilles et que tout semble très régulier, complexe, encadré et codé. La raison est plutôt simple, à l’époque en effet les gens étaient plutôt du genre coincé du cul et la musique pour être, « noble », devait suivre une pléthore de règles dont l’énumération ici serait inutile et fastidieuse.

Cliquez pour l'anecdote rigolote en plus à sortir en soirée

Ensuite, on notera une sur-utilisation de la flûte à bec (oui comme au collège) de l’orgue et du clavecin dans le genre baroque. Ce dernier est d’ailleurs à mon sens l’instrument baroque par excellence, écoutez plutôt.

Johann Sebastian Bach : Le clavier bien tempéré (ce nom me fait rire)

Ah et ça au passage c’est Bach dont la musique est considérée comme l’aboutissement et le couronnement du genre Baroque et qui se dispute la place de plus grand compositeur de tous les temps avec Mozart et Beethoven, ce qui est plutôt classe. Néanmoins on précisera que Bach était quasi inconnu de son vivant et ne fut reconnu qu’une centaine d’années après sa mort, ce qui est plutôt pas classe.

Au cas où vous n’auriez pas réalisé j’aimerais insister. Le gars considéré mondialement comme l’un des plus grands génies de la musique est mort en pensant qu’il était un loser sans talents.

La vie peut être une chienne.

Bach, le KING OF BAROQUE
Bach, le TERMINATOR OF BAROQUE

La musique baroque correspond au moment où les choses sérieuses ont commencé et vous ne pouvez pas envisager de vous intéresser à la musique classique sans connaître un peu ce courant (ça serait comme commencer à écouter du rap français sans s’intéresser à MC Solaar).

Cependant, mon avis personnel est que la musique baroque n’est pas la plus accessible et qu’elle peut vite sonner ringarde pour nos oreilles du 21ème siècle. Pour ne pas vous « dégoûter » je vous conseillerai donc de vous forger l’oreille avec des styles plus accessibles (on y vient ).

Pour les plus curieux voici néanmoins quelques musiques baroques stylées pour creuser

La musique classique (1750-1820)

Un peu de contexte.
Un peu de contexte.

Te voilà pantois jeune internaute : « cet article parle de musique classique et tu nous sors que la musique classique est un sous-genre de la musique classique, aurais-tu abusé de marijuana voire de substances acides diverses? «  .

Eh bien non ! Laissez-moi vous expliquer.

La vérité c’est que la musique écrite à cette période a tellement dépoté sa maman que l’on emploie dorénavant abusivement le terme musique classique pour définir toute la musique occidentale savante. On devrait donc parler de musique savante plutôt que classique pour parler du tout. C’est comme Nutella pour pâte à tartiner au chocolat , Klaxon pour avertisseur sonore, Abribus pour aubette, Dictaphone pour annotateur vocale ou Coton-tige pour bâtonnet ouaté. Cependant, alors que dire « Tandis que j’utilisais mon annotateur vocale en patientant dans l’aubette pour aller acheter de la pâte à tartiner au chocolat, l’avertisseur sonore d’une voiture me surprit au point que j’en fis tomber mes bâtonnets ouatés » vous fera juste passer pour un gros con, l’usage du terme musique savante, au mieux, ne sera pas compris, au pire, vous fera passer pour un intégriste prétentieux et élitiste.

Bref, après 150 ans de musique baroque bien complexe et codée, les mecs ont commencé à en avoir marre et à se dire qu’il valait peut-être mieux retrouver une forme de simplicité. C’est là qu’est née la musique classique. Ne vous méprenez pas, il y a toujours une multitude de règles sur la façon de composer mais l’auditeur le ressent moins. En effet là où la musique baroque envoyait des accords complexes dans tous les sens, la musique classique met l’accent sur la mélodie ce qui rend cette musique beaucoup plus accessible.

En musique on a les accords d’un côté (main gauche au piano) qui sont des ensembles de notes qui donnent la « couleur » du morceau et la mélodie de l’autre (main droite au piano) qui donne les « phrases » du morceau.

Mozart : La marche turque, là vous kiffez bien la mélodie.

Et puisque l’on parle de Mozart, sachez qu’il est le représentant de la musique classique par excellence qu’il a portée vers la perfection. Ce cher Amadeus a laissé une oeuvre hallucinante (vraiment, très, très, très hallucinante) et a touché à tous les genres de son époque.

Cliquez pour l'anecdote rigolote en plus à sortir en soirée
Quand votre nom de famille est utilisé après votre mort comme nom commun pour désigner quelqu'un qui excelle dans quelque chose, vous avez réussi votre passage sur Terre
Mozart : Quand votre nom de famille est utilisé après votre mort comme nom commun pour désigner quelqu’un qui excelle dans quelque chose, vous avez réussi votre passage sur Terre

Autre chose qui me met VRAIMENT sur le cul. Mozart est mort à 35 ans. J’aimerais vous rappeler que le mec avait déjà révolutionné 26 fois la musique en 35 ans et que sa dernière oeuvre, son requiem est tellement géniale et en avance sur son temps que c’est indécent. Qu’est-ce qu’il aurait écrit d’autre s’il avait vécu jusqu’à 80 ans ? On saura jamais et ça FAIT CHIER.

Mais revenons à la musique classique, nous avions dit que la mélodie était mise en avant. C’est la première grande évolution par rapport au baroque, la deuxième c’est que la musique devient dramatique. Il est difficile de décrire le dramatique en musique mais c’est en gros quand la musique commence à bien vous émouvoir, à vous toucher au cœur sans passer par le cerveau.

Et c’est là qu’intervient notre ami Beethoven à la fin du 18ème siècle (pour vous situer, c’est l’époque où on a décapité les rois et où on a renommé Grenoble en Grelibre, d’ailleurs plein de villes ont été renommées de façon très chelou, voici une carte si vous voulez vérifier la vôtre)

Je trouve que ce mec a une très grosse classe. Rappelons qu'il est devenu sourd à 26 ans ce qui ne l'a pas empêché de continuer à écrire. Je vous invite à dessiner les yeux fermés pour vous donner une idée.
Je trouve que ce mec a une très grosse classe. Rappelons qu’il est devenu sourd à 26 ans ce qui ne l’a pas empêché de continuer à composer. Je vous invite à dessiner les yeux fermés pour vous donner une idée.

