La Newsroom
L'actualité c'est chiant. Ici on essaie de rendre ça un peu moins chiant.

Mourad Fares, Abou Hassan ou Mourad Al-Faransi. Derrière ces noms se cache un Français, arrêté mi-août en Turquie et transféré hier en France. Désigné comme « déterminant dans le recrutement » de jeunes compatriotes par Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, il sera présenté à un juge en vue de sa mise en examen.

Agé de 29 ans et originaire de Haute-Savoie, Mourad Fares était en Syrie depuis juillet 2013, où il organisait le passage de nouveaux djihadistes depuis la Turquie. Très actif sur les réseaux sociaux, il faisait la promotion de l’Etat islamique, avant de rejoindre le Front Al-Nostra, un groupe djihadiste rival. Selon la plupart des journaux français, il apparaîtrait dans cette vidéo de Vice, tournée en Syrie en janvier dernier.

 

Selon RTL, il avait même été interviewé par Vice France en février dernier. Un document sur lequel j’étais tombé il y a quelques semaines, étant donné que sur Snackable, on aime bien s’informer et vous informer de la situation au Moyen-Orient.

Il se trouve que le journaliste de Vice France connaissait la personne, rencontrée en 2005 à Lyon, et avait eu la surprise de découvrir son départ pour le djihad sur Facebook. C’est grâce au réseau social, où l’homme s’affichait clairement comme djihadiste, que l’interview a été réalisée.

« On s’était rencontrés en soirée, et on était pas mal sortis en boîte ensemble. C’était quelqu’un de très instruit. On avait pas mal de discussions sur la religion. Il était très au fait de la religion musulmane, mais nulle trace d’extrémisme chez lui : il fumait et buvait, par exemple. Je suis même allé en vacances chez lui au Maroc  » raconte Johann Prod’homme.

Photo Facebook de l'homme interviewé par Vice, qui pourrait être Mourad Fares (à gauche).
Photo Facebook de l’homme interviewé par Vice, qui pourrait être Mourad Fares (à gauche).

Dans l’interview, l’homme ne cache pas son activité de recruteur : « Je suis le principal recruteur. Les journaux parlent d’un recruteur en région Rhône-Alpes, lol. Ils ne sont pas au courant que je n’y suis plus depuis longtemps, mais la DCRI sait tout. Tout les djihadistes dont on parle dans les journaux sont passés par moi : les dix jeunes de Strasbourg, les deux jeunes de Toulouse, la mineure de 16 ans, et beaucoup d’autres… »

Le 24 juillet, un mandat d’arrêt international a été émis. C’est notamment le départ du groupe de dix Strasbourgeois, dont sept ont été depuis arrêtés, qui ferait l’objet de sa mise en examen.

L’homme évoque aussi la situation en Syrie : « Contrairement à ce que les autorités françaises révèlent, nous ne sommes pas 700 Français ici comme ils disent, mais plus de mille.
Il y a ici plus de 70 nationalités différentes. Ils viennent majoritairement d’Arabie saoudite, de Tunisie, de Libye ou de Russie. Y’a de tout, vraiment : même des Chinois, des Australiens, des Canadiens, des Norvégiens… Ici, c’est un rendez-vous historique pour la communauté musulmane. »

« Tu veux savoir la vérité? Bachar est défait depuis longtemps. C’est l’Iran et la Russie qui sont ici avec leurs armes et leurs soldats pour combattre les rebelles et les djihadistes. Le PKK (Parti des Travailleurs Kurdes qui milite pour un Kurdistan indépendant en Turquie et dont la filiale syrienne, le PYD, est considérée comme une organisation terroriste, ndlr) aussi est allié à Bachar. Ça, c’est le début, et bientôt les USA et l’ONU interviendront. »

La villa occupée par les djihadistes
La villa occupée par les djihadistes

L’homme parle également les conditions de vie des djihadistes du Front Al-Nostra, qu’il a rejoint fin 2013, et notamment une villa occupée par son groupe : « Soixante personnes m’ont suivi. J’ai formé mon propre groupe et on a rejoint Jabhat al-Nosra (…) Ici, c’est facile dans le sens où on ne manque pas de nourriture, on ne dort pas dehors… On appelle ça la baraka. Et puis, c’est facile aussi dans le sens où on n’est pas face à face avec l’ennemi. C’est un combat qui se fait à des centaines de mètres de distance. C’est rare de voir l’ennemi en face. Ceux qui tirent ne savent même pas si ils ont tué des ennemis. »

Et à la question du retour en France, il se montre lucide : « Je ne suis pas près de rentrer en France. Si je rentre demain, je suis parti pour quinze ou vingt ans de prison avec le dossier qu’ils ont sur moi. »

Pourtant, si l’homme interviewé par Vice est bien Mourad Fares, il sera identifié et arrêté le 16 août au Consulat de France d’Istanbul où il était venu demander un laissez-passer consulaire, vraisemblablement pour rentrer au pays.

Après le cas Mehdi Nemmouche et celui des membres britanniques de l’EIIL négociant avec leur gouvernement pour éviter la prison, la question du retour des djihadistes occidentaux se pose plus que jamais.