L’ami Beethoven à qui Universal rendra un brillant hommage 200 ans plus tard sous la forme d’un Saint Bernard dans une série de film que tout le monde a oublié était tellement BADASS qu’en plus de dépoter dans le style classique il le dépassa totalement et posa les bases du style de musique qui allait dominer tout le 19ème siècle : la musique romantique.

Beethoven est d'ailleurs responsable de l'un des plus gros coups de génie de l'Histoire de la musique, cliquez pour en savoir plus
Cliquez pour une petite sélections de musiques géniales du genre classique

La musique romantique (1815-1910)

La musique romantique est la musique du 19ème siècle
La musique romantique est la musique du 19ème siècle

Oui il s’agit bien du même romantisme qui vous a probablement fait chier au collège, mais vous êtes grands maintenant, prenez sur vous (si tu lis ça et que tu es au collège, bravo, avoir cliqué puis tenu aussi longtemps dans un article qui parle de musique classique est une fantastique preuve de ta maturité, moi à ton âge je jouais à la Playstation, ah FFX…).

Du coup je vous parlais du côté dramatique de la musique ben là on l’a poussé à l’extrême, la musique romantique est là pour vous faire comprendre, la beauté, la tristesse la fragilité de la vie mais Wikipédia le dit bien mieux que moi :

Le romantisme se caractérise par une volonté d’explorer toutes les possibilités de l’art afin d’exprimer ses états d’âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l’évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l’exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d’une sensibilité passionnée et mélancolique.

Vous avez lu ça les copains ? « Idéal ou cauchemar d’une sensibilité passionnée et mélancolique ». Putain, je comprends pas tout mais c’est tellement beau, la définition est romantique, l’auteur de l’article Wikipédia sur le romantisme est en fait probablement lui-même un romantique.

Bref je parle, je parle mais voyons à quoi ça ressemble le romantisme avec le Liebestraum de Liszt:

Oui j’aurais pu mettre Chopin mais j’ai décidé de faire un chouïa plus original et puis c’est aussi parce que j’adore personnellement cette musique. Ah et Liebestraume (pour tous ceux qui ont pris LV2 Espagnol ) en français ça veut dire rêve d’amour ; tu le sens le gros romantique là ?!

Une autre chose qui ressort du romantisme est l’expression de l’individualité, en effet alors que la musique classique et baroque étaient encore remplies de règles de composition très strictes, le romantisme commence à vraiment s’en libérer. Ce qui compte n’est plus de faire de la musique « noble » mais bien de faire ressentir des choses à l’auditeur.

Ces raisons font que la musique romantique est la plus facile d’accès et c’est pour ça qu’on va en parler un peu plus longtemps.

La symphonie et le concerto dominent

Il y a une chose importante que nous n’avons pas encore abordée. Il existe plein de formes différentes de musique classique. Concerto, prélude, fantaisies, symphonie, messe, etc.. Vous avez sûrement vu ces noms et ils correspondent à une espèce de tradition d’écriture en fonction de la structure de la musique et des instruments.

Par exemple, le liebestraume de Lizst était une nocturne c’est à dire une composition lente pour piano seul. La nocturne était très populaire pendant la période romantique avec bien sûr toutes celles de Chopin :

(Les compositions pour piano de Chopin sont d’ailleurs prodigieuses, magnifiques et tout le monde les aime, alors je vous ai trouvés une petite playlist  à écouter lors des longues soirées d’hiver.)

Mais il y a un type de musique qui a réellement explosé pendant le romantisme : la symphonie.

La symphonie est un morceau écrit pour un orchestre symphonique (soit une centaine de musiciens), et qui en général contient plusieurs mouvement (en gros les mouvements sont à la symphonie ce que les chapitres sont au livre ). La symphonie est souvent la forme musicale la plus ambitieuse et correspond généralement à l’oeuvre la plus aboutie d’un compositeur.

Un exemple avec la 9ème symphonie de Dvořák ou « symphonie du nouveau monde » car inspirée par le séjour que le compositeur a effectué aux USA dans les années 90 (1890 bien sûr). Cette magnifique symphonie ambitionne de décrire « musicalement » les USA de l’époque.

Le deuxième mouvement de la symphonie est très lent, mélancolique et nostalgique :

Quand le quatrième mouvement est épique et dynamique (j’en veux pour preuve, les gimmicks du chef d’orchestre qui feraient passer un accro à la coke pour un narcoleptique) :

Le concerto quant à lui correspond à un dialogue entre un soliste (très souvent au piano ou au violon pendant la période romantique) et un orchestre. Le soliste est alors un peu la rockstar du concert puisqu’il doit assurer une partition souvent très complexe et virtuose face aux 100 musiciens qui composent l’orchestre. (Non mais vous vous imaginez avoir 100 putains de bons musiciens qui jouent pour vous soutenir, on doit se sentir à la fois le roi du monde et le roi des stressés)

D’ailleurs à cette époque les solistes étaient souvent les compositeurs eux-mêmes puisque leurs compositions imposaient une maîtrise de l’instrument et une virtuosité qu’ils étaient souvent les seuls à posséder.

Sergueï Rachmaninov en est l’exemple parfait. Ce compositeur Russe vivait à la fin du 19ème siècle et avait pour ambition d’atteindre la perfection dans le romantisme. Il était aussi un virtuose du piano puisque ses compositions sont encore réputées aujourd’hui comme étant les plus techniques et les plus difficiles à reprendre. On retrouve donc dans ses œuvres une grande complexité alliée à une espèce de  « grandiose mélancolique » (bon terme à la con (oui c’est de moi) mais c’est dur de décrire le ressenti d’une musique). Voici l’une de ses plus grandes œuvres et accessoirement mon concerto préféré :

Mais ça dure 37 minutes ton truc ! :(

Puisqu’on est dans les concertos russes je vais vous parler un peu de Monsieur Piotr Ilitch Tchaïkosvski qui a écrit des concertos très sympas en plus d’avoir un nom impossible à écrire sans vérifier Wikipédia et d’avoir composé les ballets casse-noisettes et le lac des cygnes (qui sont tellement connus que je ne vais pas en parler ici, allez (re)voir Black Swan).

Ecoutez juste la première minute au pire, comment on peut avoir des problèmes dans la vie après avoir entendu ça ?

Et après ?

Comme on a vu pas mal de choses on va s’arrêter là.

Pour info le 20ème siècle a vu de nouveaux courants de musique où la tendance était principalement de s’émanciper de toutes règles de composition et de chercher le dissonant. Ce sont déjà des courants un peu moins accessibles mais très intéressants et cela fera peut-être l’objet d’un nouvel article, on verra.