Parfois, je me demande si tout cela n’est pas qu’une énorme blague. Un complot monté par un obscur magnat des médias pour attirer l’audience et la publicité, façon Demain ne meurt jamais. C’est tellement gros qu’on a l’impression que des scénaristes de télé-réalité sont à l’oeuvre. Tellement pathétique, que les principaux protagonistes sont des mauvais acteurs de Série B.

Ensuite, je suis bien obligé de revenir à la triste réalité : non, ce n’est pas un rêve, c’est bien la classe politique française. Et cette fois, elle a trouvé une magnifique tête d’affiche.

Après le comédien Montebourg, voici le magicien Thévenoud

Il a le visage poupin et sa candeur doit sans doute en attendrir plus d’un parmi ces vieux roublards de politiciens. Qu’il ne paye pas ses impôts pendant trois ans et qu’il accepte ensuite un poste au gouvernement, en soit, c’était déjà bien marrant.

 

Mais quand on apprend grâce au Canard enchaîné qu’il oubliait aussi, sur le même période, de payer son loyer, puis grâce au Parisien, ses pv, on ne peut qu’applaudir la maestria du type.

Mais mieux ! Quand le squatteur se défend en invoquant une « phobie administrative », on touche du doigt le génie !

 

Là, vous vous dites sans doute : « mais qui est cet homme ? Il a perdu un pari ? Quels sont ses secrets ? Qu’on me le dégage fissa de l’Assemblée où il s’obstine à siéger pour lui faire entamer un tour de France des redressés fiscaux, à qui il pourra donner quelques conseils ! »

Et bien non, le mec va bel et bien continuer à être député et rejoindre un Balkany ou un Guérini au panthéon des « escrocs » de la République.

De quoi attirer la jalousie de notre cher Jérôme Cahuzac, qui lui aussi avait eu du mal à quitter le lustre de la politique : « Nos cas ne sont pas similaires. Moi, j’avais une chance que mon histoire ne soit jamais connue » a-t-il regretté auprès du Canard enchaîné…

Après le one man show de Thévenoud, je ne sais plus s’il vaut mieux en rire ou en pleurer.

Plus sérieusement, on pourrait souhaiter à Thomas Thévenoud de garder son poste, au moins pour qu’il puisse continuer le travail débuté depuis deux ans en tant que député. Ou alors vis-à-vis de sa famille, sa femme, chef de cabinet du président du Sénat, ayant été mise sur la touche.

Mais ce serait insultant pour tous les autres élus honnêtes qui voient leur crédibilité, par la faute de ce rigolo, remise une fois de plus en question.

L’abolissement des privilèges est l’une des bases sur laquelle notre démocratie a été imaginée il y a plus de deux siècles. Comment justifier le fait que, trop souvent, nos hommes politiques bénéficient d’un traitement particulier ?

 

Source photo : Wikipédia

Aussi bizarre que cela puisse vous paraître, hier soir à 19h des millions de personnes sur terre ont tout arrêté pour regarder le live d’une marque présentant ses nouveaux produits. Bienvenue en 2014 et voici notre résumé de la soirée.

Ça a bien commencé : les problèmes de streaming

En effet, le live de la conférence était diffusé sur le site d’Apple et a connu un certain nombre de problèmes : coupures intempestives, impossibilité d’accéder au live et… conférence doublée en Mandarin pendant 20 minutes (ce qui rendait la compréhension difficile pour ceux qui, comme votre serviteur, ont choisi espagnol en deuxième langue au collège).

Ces problèmes ont bien évidemment engendré un certain nombre de réactions de la part des internautes dont voici un petit florilège :

VOUS APPRENDREZ LE CHINOIS ET ACHÈTEREZ TOUT CA. Bisous, Apple

Vous vous moquez aujourd’hui mais dans le futur tous les livestreams seront en chinois. Apple en avance sur son temps encore une fois.

« Ça marche, tout simplement » – Apple à propos de tout sauf ses livestream


« Ca marche, tout simplement » est la seule chose que j’ai entendu entre la vidéo qui crash et le doublage chinois.

L’Iphone 6 ou enfin un vrai écran pour les apple user

Steve Jobs a toujours été farouchement opposé aux grands écrans pour téléphone, déclarant «Vous ne pouvez recouvrir l’écran d’une seule main. Personne ne va acheter cela» il a toujours insisté pour que les Iphones ne dépassent pas les 4 pouces (le 4S fait 3,5 pouces pour info).

Mais depuis 2012, le 5 pouces est la norme pour la totalité des fabricants de téléphones haut de gamme ce qui se justifie par les nouveaux usages qui se sont développés avec l’arrivée de la 3G+/4G. En effet maintenant on regarde des vidéos et des photos sur son téléphone, on lit des articles, on navigue sur des sites. Pour ces usages là, plus c’est grand, mieux c’est et tant pis pour votre gueule si vous aimez porter des jeans skinny.

Le dernier LG foutant une honte de taille à l'Iphone 5S. Crédits photo : Phone Arena
Le dernier LG foutant une honte de taille à l’Iphone 5S. Crédits photo : Phone Arena

L’irréductible Apple a donc fini par déposer les armes et propose enfin une grande taille d’écran. Mieux vaut tard que jamais même si du coup les gars passent un peu pour des cons avec cette vieille pub sortie en 2012 justifiant le choix d’un petit écran 4 pouces comme étant « du bon sens ».