J’espère vous avoir un peu ouvert les oreilles sur ce sujet passionnant qu’est la musique classique et comme je ne vais pas vous laisser partir seul comme ça voici des liens utiles pour creuser.

Le point culture de LinksTheSun sur la musique classique

Le très talentueux Youtuber LinksTheSun a sorti un point culture de 35 minutes qui vous introduira la musique classique de façon beaucoup plus exhaustive que moi et je vous le conseille chaudement, c’est drôle, intéressant et un plaisir à regarder :

Classify

Si vous utilisez Spotify, je vous recommande vivement de télécharger l’application Classify qui vous permet de découvrir toute la musique classique par compositeur, par courant, par instrument, par ambiance, par type de composition etc… C’est vraiment le logiciel le mieux foutu que je connaisse pour découvrir la musique classique. Un must-Have.

Les collections Je n’aime pas le classique mais ça j’aime bien ! 

Ces compilations de musique classique ont été réalisées afin de désacraliser la musique classique et c’est réussi. Ces albums vous offriront moult et moult compositeurs via des œuvres courtes et accessibles, l’idéal pour se faire une petite culture. Les albums sont dispos sur Deezer et Spotify ou via Amazon et autres magasins si vous achetez encore vos CD tel un homme des cavernes.

Mes humbles playlist

J’ai quelques playlists sur Spotify qui devraient vous donner suffisamment d’heures de musique classique surtout dans le style romantique. En espérant qu’elles vous plaisent.

Cliquez pour les playlists

Crédits photos : flickfacts.com 

Les filles : laquelle d’entre vous n’a pas déjà eu recours à la fameuse « journée shopping » pour espérer aller mieux lors d’une triste journée ? Oui, vous les connaissez bien, ces journées où rien ne va ; où on se lève, on passe devant notre miroir et… on regrette fortement d’y être passée ; où la seule « personne » qu’on ne déteste pas c’est notre chat.

Alors vous pensez que la solution serait de prendre l’air, sortir un peu, se faire plaisir en s’achetant de nouvelles fringues… Oui, mais attention, le shopping est un médicament à consommer avec beaucoup, beaucoup de modération. Vous n’êtes pas convaincue ? Lisez ce qui suit.

Il est temps de révéler les véritables effets de la mode sur les filles. Car la mode c’est un peu ça, on l’aime parce qu’on attend d’elle qu’elle nous fasse se sentir mieux, mais on la déteste car elle nous donnes des illusions. Elle a ses bons et ses mauvais côtés, mais il semble qu’on passe plus de temps à en supporter les mauvais.

Une récente étude américaine a soulevé le question de ces filles prêtes à tous les sacrifices pour plaire et se plaire à elles-même. Menée auprès d’une majorité de femmes, elle en conclut que la maxime «  pour être belle il faut souffrir » est bel et bien ancrée dans l’esprit de la gente féminine.

Et cette quête du style a un prix bien plus élevé qu’un Birkin Hermès : le moral. Pourtant, la première chose à laquelle on pense quand on a le moral dans les chaussettes c’est :

Tiens, mon dressing est aussi morne que mon existence, une session shopping s’impose !

Et là, c’est comme si on avait choisi d’avaler une tablette entière de chocolat pendant un régime, au prétexte que le chocolat ne fait pas grossir ! Un paradoxe… Une erreur d’évaluation assez étrange, typiquement féminine, qu’il faut hélas bien admettre.

Pourtant, qui n’a pas déjà pensé à ce subterfuge pour balayer les gros nuages flottant au-dessus de sa tête ?

Dans l’esprit d’une passionnée de mode, une « modeuse », le shopping fait l’effet d’un prozac. Il est même plus efficace : le médicament se dissout dans le corps au fil des heures, alors que les vêtements (et les euros dépensés) restent bel et bien là dans la penderie (et malheureusement pas sur le compte en banque).

Mais pourquoi la modeuse vénère t-elle autant le shopping? A-t-il vraiment un effet bénéfique sur le moral ? Et bien, pour en savoir plus, j’ai enfilé une paire de baskets, mon si pratique cabas fourre-tout à paillettes à l’épaule et direction les magasins. A l’entrée, une pointe d’excitation envahit mon esprit, vous savez, cette excitation que nous les filles, on ressent quand on va franchir les portes d’un magasin, notre soit disant « temple du bonheur ». Et bien, si à ce moment là, mon moral était encore supportable, le soir, il n’en était plus de même .

De cette journée, j’en ai surtout retenu une chose : comme tout médicament, le shopping a bien des effets secondaires, plutôt négatifs, que l’on ne prend pas la peine de regarder. Et il semblerait que la modeuse aime ses effets néfastes…

Elle aime se faire ruiner

9h. Sur le palier.

C’est bien connu, la modeuse, c’est une fille réfléchie, équilibrée, sage, rationnelle et responsable. Une calculatrice née. Elle ne vit pas dans l’excès et prend soin de finir sa fin du mois en beauté. Elle n’a pas une armoire pleine à craquer, une salle de bain débordante de produits de beauté, le frigo vide à cause d’une paire de chaussures ayant bouffé tout son mois de salaire, un chat en fin de vie qui réclame ses croquettes devant une gamelle tristement vide…Elle sait gérer sa vie quoi !

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Alors avant de sortir de chez elle, elle check son portefeuille : « Hmm, il me reste deux cent euros, très bien, cent euros pour la sublime robe en cuir Zara (indispensable pour avoir « l’air » d’une bombasse samedi soir) et le reste pour la fin du mois. Parfait ! Que c’est facile de gérer son budget, je me suis peut-être trompée de vocation, j’aurai dû faire analyste financière, maman avait raison… »

Comment expliquer ce comportement dangereusement irrationnel (selon les économistes il s’agirait plutôt là d’un crime contre les lois de l’épargne, passible de plusieurs années de dédain intellectuel) : « L’achat est une partie constitutive de l’identité, j’achète ce que j’aimerai être » affirme-t-on en école de commerce. La modeuse achète une « personnalité sociale » : en mettant cette robe, elle aura l’air sexy et audacieuse, elle aura l’air… d’une autre. C’est ce qui pousse la modeuse à être à découvert : elle n’aura surement pas de quoi se payer un verre samedi soir, mais peu importe puisque ça sera son compagnon de soirée qui s’en chargera, la robe en cuir aura fait son effet ! Et oui, c’est tout sagement calculé.