Je suis également dans l’obligation de saluer le travail des community managers suivants pour leur réactivité et leur créativité :

Pour résumer l’Iphone 6

Pourquoi l’Iphone 6 est génial

  • Possibilité d’appeler quelqu’un en utilisant le réseau Wi-Fi, ceux qui ont une barre de réseau 2G chez eux apprécieront grandement.
  • Appareil photo au top
  • Possibilité de filmer en 240 images par seconde (ça peut faire des ralentis très sympas)
  • Autonomie améliorée
  • Processeur très rapide, les gamers apprécieront

Pourquoi l’Iphone 6 est à la ramasse

  • Toujours pas étanche… Bougez-vous les gars, Sony le fait depuis presque 2 ans
  • Toujours pas de rechargement sans fil, Nokia le fait depuis très longtemps également.
  • Toujours pas de Full Hd sur l’Iphone 6 normal
  • Le prix, nu l’Iphone 6 coûte entre 720 € et 1020 € selon le stockage et le modèle. 1000 € pour un téléphone, c’est totalement indécent.

L’Apple Pay, la super bonne nouvelle

Apple a présenté un moyen de payer par téléphone. C’est simple, au magasin vous faites passer votre téléphone devant la machine, vous mettez votre doigt sur le capteur d’empreinte et c’est bon.

Alors certes, le paiement par téléphone existe depuis 2012 sur Android mais Apple apporte deux choses en plus :

  • l’authentification par empreintes digitales
  • La force de la marque Apple pour convaincre les points de vente de s’équiper en matériel compatible

Eh oui parce que c’est ça le problème, même si le paiement mobile est disponible depuis 2 ans sur Android, je n’ai jamais vu personne l’utiliser et j’ai des amis super geek croyez moi.

Apple a cette capacité unique de démocratiser les usages et le paiement mobile pourrait devenir progressivement une norme si la marque arrive à convaincre les magasins de s’équiper (c’est le problème principal aujourd’hui).

Comble du top, Apple a choisi la technologie NFC pour les paiements, technologie qui équipe déjà la majorité des téléphones Android et Windows Phone. Très étonnant de la part d’Apple qui a l’habitude de faire tout pas comme les autres mais ce faisant, les progrès en paiement mobile profiteront à tout le monde.

Et ça c’est cool, bien joué Apple.

« Oh mon dieu, elle est carré »

Les smartwatchs existent depuis plus de 2 ans mais n’ont jamais réussi à se démocratiser et on attendait tous qu’Apple le fasse pour que le segment se lance. Rappelons néanmoins le principe d’une smartwatch. Connectée à votre téléphone elle sert de deuxième écran, toutes vos notifications arrivent directement sur votre poignet vous évitant de récupérer votre téléphone dans votre poche, ce qui est un effort inhumain.

L’Apple Watch présentée hier n’apporte rien de fondamentalement nouveau en terme de fonctionnalités si l’on compare aux montres déjà existantes mais c’est sur l’expérience utilisateur qu’Apple sortira probablement du lot.

apple watch
L’Apple Watch

Sur le design, malheureusement, le consensus depuis hier est assez clair sur l’Internet : cette montre est moche. Rappelons que vu ses tarifs, Apple cible beaucoup les CSP+ (comme on dit) c’est à dire les personnes qui ont un revenu plutôt confortable et c’est là pour moi qu’est le problème.

C’est cliché mais vous le voyez vous le cadre de 40 ans abandonner sa Rolex pour une Apple Watch ?

C’est d’ailleurs le problème qu’ont tous les fabricants avec leur smartwatch, une montre est avant tout un bijou et les design carrés qui rappellent la montre que vous aviez acheté 30 francs au CE1 ne sont pas de beaux objets.

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Motorola semble le seul à avoir compris avec sa moto 360 qu’une montre devait être élégante. Crédits photo : droid-life

Mais ne sous-estimons pas la capacité qu’a Apple de rendre les choses cool et à la mode m’obligeant donc à terminer cette article par un Wait & See…

Montebourg, Thévenoud, Trierweiler… Depuis la rentrée politique, chaque semaine est marquée par une nouvelle « affaire ». Si bien que la situation du chef de l’État rappelle l’intrigue du film Lucy, la dernière fiction de Luc Besson. Mais à l’envers : que va-t-il arriver lorsqu’il aura atteint le 0% ?

Un triple mensonge

Pour l’instant, la côte de popularité de François Hollande est de 13% : un record d’impopularité pour un président en activité. Deux points de moins, et sa courbe croisera celle du chômage. Dix et…

Bref.

Montebourg, c’est le mensonge politique. Le gouvernement de gauche fait une politique économique de droite. Au mieux, de centre-droit. L’électorat de gauche rompt avec celui qu’il a élu, car il ne l’a pas élu pour ça. Sinon, les Socialistes auraient directement désigné Valls lors de la primaire.