Elle aime se faire maltraiter

11h. Dans la cabine d’essayage

On dirait qu’elle aime vraiment ça, les regards froids, les commentaires déplaisants à voix haute ou l’indifférence calculée. Plus la vendeuse d’un magasin est hautaine et dédaigneuse, plus elle aura envie d’acheter le produit. C’est comme si elle entrait en guerre avec elle : ce pull pailleté à col rond semble ne pas lui aller à merveille, pourtant la modeuse s’acharne devant le miroir à scruter son image sous tous ses angles, défiant le regard critique de la vendeuse :

Je ne veux pas sembler indiscrète, mais ce pull ne flatte pas votre image, dit-elle, d’un air ennuyé.

Ah bon, pourtant je trouve qu’il me va à merveille, je le prends !

Pff, pour qui elle se prend, elle ne doit pas être épanouie dans sa vie, elle.

Peu importe l’avis de la vendeuse, la modeuse se laisse rudoyer pour montrer que elle, elle est bien au-dessus de tout cela, et que la classe passe non seulement par les vêtements mais aussi par l’attitude. Il faut en sortir la tête haute, un shopping bag à la main et un air de satisfaction maléfique. Peu importe le pull au final, le tout c’est de ne pas sortir les mains vides, le visage perdant, humilié et dépressif.

Elle aime s’épuiser

12h. Dans la file d’attente.

Pas besoin d’un abonnement à la salle de sport. Faire les boutiques, c’est parfois pire que de se lancer dans un jogging déchainé. Déjà, les rayons sont un véritable ring de box : coup d’épaule, coup de sac, coup de genou. Courir par ci, courir par là. Aller chercher une veste en rayon, reposer cette veste en rayon. Se déchausser pour essayer un talon, renfiler ses ballerines (bien plus confortables au final). Le summum de l’affrontement, et de l’épuisement, est atteint pendant les soldes, où se créer un passage pour atteindre tout simplement un article devient une mission quasi impossible.

Ensuite, il y a la file d’attente pour les essayages. Là, l’activité physique est plus soft, la modeuse bouge moins mais elle gaine quand même ses jambes par une position de yoga assez douloureuse : rester debout pendant… très longtemps. Cette position de gainage permet de renforcer les jambes de la modeuse qui, en fin de journée, seront bien gonflées et douloureuses. Pas besoin d’aller à son cours de gym le soir.

Elle aime se priver

13h. Pause déjeuner.

Après toute cette activité frénétique, il faut bien reprendre des forces.

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Assise en terrasse, la modeuse commande son déjeuner : salade, coca light, yaourt au fruit rouge. Un repas léger, un grand classique pour se sentir belle et glisser avec facilité dans les vêtements. Le ventre encore vide, la modeuse quitte le restaurant rassurée, fière, l’esprit libéré de toute culpabilité. Et pourtant…

Excusez-moi, vous ne l’auriez pas en une taille au-dessus s’il vous plait ?

Cette phrase est surement plus commune que l’inverse, car c’est maintenant connu, la mode agit tel un dictateur qui impose ses règles et nous donne des ordres de grandeur : la beauté est réduite à une taille, à un chiffre, une mensuration. Et on tombe toutes dans ce piège, où l’on croit que minceur est synonyme de bonheur.

Oui bien sur il me reste plein de tailles au dessus, elles ne partent pas facilement, elles.

Arf ! Au diable la salade…

C’est à ce moment précis qu’elle regrette le pot de glace d’hier soir (mais elle avait mal à la gorge, le froid soulage le mal de gorge, c’est connu !) ou la tarte aux pommes caramélisées du matin (le matin, les médecins disent qu’on peut tout manger, car on brûle plus !).

Enfin, excuses ou pas, elle a besoin d’une taille plus grande car ses fesses ne rentrent pas dans cette jupe taille crayon vraiment classe, et elle a aussi besoin d’un coach sportif, et d’une diététicienne, et d’un psy, et d’une épaule sur laquelle pleurer finalement…

Elle aime se faire arnaquer

18h. Dans la rue.

La nuit commence à tomber, et en cette journée d’automne le froid se fait sentir. Dernier achat de la journée pour affronter le grand froid, une doudoune, mais une vraie, de bonne qualité, celle toute en plumes d’oie et fourrure, qui tient bien chaud. Hors de question de se peler les fesses.

Il y en marre des matières low cost qui grattent de partout et les centaines de peluches qui surgissent au bout de deux lavages, on a beau les couper soigneusement, elles se multiplient férocement pour transformer le manteau en un champ d’après guerre.

À premier vue, la doudoune semble justifier son prix (stratosphérique), sa fourrure est douce, chaude et apporte une touche glamour à la silhouette. La marque est renommée, il s’agit là d’acheter une valeur sûre. La modeuse se sens mise en valeur, mais surtout rassurée dans son achat. Décidée, elle tend alors la somme due à la vendeuse.

Ce n’est qu’en rentrant chez elle qu’elle découvre que la doudoune a été fabriqué au Bangladesh (oui, il fallait regarder l’étiquette avant) ; qu’il s’avère qu’il y a deux sortes de « plumes » – plume et duvet, bien plus noble – et que la doudoune est faite de plumes et non pas de duvet. Sans compter qu’il a fallu tuer un renard pour avoir cette belle fourrure. Alors non seulement elle a sacrifié son salaire, mais aussi un pauvre renard.

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Le sentiment d’excitation post achat laisse place à une culpabilité grandissante qui tourmente la modeuse à tel point qu’elle devra calmer ses angoisses par un pot entier de glace à la vanille (certes, mais encore une fois il est justifié, ce pot de glace).

Elle aime avoir mal aux pieds

22h. De sortie.

Les talons, c’est un peu comme miser une somme à la roulette : on peut tout perdre comme on peut tout gagner. La modeuse peut avoir l’air classe, sexy et stylée, charmant tout le monde d’un coup de pied, ou elle peut avoir l’air, comment dire, ni classe ni sexy ni stylée.

Perchée sur ses dix centimètres neufs, les coudes sur le comptoir, l’air décontracté, la modeuse gère son allure en début de soirée. Elle est classe, sexy, stylée. Au fil des heures, la musique augmente, les corps s’agitent, elle danse avec grâce, puis son allure se dégrade, et pour ne pas avoir l’air d’un pingouin sur son iceberg, elle s’assoit. Elle commence sérieusement à avoir mal aux pieds et à envier du regard les filles en baskets :

Tout ce shopping pour ça ! Jamais plus je sors en talons, jamais plus !

Mais entre nous les filles, que l’on soit rentré pied nu de notre soirée, ou des sacs plein les mains avec le sentiment d’avoir trop ou mal dépensé (« j’aurai peut être dû le prendre en beige et non en bleu »), on sait bien que la prochaine fois, quand on aura le moral à zéro, on ira malgré tout faire du shopping.

C’est plus fort que nous, on est souvent plus accro aux choses qui nous font mal. Pourtant, on veut aussi être belle, heureuse et en pleine forme. Et bien, parfois il vaut mieux rester à la maison, et ne rien faire, se vider la tête et l’esprit, parce que la « beauté » passe avant tout par la sérénité.

Avis d’une modeuse !  

WickerParadise_Flickr_CC_Shopaholic            

* Etudes réalisées par des chercheurs de l’université de la Colombie Britannique qui sera publiée dans la prestigieuse revue Journal of Consumer Research

Illustrations tirées des films Shopaholic et Gossip Girl / Wicker Paradise / Ladurée

Le samedi soir est un rituel. Peu importe que vous ayez passé une semaine de merde, une super semaine ou une semaine juste normale, ce soir vous sortez, dans le premier cas pour oublier, dans le second pour fêter ça et dans le troisième cas parce que c’est samedi soir et que le samedi soir c’est grosse soirée et qui dit grosse soirée, dit boîte. Seulement les boîtes de nuit font partie de ces rares choses que l’on n’apprécie pas forcément et que l’on refait pourtant encore et encore. Car oui, vous refusez probablement de l’accepter mais, au fond de vous, vous n’aimez pas vraiment ça et voilà pourquoi. 

Samedi soir vous vous chauffez en before, préchauffe ou appelez-le comme vous voulez. Vous êtes dans un bar ou dans un appart à picoler joyeusement, à créer des liens avec vos homologues humains, c’est génial et vous savez que l’étape suivante est d’aller en boîte.

À ce moment vous êtes surmotivés. L’alcool commence à monter, c’est la grosse soirée qui commence et vous imaginez déjà dans votre tête toutes les possibilités d’amusement, d’éclate et de fun qui arrivent. Une histoire mémorable que vous raconterez lors de futures soirées ? Vous en train de pécho et finir dans un appartement inconnu ? Tout peut arriver.

C’est donc plein d’espoir que vous vous rendez en boîte sans réaliser que vous entrez dans ce que l’on appellera la cascade de désillusions.

Avant d’entrer en boîte

Alors que votre pic d’excitation atteint son maximum, vous arrivez enfin en face de la boîte et voici ce que vous voyez :

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C’est la première cascade. Un grand nombre de choses sont énervantes dans cette situation et vont contribuer à éteindre la flamme d’espoir que vous aviez soigneusement attisée depuis quelques heures à coup de vodka ou de mauvais vin blanc :

  • Contrairement à Disneyland où le débit de la file est régulier et le temps d’attente indiqué, la file d’une boîte peut ne pas avancer, du tout, pendant longtemps et vous n’aurez aucune explication.
  • Le fait d’attendre pour entrer dans une boîte vous met dans une espèce de situation chelou de mendicité vis-à-vis d’une organisation ce qui est très difficile à vivre sur le plan de l’ego.
  • S’il fait froid cela ne change rien au fait que vous devrez attendre.
  • Vous ne pouvez pas boire dans la file car les boîtes ne tolèrent les personnes ivres que si elles se saoulent à l’intérieur.
  • Par conséquent vous vous faites chier et vous désaoulez les vodkas-Oasis que vous aviez consommées avec tant d’ardeur.
  • Certaines personnes coupent la file et entrent directement devant vous parce que ces personnes ont un vagin ou beaucoup d’argent, ce qui est contraire à nos idéaux de démocratie et d’égalité pour lesquels nos ancêtres se sont battus et sont morts.
  • Cela revient à dire que si tu fais partie de ces gens qui coupent la file, ce faisant tu salis la mémoire de tes grands parents ce qui fait de toi un mauvais être humain. Enfoiré.
  • Vous arrivez devant le videur qui est le gros connard qui vous emmerdait à l’école primaire et que vous étiez censé finir par engager, selon la maîtresse, pour laver votre piscine.
  • À la place, ce mec va juger de votre valeur en analysant votre tenue vestimentaire et vous, vous n’avez toujours pas de piscine.

L’arrivée en boîte

L’étape caisse

Après avoir passé un temps fou dehors à vous battre, vous avez enfin pu prouver votre valeur et le videur vous laisse entrer.

Vous l’avez bien mérité ! Vous allez maintenant pouvoir payer vos 20 € avec une joie non dissimulée, bien que cela corresponde environ à la moitié de votre budget hebdomadaire d’étudiant pour manger.

La carte bancaire n’est pas acceptée.

L’étape vestiaire

Comme vous saviez que vous pouviez attendre 30 minutes dans le froid dehors vous avez forcément prévu une petite laine. Ce qui tombe bien puisque la boîte propose justement un service de consigne de vêtement fonctionnant à la vitesse vertigineuse de 3 manteaux traités par minute. Ben oui ça prend du temps pour que la meuf du vestiaire vous fasse la monnaie et vous rende vos 8€ sur votre billet de 10.

De plus, la boîte de nuit ne juge jamais utile de faire une file organisée et préfère laisser la foule s’agglutiner devant. Alors la loi du plus fort prévaut, car oui, quand vous placez une trentaine d’individus alcoolisés dans un endroit exigu en leur donnant un but commun – se débarrasser de ses affaires pour commencer à s’amuser – et bien vous touchez aux limites de ce qui définit l’être civilisé.

Le premier verre

Après avoir subi tous ces sévices vous voilà prêt à vous amuser. Votre première activité sera de trouver un verre afin de ne pas rester debout sans rien dans les mains (ce qui est très humiliant) et de retrouver votre taux d’alcoolémie perdu pendant l’attente. C’est donc le moment de faire valoir votre conso gracieusement offerte avec votre entrée.

Vous arrivez donc au bar.

30 minutes plus tard vous arrivez à commander votre boisson.

Ne comptez pas sur une vodka-Redbull avec votre conso, ce n’est pas compris. Ce n’est pas parce que c’est plus cher, non, c’est juste parce que la vodka-Redbull est ce que tout le monde kiffe et que la boîte ne veut pas que vous kiffiez, enfin tout du moins sans que vous payiez un peu plus.