Thévenoud, c’est le mensonge électoral. Hollande a été élu contre Sarkozy, en promettant une présidence « normale », loin des magouilles et autres passe-droits qui caractérisent dans l’imaginaire collectif la vie politique. Or, l’un des chantres de l’exemplarité des élus, qui demandait « à chaque citoyen de contribuer au modèle social », oubliait de payer ses impôts depuis quelques années. Tous les journalistes se questionnent : comment est-il devenu ministre ? La vraie question est : comment a-t-il pu rester député pendant deux ans ?

Enfin, Trierweiler, c’est le mensonge privé, conjugal. Celui qui, plus que l’économie ou la politique, parle sans doute le plus aux Français… Pas besoin de s’éterniser sur le livre. On savait déjà que notre président avait une vie sentimentale trépidante. Pas besoin d’en connaître l’intimité. De la part d’une femme qui a représenté le pays à ses côtés pendant deux ans, on ne peut être que déçu.

Le président apparaît comme l’homme des mensonges ; l’homme des promesses non tenues : lutte contre le chômage et la finance, exemplarité politique, « normalité » dans la vie privée ; l’homme qui est dans l’impasse.

 

Hollande est dans un cul de sac, mais ce n’est pas que de sa faute

Alors que sa côte de popularité touche le fond, faisant de lui le président le moins apprécié de la Ve République, François Hollande a peu de marge de manœuvre.

Maintenant qu’il vient de déterminer un cap économique après deux ans de flottement, il ne peut pas faire marche arrière pour satisfaire l’aile gauche du PS. Il y perdrait le peu de crédibilité qu’il lui reste. Il ne peut que faire confiance à Valls et croiser les doigts pour que la situation s’améliore.

Tout en espérant que son entourage se tienne tranquille.

Car plus 2017 approche, plus il y aura des Montebourg-bis pour quitter le navire. Selon un récent sondage de l’Ifop pour le Journal du dimanche, 85% des Français ne souhaitent pas voir l’actuel président briguer un second mandat en 2017. De quoi créer des vocations au sein du PS.

Le cas Thévenoud est lui aussi problématique. En s’obstinant à vouloir retourner à l’Assemblée, il n’arrange rien. Les choses sont pourtant simples : soit il savait et il est fraudeur. Soit il ne savait pas et il est incompétent. Dans les deux cas, c’est l’ensemble du gouvernement qui est touché dans l’esprit des Français.

Pour Trierweiler aussi, Hollande n’y peut rien. Classe, humour fin et sex appeal : voilà ses atouts naturels. De quoi faire des jaloux et accélérer sa chute dans les sondages.

Bien sûr, le 0% est illusoire. Mais entre 13 et 0%, quelle différence ? Un pays démocratique peut-il être dirigé par un homme qui fait l’unanimité contre lui ? C’est la rhétorique qu’utilise le Front National pour appeler à une dissolution de l’Assemblée. Pour l’instant, 23% des Français y sont favorables selon l’Ifop.

 

La cohabitation, une solution ?

Excepté le risque frontiste, la cohabitation peut-être une solution pour François Hollande.

La logique voudrait que la nouvelle politique de l’exécutif s’appuie sur une nouvelle majorité parlementaire. Exit les frondeurs de l’aile gauche du PS qui rejoindraient le Front de gauche et les écologistes. La majorité devrait trouver de nouveaux alliés du côté du centre, voire de la droite républicaine. Un tel scénario a peu de chance de se réaliser, étant donné l’antagonisme qui règne entre les partis, plus préoccupés à se taper dessus qu’à contribuer ensemble à l’avenir du pays.

Pourtant, un président «de gauche» et une majorité «de droite» pourraient être une solution cohérente. «Les institutions européennes, les marchés financiers et les agences de notation n’y verraient rien à redire, tant la démarche du « pacte de responsabilité » s’en trouverait confortée», avouait même le politologue Jérôme Sainte-Marie après le désastre des européennes, alors qu’une cohabitation était déjà évoquée.

De plus, cette solution favoriserait François Hollande pour 2017, un gouvernement de droite ayant toutes les chances d’être victime du goût manifeste des Français pour l’alternance. Depuis le général de Gaulle, aucun président de la République n’a enchaîné deux mandats avec une majorité parlementaire de son bord. Valéry Giscard d’Estaing en 1981 et Nicolas Sarkozy en 2012 ont été battus. François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002 ont conservé leur poste après une période de cohabitation.

Deux ans après, regrette-t-il son slogan ?
Deux ans après, regrette-t-il son slogan ?

Le problème est plus profond

Mais changer l’homme à la tête du pays ou changer de premier ministre via la dissolution de l’Assemblée nationale ne changerait rien.

Un autre ne ferait pas mieux. Car c’est la politique elle-même qui est en question

Devant l’uniformisation des programmes entre partis politiques, ce sont les personnalités qui prennent le dessus. Et quand ces personnalités font de la politique un job, que les promesses électorales sonnent comme autant de lignes falsifiées sur un CV, quelle n’est pas la désillusion du patron !

Malheureusement, ce sont les personnalités politiques et non plus les idées politiques qui occupent aujourd’hui le terrain médiatique.

Il faut faire émerger une nouvelle classe politique, plus éphémère et donc plus concentrée sur le fait d’appliquer et faire marcher ses idées pour perdurer. Il y a bien assez de gens intelligents en France pour qu’on arrête de se taper toujours les mêmes politiques depuis 30 ans ?

Pour survivre, la classe politique doit changer. Se placer loin du lobbying, loin des arrangements entre amis et loin des intérêts personnels qu’elle semble privilégier aujourd’hui. Sinon, la France risque d’enchaîner les 0% à sa tête.

Mais peut-être pas celui qu'il fallait...

Votre série fétiche vous manque ? Vous n’en pouvez plus d’avoir vu tout l’été les mêmes articles, tops ou illustrations qui tournent en boucle sur le net ? Et bien voilà des news fraîches !

La semaine dernière, Kristian Nairn, le DJ qui interprète Hodor dans le show d’HBO, révélait dans une interview que son personnage ainsi que celui de Bran Stark, joué par le jeune Isaac Hemstead-Wright, n’apparaîtraient pas dans la saison 5 de Game of Thrones, prévue pour le printemps 2015.

La raison ? Les showrunners d’HBO, qui jusqu’à présent étaient arrivés à mixer les différentes intrigues du livre, alors que George R. R. Martin consacre certains de ses volumes à des groupes de personnages précis, ne disposent plus d’assez de matériel pour raconter l’histoire du groupe perdu au-delà du Mur. La faute à l’auteur, qui n’écrit pas assez vite les deux derniers tomes de sa saga.

Le show terminé avant les romans ?

Impossible de savoir si la chaîne américaine préfère attendre la sortie de The Winds of Winter, le prochain livre, ou si elle a décidé d’abandonner momentanément cette storyline pour proposer sa propre vision du récit. Les scénaristes connaissent en effet déjà les grandes lignes du dénouement de l’intrigue, révélées par George R. R. Martin au cas où il lui arriverait un malheur avant la fin de sa tâche, et ce dernier a même avoué que la série serait sans doute terminée avant qu’il n’ait mis un point final à son oeuvre.

C'est cool de zoner avec Daenerys au Comic Con, mais faudrait bosser un peu !
C’est cool de zoner avec Daenerys au Comic Con, mais faudrait bosser un peu !

Ce dernier avait par ailleurs évoqué la possibilité de diviser A Dance with Dragons, le dernier livre publié en 2011, en deux saisons afin de gagner du temps. Pas de quoi donc arranger les affaires d’Hodor et Bran. Pire, Kristian Nairn pourrait prolonger sa tournée prévue cette année ( A Rave of Thrones… ) pendant un an de plus, tandis que le jeune Isaac, en pleine puberté, pourrait connaître quelques changements hormonaux d’ici là.

Heureusement, on vient d’apprendre ce weekend qu’un prochain Game of Thrones allait être publié cet automne !

Malheureusement, ce n’est pas The Winds of Winter.

Intitulé The World of Ice and Fire, en référence au nom original de la saga littéraire (A Song of Ice and Fire) le livre sera en réalité un recueil d’histoires relatant les événements antérieurs aux romans et à la série. On en apprendra ainsi plus sur les Premiers Hommes, sur Aegon le Conquérant ou encore sur les causes de la révolte des Starks et Baratheon contre les Targaryen.

Illustré, le livre sera mis en vente lors d’une cérémonie spéciale à New York le 26 octobre prochain. Comptez 125 dollars pour y assister…

Personnellement, j’ai hâte de voir la mythologie qui se cache derrière l’oeuvre qui a inspiré la série la plus illégalement téléchargée de l’histoire. Si il est à la hauteur de sa réputation, Martin, surnommé le « Tolkien américain », pourrait écrire un livre aussi mythique que le Silmarillion, l’oeuvre retraçant l’histoire de la Terre du Milieu.

Une histoire digne des mythologies nordiques, antiques et indiennes réunies, pondue par un seul homme. En même temps, il y a passé sa vie.

Source photo : Nomadic Lass & Gage Skidmore

Laniakea ou "cieux immenses" en hawaïen, un beau bébé de 520 millions d'années-lumière de diamètre !

Vous savez que notre système solaire se situe dans l’une des branches périphériques de la Voie lactée, une galaxie de 100 000 années-lumière de diamètre qui abrite selon les dernières estimations près de 250 milliards d’étoiles.

Vous savez aussi peut-être que notre galaxie appartient à un ensemble plus grand, nommé sobrement Groupe local et qui comprend également la galaxie d’Andromède ainsi qu’une vingtaine de galaxies naines. Celles qui « gravitent » autour de la Voie lactée s’appellent le Grand Chien, la galaxie du Sagittaire ou encore le Grand Nuage de Magellan. Le Groupe local comporte plusieurs milliers de milliards d’étoiles et s’étend sur des dizaines de millions d’années-lumière.

Un ciel comme vous n'en verrez jamais. A moins d'aller dans le désert. Ou au planétarium.
Un ciel comme vous n’en verrez jamais. A moins d’aller dans le désert. Ou au planétarium. / Flickr / Sloworking2

Ce groupe appartient lui-même à un amas de galaxies. Son nom est Amas de la Vierge et il contient entre 1300 et 2000 galaxies comme la nôtre pour un diamètre de cinquante millions d’années-lumière environ.