Vous voilà avec votre vodka-orange, ce qui nous amène à une autre grande désillusion :

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Prendre une table ?

Nous vivons dans une société qui considère certaines valeurs comme politiquement correctes. Ainsi notre société nous dit que l’on ne doit pas juger quelqu’un sur l’argent qu’il possède et qu’il est plus noble de le juger sur sa personnalité et ses actions. Je suis plutôt d’accord avec ça.

La boîte non, écrasant ainsi toute forme de politiquement correct. Elle l’annonce haut et fort : plus tu as de l’argent à dépenser, plus tu auras une chouette table et plus tu seras considéré socialement.

Nous cherchons tous la reconnaissance sociale et vous pouvez décider de l’avoir dès ce soir en payant une ou plusieurs bouteilles 10 fois le prix que vous aviez payé à Monop 6 heures plus tôt.

À vous de voir.

Les activités en boîte

Rester debout à ne rien faire

Une des activités principales en boîte consiste à rester debout, verre à la main et à ne rien faire.

Discuter avec des gens

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Aller aux toilettes

Un des rares avantages à être un mec en boîte se découvre au moment de passer devant les toilettes et d’apercevoir une dizaine de filles attendre quand vous, Homme, pouvez aller tranquillement vous soulager.

Mais nous avons un autre problème que je ne pourrai jamais mieux formuler :

Les toilettes pour hommes sont un endroit où 120 hommes bourrés ont envoyé en moyenne un quart de leur pisse par terre. Ce qui est donc similaire à des toilettes où 30 hommes auraient exclusivement pissé par terre. Et c’est un lieu que vous visiterez plusieurs fois dans la soirée. Tim Urban

Danser

Le monde de la danse se sépare en deux catégories : les femmes d’un côté qui dansent en boîte pour s’amuser ; les hommes de l’autre qui dansent en boîte pour s’amuser mais en vrai surtout pour chopper.

Chopper en boîte

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Fin de soirée

Selon votre degré d’alcoolémie et d’optimisme, vous serez tenté de faire la fermeture, bien décidé à ne pas rentrer seul et à chopper tout ce qui reste.

Néanmoins, voici une belle leçon pour vous. 4h du mat dans une boîte, c’est comme une semaine après des soldes : il ne reste que les invendus, ce dont les autres n’ont pas voulu. Alors demandez-vous si ça vaut bien le coup et rentrez plutôt vous coucher.

Cela vous permettra également d’éviter d’assister au traditionnel fight de 5h du mat entre deux mecs bourrés à l’ego fragile, évacuant leur frustration sexuelle l’un sur l’autre.

Se persuader d’avoir passé une bonne soirée

C’est la dernière étape et elle s’effectue au choix dans le taxi, lors de la marche du retour, en attendant son grec, lors de l’after marijuana ou lors du traditionnel McDo du dimanche midi.

Après tous les sévices que vous avez endurés, retourner dans un tel endroit serait une preuve de pur masochisme et pourtant vous allez convaincre vos potes et vous-même que vous avez passé une putain de soirée et ce grâce à plusieurs mécanismes :

  • Avec la thune que vous avez mis dans la soirée, vous préférez vous dire que ça valait le coup plutôt que d’accepter que vous vous êtes faits arnaquer et manipuler et que vous avez dépensé un quart de votre budget mensuel pour pas grand chose.
  • Vous étiez bourrés et tout est drôle quand on est bourré. Même Equidia devient génial à regarder quand on est bourré. En fait, vous vous amusiez parce que vous étiez bourrés et la boîte n’a pas réussi à gâcher ça.
  • La mémoire sélective entre en jeu. En effet, à de rares occasions une soirée en boîte peut réellement bien se passer et être drôle et ce sont bien évidemment ces quelques soirées que l’on va retenir, pas celles où on s’est fait chier et où on est rentrés la queue entre les jambes à 2h.
  • Ce sentiment est renforcé par la nostalgie et on finit par se dire que nos anciennes soirées en boîte étaient trop cool et qu’il faut recommencer.

C’est donc bel et bien face à un cas d’hallucination collective que nous nous retrouvons alors la prochaine fois que vous êtes bourrés dans un appart et que vous pensez aller en boîte, testez d’abord Equidia.

Cet article est inspiré de l’article Why you secretly hate cool bars de l’incroyable blog WaitButWhy.com. Si lire des pages de textes en anglais ne vous fait pas peur, prenez votre journée et lisez tout ça, c’est pour moi l’un des meilleurs blogs de l’Histoire des blogs. Oui Monsieur.

Les conventions sociales sont impardonnables, mais leur maîtrise est indispensable à l’image que vous renvoyez dans notre société et détermine rapidement votre statut de personne cool ou pas cool. Pourtant, il est incroyable de constater qu’une chose aussi importante doit être maîtrisée sans aide : il n’existe en effet aucun guide.

Cette injustice doit être réparée.

Par conséquent, pour les millions de Français qui se rencontrent et doivent chaque jour se plier à la convention sociale du bonjour, voici notre guide.

Tout sur la bise

Nous aborderons ici un grand nombre de question et comme une chose subtile doit être mise en situation pour être comprise, nous utiliserons des illustrations claires et précises grâce à nos deux cobayes :

Lui c'est Thomas et elle c'est Laura
Lui c’est Thomas et elle c’est Laura… Oui je sais dessiner…

La grande question : Par quelle joue faut-il commencer ?

Voici une situation qui arrive bien trop souvent :

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Dans les cas les plus extrêmes et si l’on a affaire à deux personnes très étourdies, cela peut même entraîner ce que l’on appellera LE SMACK INOPINÉ DE L’INCOMPRÉHENSION MUTUELLE :

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Alors comment éviter cette mésaventure?

On pourrait conseiller une vigilance de tous les instants lors de votre approche de la bise. Elle vous servira à lâcher un discret « haha chez moi c’est à gauche » si vous voyez que les choses commencent à partir hors de tout contrôle.

Mais ce n’est peut-être pas la meilleure solution.

Non. La réponse semble se trouver dans une solide connaissance de votre géographie, en effet la joue que l’on tendra dépendra entièrement de la région dans laquelle vous vous trouverez.

Une bonne connaissance de vos départements vous évitera donc ce genre de moments gênants. Nous avons réalisé pour vous une carte à partir des données recueillies sur le site combiendebises.com.

Nous vous conseillons fortement de l’accrocher dans vos toilettes.

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Quelques commentaires :

  • Encore une fois, les sudistes (représente!) restent fidèles à leur réputation et emmerdent le reste de la France .
  • Un gros Big-up pour nos amis de Seine-Maritime(76) et de l’Eure(27) qui sont un peu les Astérix de la bise, c’est bien, gardez votre identité les copains.
  • Les Alsaciens, un peuple bien querelleur qui bien que n’occupant que 1,23% de la surface de la France, n’a pas réussi à se mettre d’accord. Strasbourg ou Colmar, choisis ta team.
  • Les gens de la Creuse(23), du Lot(46) et de la Lozère(48) sont les suisses de la bise.
  • Si le coté de la bise était synchro avec les opinions politiques, François Hollande n’aurait jamais été président.

Le gros blanc de la troisième bise

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Il vous reste un peu de place dans vos toilettes ?

Collection bientôt disponible.
Collection bientôt disponible.

Quelques commentaires :

  • Quand Joey Starr disait  » La seine Saint-Denis, c’est de la bombe baby » (popopopop) il faisait très probablement allusion au fait que le 9-3 est le seul endroit de la petite couronne où l’on ne fait pas 2 bises.
  • Apparemment les gens des Deux-sèvres et du Finistère ne font qu’une seule bise, je trouve ça un peu bizarre mais pourquoi pas.
  • Si tous les départements qui font 4 bises passaient à 2, le gain de temps le matin au bureau engendrerait une augmentation de 0,7% du PIB français. (Source)

Le délicat théorème du nombre de personne au-delà duquel on peut ne pas faire la bise à tout le monde sans passer pour un connard

Il est évident que personne ne vous tiendra rigueur si vous ne faites pas la bise à tout le monde lorsque vous arrivez dans un groupe de 7-8 personnes. Il est également évident que faire la même chose lorsque vous arrivez dans un groupe de 3 sera considéré comme extrêmement malpoli :

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Là où cela devient compliqué c’est entre ces nombres de 3 et 7 où énormément de facteurs entreront en compte, ce qui dans le théorème est appelé la zone de tous les dangers  :

Ouh le joli graphique :)
Ouh le joli graphique :)

Voici les questions que vous devez vous poser lorsque vous êtes dans la zone :

  • Combien de personnes je connais dans le groupe ? Si ce nombre est faible, on tolérera plus facilement votre absence de bonjour personnalisé.
  • A quel degré je connais les personnes du groupe ? Si vous les connaissez un petit peu, on vous conseillera de faire un petit tour des bises afin de prouver votre bonne volonté et de montrer que vous savez entretenir vos relations.
  • Suis-je à une soirée ? Dans ce cas il est impératif que vous fassiez un tour de tout le monde et que vous vous présentiez afin de montrer que vous n’êtes pas venu dans l’unique but de vous teaser la gueule entre potes dans votre coin avec votre whisky-coca. (Si vous êtes une fille, une plus grande tolérance vous sera accordé puisque notre société phallocrate admet plus facilement que vous soyez timides, néanmoins si vous êtes très belle et très classe, désolé pour vous car une absence de bonjour pourra vous faire passer pour une grosse princesse qui se la pète et qui daigne faire le moindre effort)
  • L’exception de la table du studio de 15 m²Si les convives sont nombreux et rassemblés étriquement autour d’une table, on vous pardonnera de refuser de vous contorsionner. Dans ce cas précis la zone de tous les dangers n’a plus vraiment lieu d’être.

L’inconfort en soirée de l’annonçage répété du prénom pendant la bise

À un moment dans l’Histoire des conventions sociales il a été décidé que l’on devait énoncer son prénom en faisant la bise afin de se présenter, ce qui est usant :

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De plus, dire son prénom pendant la bise peut entraîner un problème bien plus grave encore :

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De la bise entre hommes

Si vous êtes originaire comme moi de la belle région Marseillaise, vous n’êtes pas sans savoir que dans ce coin, la pratique de la bise entre hommes, même quand on ne se connaît que très peu, est une chose courante. Alors désolé je n’ai pas pu trouver de stats là-dessus pour savoir dans quels autres endroits cela se pratiquait (comme quoi même l’Internet a ses limites, vos commentaires sur le sujet sont néanmoins les bienvenus).

Mais si vous êtes équipés en série d’une pomme d’Adam et que vous passez un jour sur les terres de Cézanne, Pagnol et Zidane, voici quelques conseils :

  • Soyez le plus naturel possible
  • Il est évidemment entièrement proscrit de faire une vraie bise sur la joue de l’autre
  • Par ailleurs ce joue VS joue ne devra pas être accompagné d’un bruit de bisous fait avec vos lèvres
  • Il est interdit d’exécuter un quelconque contact physique autre que la bise sus-mentionné (aka : laissez vos mains là où elles sont)
  • Il est fortement recommandé d’engager très rapidement une discussion sur le dernier match victorieux de l’OM (oups, plénoasme :) ) afin d’oublier en vitesse le moment un peu gênant que l’on vient de vivre.

Bonus n°1 : le très gênant malentendu serrage main / Check

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Apprendre en s’amusant : Au fait, pourquoi on se sert la main ?

Au cours de mes recherches (car oui j’ai fait des recherches pour cet article) j’ai appris quelque chose de cool. Le fait de se serrer la main droite daterait du moyen-âge voire de la Rome antique, c’était une façon pour les soldats/chevaliers (qui étaient toujours formés pour être droitier) de montrer qu’il n’allait pas dégainer leur épée et ainsi instaurer un climat de confiance. Oui on déconnait pas à l’époque.

Bonus n°2   …

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A moins de sortir d’une caverne digne des tréfonds d’Erebor, toute personne à peu près connectée à l’internet et aux réseaux sociaux 2.0 connaît ou a, à minima, entendu parler du phénomène Tinder. Car oui, il s’agit bel et bien là d’un phénomène mondial, cette petite application qui compte des dizaines de millions d’utilisateurs, et recense pas moins de 350 millions de « swipes » par jour (comprendre : liker ou rejeter un profil).

Piqure de rappel: mais qu’est-ce que Tinder? Si l’on en croit la description officielle, voici les faits : « Tinder is the fun way to connect with new and interesting people around you ». Dans la pratique, la traduction serait plutôt : Tinder est un moyen facile, rapide, et à peu près sûr de trouver des plans cul pas loin de chez toi.