Maintenant, vous vous doutez que ces amas de galaxies sont eux-aussi groupés en super-amas. Le nôtre vient d’être baptisé Laniakea, ce qui signifie « cieux immenses » en Hawaïen. Il y a de quoi : son diamètre est dix fois plus grand que celui de l’Amas de la Vierge et il abrite à la louche 100 000 galaxies (100 milliards d’étoiles) et un million de galaxies naines…

Depuis un demi-siècle, on ne savait pas très bien à quoi tout ça ressemblait

Une équipe franco-israélo-américaine pense pourtant avoir découvert la nature de ce super-amas. Dans une publication de la revue Nature, elle livre une ébauche de carte, tout en expliquant comment pourrait fonctionner cet ensemble gigantesque.

La Voie lactée est à la périphérie du "bassin d'attraction" de Laniakea
La Voie lactée est à la périphérie du « bassin d’attraction » de Laniakea / Nature / YouTube

Pour cela, les chercheurs ont étudié les mouvements de près de 8000 galaxies qui nous entourent. En cartographiant les vitesses et les directions de chaque galaxie, ils ont réussi à identifier les limites du super-amas, ainsi que son centre.

Laniakea, comme l’équipe en question l’a baptisé, ressemble à une toile. Les galaxies sont comme enfilées sur les fils de cette toile. Imaginez maintenant que chaque fil soit un ruisseau, qui converge vers le centre de Laniakea et s’assemble en chemin avec d’autres ruisseaux pour former des rivières, puis des fleuves, avant de rejoindre un ensemble plus vaste. C’est le fameux « Grand Attracteur », région de l’espace semblant attirer les amas de galaxies.

Chaque fil de la toile représente alors les directions qu’emprunteraient les galaxies si l’univers n’était pas en expansion. La Voie lactée se déplace en effet à une « petite » vitesse de 630 kilomètres par seconde, attirée par la force gravitationnelle des galaxies voisines et de la matière noire environnante.

«En fait, les super-amas sont l’équivalent astronomique des bassins-versants sur Terre, à cette différence que ce n’est pas de l’eau qui s’écoule, mais des galaxies», explique Hélène Courtois, professeur à l’université de Lyon et membre de l’équipe. La frontière entre deux super-amas se trouve alors sur la ligne qui sépare les bassins gravitationnels. Le bassin gravitationnel propre à Laniakea est donc représenté en jaune sur la carte.

Les autres ensembles, en blanc, représentent chacun un super-amas. Il pourrait y en avoir 6 millions dans l’univers…

Je sais pas pour vous, mais moi je vais bientôt faire un tour au planétarium.

Et sur Snackable.fr

C’est la rentrée ! Vous êtes heureux ? Nous plutôt car nous avons l’occasion de revenir sur les dossiers chauds de l’été.

Proche-Orient : situation toujours explosive

On l’a régulièrement évoqué lors du lancement de Snackable, mais la situation au Moyen-Orient est toujours aussi préoccupante. La faute à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), aussi appelé l’État islamique, Daesh ou simplement le califat.

Pour faire court, ces djihadistes auparavant affiliés à Al-Qaïda ont fait un mauvais remake d’Iznogoud. Leur chef s’est vu calife à la place du calife et ils se sont brouillés avec l’organisation terroriste et les rebelles syriens qui combattaient comme eux le régime de Bachar.

Profitant du bordel ambiant, ils se tournent vers l’Irak et prennent plusieurs villes dont Mossoul le 10 juin et arrivent devant Bagdad. Au nord, la minorité Kurde, à qui tout le monde a toujours refusé la création du Kurdistan, profite de la situation pour apparaître comme la seule force stable de la région. L’Iran, chiite, s’est également engagé dans le soutien de ses coreligionnaires.

Ce tableau, réalisé par Slate, résume la situation diplomatique du Moyen-Orient. Cliquez pour la version interactive.
Ce tableau, réalisé par Slate, résume la situation diplomatique du Moyen-Orient. Cliquez pour la version interactive.

Finalement, les Occidentaux décident aussi d’intervenir début août lorsque leurs ressortissants et les communautés chrétiennes sont menacés. Entre temps, l’EIIL avait attaqué le Liban et a ensuite remporté une victoire significative sur les forces de Bachar en Syrie.

Les djihadistes ne sont que 10 à 20 000 combattants, mais ils disposent d’argent, grâce à la vente de pétrole de contrebande, du pillage et de financements privés… Mais aussi d’armes sophistiquées, achetées ou simplement volées à l’armée irakienne.

Ils représentent selon les experts une plus grosse menace qu’Al-Qaïda. Les Américains ont la possibilité de régler le problème, mais compte tenu des relations avec l’Iran, ils essayent sûrement de ne pas trop favoriser les chiites face aux sunnites.

Les décapitations successives de deux journalistes par les djihadistes pourraient les décider. Tout comme le fait que l’Irak représente la principale zone où les pays de l’OPEP s’attendent à trouver de nouvelles réserves pétrolières.

L’info bonus : si vous voulez en savoir plus sur la réalité du terrain, je vous conseille cet excellent reportage de Vice.