Afin de décrypter cet engouement pour le « match » virtuel, j’ai décidé de vous faire part de ma propre expérience, après quelques mois d’utilisation irrégulière. Comme tout le monde, je « voulais voir », trouvant le concept assez fun. Etant désormais à peu près calé sur le sujet (et c’est bien l’un des seuls) j’ai décidé de vous concocter un petit guide. Voici à titre d’exemple un aperçu de mes résultats sur une soirée (18h à minuit) via l’appli.

Les 10 commandements de Tinder

1. Les attentes féminines, tu comprendras

Que vous soyez des inconditionnels de la firme à la pomme ou des irréductibles d’Android et autres systèmes d’exploitation, sachez que vous pouvez profiter de la magie de Tinder. Les filles (eh oui, point de vue de mec) sont ici, et selon mon expérience, divisibles en trois catégories : à la quête d’une occupation (de bouche-trou office tu feras) OU à la quête d’un plan cul (peu probable, comblé ou cocu tu seras) OU à la recherche de l’amour (c-à-d paumées et déconnectées de la réalité). Il m’est arrivé plusieurs fois d’apprendre qu’une fille était en couple, mon sens moral m’obligeant donc à couper court à la discussion. J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un véritable fléau pour la vie de couple en général. Méfiance.

2. A la région, tu t’adapteras

Parisien en mal de se… euh d’amour, votre chance est arrivée. Avec un nombre incalculable de profils aux alentours, trouver un joli minois devrait être aussi simple qu’une partie de Candy Crush (quoique…). Pour les provinciaux, armez-vous de patience, les profils se font moindres mais ces demoiselles seront plus promptes à vous contacter d’elles-mêmes, ce qui vous évitera de chercher une phrase d’accroche pourrie pour établir le contact.wesh-madame-t'es-trop-charmante

3. La phrase d’accroche, tu travailleras

A moins de vous prendre extrêmement au sérieux ou d’être totalement désespérés, je vous déconseille l’approche classique absolument répulsive pour la gente féminine, à savoir: Salut sa va? / T’es charmante / Eske tu bz?. Bien entendu, soignez l’orthografe. Idéalement, profitez d’un détail sur une photo, d’une possible phrase de description ou de l’inspiration du moment pour vous démarquer et attirer l’attention de la belle. Vous n’en avez rien à foutre de savoir si elle va bien, et elle le sait. Subtilité.

4. Du smiley, tu useras avec intelligence

Le smiley sera votre allié. Une phrase basique sans ponctuation permet de limiter la dose d’intérêt que vous portez à cette fille, un smiley bien choisi contextualisera l’accroche, à vous de bien le choisir (exit « smiley qui tire la langue en te proposant de venir boire un virgin mojito dans mon 10m2 lit-simple »).

Exemple concret, notez les différences d’interprétation :

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5. La photo appropriée, tu choisiras

Croyez moi, une photo en pyjama avec une petite boule de poils aura bien plus d’impact que votre meilleur profil en costume 2 pièces sur-mesure. Ne négligez pas le pouvoir de persuasion d’un petit animal. Inconsciemment, nombre de vos matchs auront liké votre profil pour le chiot ou le bébé crocodile (sans doute devenu grand entre-temps), il n’empêche que c’est bien à vous qu’elles auront à faire. Profitez de cet instant de fébrilité pour sortir les griffes. Et… EVITEZ LES SELFIES, PAR PITIE. Merci.

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 6. La distance, tu vérifieras

Idéalement 10km. Assez loin pour trouver suffisamment de profils, assez proche pour transformer l’échange en rencontre réelle. Au delà tout est faisable, mais peu recommandé car souvent perte de temps dans des discussions sans finalité particulière, la distance n’aidant pas.

7. Liker à tout va, tu ne devras pas

La technique de bon nombre des mecs consiste à liker 100% des profils pour avoir un max de matchs puis faire le tri par la suite; déception garantie. A mon humble avis, il vaut mieux sélectionner soigneusement les personnes que vous « choisissez », vous gagnerez du temps par la suite en cas de match. Quality over quantity.

8. Pour aborder un plan cul, t’adapter tu devras

Soyez subtils, ne dévoilez surtout pas vos intentions au premier abord, sous-entendez les. Aucun de vos matchs n’avouera chercher ce type de relation, cependant je vous invite à relire bien attentivement la description dans l’introduction… On ne télécharge pas Tinder pour jouer au Sudoku (sauf exception, peut-être). Et n’oubliez pas, attendez le premier date, on n’est jamais à l’abri de l’anguille sous roche.

 

Crédit : GdBlog
Crédits photo : GdBlog

9. Pour aborder une LTR (Long Term Relationship) t’adapter tu devras

Soyez subtils bis, proposez une rencontre sans sous-entendu particulier. Une fois en face et si le feeling fait son oeuvre, vous serez à même de proposez une nouvelle rencontre, de connaître l’autre et d’envisager une éventuelle relation. Coincoin.

10. Les filles, écouter ces conseils, vous devrez

  1. Un mec en a marre de devoir venir parler systématiquement le premier
  2. Arrêtez avec les photos « bouche en cul de poule », en face d’un miroir et avec le flash
  3. Le soutif apparent c’est pas sexy (en photo, en vrai c’est un autre débat…)
  4. Les « recherche un prince pas trop charmant… blabla » ; non mais retournez mater vos Disney sérieux, on est en 2014
  5. Répondre aux questions par oui ou par non sans s’intéresser à l’autre c’est emmerdant à mourir, les RDV vous pourrez les attendre longtemps (sauf en face d’un mort-de-faim)
  6. Une photo de dos c’est cool, mais à ce stade on s’en tape
  7. Etre avec 12 copines sur le profil c’est bien, ça veut dire que vous avez des potes, mais ça ne nous avance pas pour vous reconnaître, quelque chose à cacher?!

 

Enfin bref, si toi ô lecteur tu suis ces quelques conseils, tu devrais désormais t’en sortir à peu près, si ce n’est pas déjà le cas (tu peux aussi ne pas utiliser l’appli, ce n’est pas indispensable hein). La vérité universelle n’existe pas, cependant certaines astuces augmenteront significativement tes matchs et potentiellement ta libido. Et tu te feras peut-être de nouvelles potes, qui sait.

Have fun, et entre nous c’est rigolo mais ça s’arrête là. Rien ne remplace une rencontre inattendue, lors d’une soirée avec tes potes dans un bar / autre. :)

Crédits photo: FanPop Patrick Neil Harris (Barney Stinson from How I Met Your Mother, CBS)