Gaza : rebelote après 2009 et 2012

Entre Israël et le Hamas, l’histoire se répète assez souvent. Cette fois, c’est le kidnapping et le meurtre de trois Israéliens qui va mettre le feu aux poudres. Après la vengeance d’extrémistes juifs sur un adolescent palestinien et la capture de près de 400 hommes miliciens du Hamas, ce dernier intensifie ses tirs de roquettes sur l’État hébreu.

Devant l’inefficacité des ripostes aériennes et la menace des tunnels palestiniens creusés entre Israël et Gaza, Tsahal déclenche alors l’opération « Bordure protectrice » le 8 juillet. Il faudra attendre le 26 août et 2219 morts (dont 78% de civils palestiniens) et plus de 11 000 blessés pour qu’un accord de cessez-le-feu soit trouvé, alors que la pression internationale se faisait de plus en plus intense.

En bleu, les soutiens d'Israël / En rouge, ceux qui condamnent Israël / En vert, ceux qui condamnent les deux pays / En jaune... Le style mitigé de F.Hollande.
En bleu, les soutiens d’Israël / En rouge, ceux qui condamnent Israël / En vert, ceux qui condamnent les deux pays / En jaune… F.Hollande, comme souvent le cul entre deux chaises / CC Reda Benkhadra

Le cas d’Israël est toujours délicat à traiter. Le pays n’a que des ennemis chez ses voisins, comme l’indique le tableau de Slate. Pour exister, Israël doit souvent prendre des mesures radicales et ne peut tolérer d’être bombardé depuis Gaza par des milliers de roquettes, souvent tirées des zones d’habitation.

Mais on peut aussi dire que la façon dont les choses sont gérées n’aide pas vraiment… En tuant de très nombreux enfants dans les affrontements, parfois loin des zones utilisées par le Hamas, l’armée israélienne a dépassé une grosse, grosse ligne rouge, inadmissible pour une telle nation.

 

Sans compter les destructions multiples, l’embargo qui empêche la reconstruction du territoire palestinien depuis trop longtemps ou encore les restrictions concernant les zones maritimes, qui privent les habitants de Gaza de nombreuses ressources, dont d’importantes réserves de gaz.

De quoi entretenir les antagonismes entre les deux camps et préparer les affrontements futurs. Heureusement, ces points seront à nouveau discutés fin septembre, quand le cessez-le-feu devrait se transformer en fin définitive de l’opération. D’ici là, croisons les doigts.

L’info bonus : la Libye, ce n’est pas le Moyen-Orient mais ça chauffe tout autant. En début de semaine, le gouvernement et le nouveau parlement élu en juin déclarent avoir totalement perdu le contrôle de la capitale Tripoli qu’ils avait été obligés de quitter en août sous la pression des milices islamistes.

Ces dernières, qui ont participé à la chute de Kadhafi en 2011, dénoncent un parlement jugé illégitime. Les élections n’ont rassemblé qu’entre 10 et 30% des électeurs. Elles ont recréé à Tripoli le parlement qui leur était favorable avant juin.

La Libye est donc privée depuis cet été de pouvoir central et son territoire morcelé entre les différentes milices, des rebelles de l’armée ou encore des tribus en quête d’autonomie. Une situation proche de celle que connait depuis une dizaine d’années la Somalie.

Sarkozy, mis en examen au début de l’été pour des soupçons de magouilles dans l’affaire Bettencourt pourrait aussi s’expliquer sur la gestion de l’après-Kadhafi.

Qui pour lui serrer la main aujourd'hui ?
Qui pour lui serrer la main aujourd’hui ?

La Russie : alerte à la testostérone pour les proches de Poutine

Il faut l’avouer, cet été, Vladimir Poutine a eu des couilles grosses comme la Sibérie. Non content d’avoir récupéré la Crimée au printemps, il cherche par tous les moyens à grignoter l’Est de l’Ukraine, ou au pire créer un nouvel État vassal. Ce ne serait pas une première.

Et plus personne n’est dupe : les rebelles pro-russes sont évidemment armés par la Russie, quand ils ne sont pas tout simplement des soldats russes sans uniforme. D’ailleurs depuis plusieurs semaines et le fameux convoi humanitaire, des blindés russes passent la frontière. Sans doute par erreur.

Quand l’armée ukrainienne reprend du terrain, il suffit aux Russes de la bombarder et d’envoyer des chars pour la repousser. Ainsi, le statu quo est maintenu, en attendant sans doute un règlement diplomatique. Etant donné que les Européens et les Américains sont plutôt tièdes à l’idée d’intervenir, même si cette possibilité n’est pas écartée, Poutine a toutes les chances de réussir son coup.

De quoi satisfaire les nombreux Russes venus habiter de gré ou de force dans la région du temps de l’URSS. Mais si la situation perdure, les oligarques russes risquent de se lasser des embargos qui pèsent sur leurs business.  On verra alors à quel point Poutine, l’ancien du KGB, tient les rênes du pays.

Poutine risque sa place au G8
Poutine risque sa place au G8. Je me demande pourquoi le dessinateur a donné cet air tout triste à notre François ? CC /  DonkeyHonkey

Bon il y a quelques ratés, comme les milliers de morts liés aux combats, ou les 298 victimes du crash de l’avion de la Malaysian Airlines. Mais finalement les informations sont tellement opaques sur le sujet que les médias préfèrent largement s’en détourner.

L’info bonus : le crash du 17 juillet au-dessus de l’Ukraine marque le début d’une série de trois accidents en une semaine. À Taïwan puis au Mali, plus de 150 personnes, dont de nombreux Français, ont trouvé la mort. Avec la disparition dans l’Océan Indien d’un autre avion de la Malaysian et de ses 239 passagers au printemps, 2014 sera l’une des pires années pour le transport aérien.

Ebola : l’urgence mondiale qui peut attendre

Le monde est en train de « perdre la bataille » contre la « pire épidémie Ebola de l’histoire » a été obligé de rappeler hier Médecins sans frontières. Alors qu’une action internationale coordonnée est réclamée depuis le 8 août par l’OMS, l’ONG dénonce aujourd’hui une « coalition mondiale de l’inaction ».

C'est pas la joie. CC / Leopoldo Martin R
C’est pas la joie. CC / Leopoldo Martin R

Face à l’épidémie de fièvre hémorragique qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest et qui a déjà fait près de 1550 morts sur plus de 3000 cas recensés, les ONG et les autorités locales sont dépassées.

Au Sierra Leone, principal foyer d’infection avec la Libéria et la Guinée, les médecins n’ont pas assez de moyens pour traiter tous les malades et nombreux sont ceux qui, rejetés des hôpitaux, meurent dans la rue. Les risques d’une propagation n’ont jamais été aussi élevés. Selon MSF, il faudra plusieurs mois et près d’un demi-milliard de dollars pour maîtriser la maladie qui pourrait encore contaminer 20 000 personnes. Le Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique, vient en effet d’être touché.

La psychose s’empare peu à peu des populations exposées, qui n’hésitent pas à prendre en chasse les malades rejetés ou échappés des centres de soins.

 

La situation est d’autant plus dramatique que le signalement de l’épidémie date de mars dernier, alors que cette dernière a vraisemblablement débuté fin 2013 ! Mis à part les ONG et l’OMS, la communauté internationale n’a toujours rien fait de significatif, bien que de nombreux pays (États-Unis, Royaume-Uni et Russie) déclarent avoir trouvé un vaccin. Ça fait dix ans qu’on en parle ! Or rien ne prouve que ces vaccins soient efficaces, car jamais testés à grande échelle sur l’homme.

Les Japonais sont sans doute les plus brillants avec le développement d’un test de dépistage ultra-rapide qui devrait grandement aider les équipes sur le terrain. C’est en effet le principal problème de ces équipes qui doivent attendre l’apparition des symptômes les plus évidents pour diagnostiquer la maladie, tandis que les tests sanguins sont longs à réaliser.

L’info bonus : cet été, une autre souche d’Ebola, différente de celle qui fait rage en Afrique de l’Ouest, a fait une trentaine de victime au Zaïre, là où la maladie avait été découverte en 1976. Cette fois, les autorités locales et internationales feront preuve de plus de vigilance.

Cet été, on vous a également parlé de…

Valls II : le gouvernement n’aime plus le rose

Cinq mois après la constitution du « gouvernement de combat », Manuel Valls a été forcé d’en présenter la démission suite aux nouveaux propos frondeurs d’Arnaud Montebourg.

Ce gouvernement Valls II marque un véritable tournant et pose quelques questions : peut-on gouverner en étant aussi loin de ses promesses électorales ? Macron, l’ancien banquier (millionnaire, ce qui prouve qu’il est quand même doué), ministre d’un Hollande ennemi de la finance, c’est possible ? On a l’habitude des mensonges en politique, mais là, on touche le Guiness Book et ça donne un exécutif acclamé par les patrons du Medef et hué par les militants lors des universités d’été du PS.

Et les patrons sont tellement contents qu’au deuxième trimestre, les entreprises françaises cotées en bourse sont les championnes des dividendes distribués aux actionnaires avec une hausse de 30% en valeur ! Pourtant, notre économie est encore très loin de la reprise.

Coupe du monde : changement de règne 

GoPro_Bresil2014
Les gars, ça sert plus à rien de se la jouer

On a prié pour l’éviter, mais il faut reconnaître qu’on s’est tapé une belle finale de merde. À part pour le but magnifique de Götze, Kramer doit bien être content de n’avoir aucun souvenir du match tellement on a frôlé les sommets de l’ennui. Il était difficile de reconnaître une équipe d’Allemagne qui venait d’atomiser le Brésil en demi.

Plus que tout, c’est bien de ce 1-7 que tout le monde se souviendra pendant longtemps tellement il a révolutionné le foot mondial : qui est la nation reine du football maintenant ? Les Brésiliens n’ont plus qu’une étoile pour faire la différence, mais le reste des chiffres est en faveur de nos voisins.

Côté Français, on a plus brillé cet été lors du Tour de France, des Championnats d’Europe d’athlétisme et de natation ou les Mondiaux de judo.

 

Bien sûr, ce n’est pas un tour exhaustif de l’actualité et si d’autres infos vous ont marqué, n’hésitez pas à partager en commentaire !

Une conne, De Caunes, Trois... On ne va pas tous les citer au Grand Journal !

Twitch est une plateforme de livestreaming, qui permet aux internautes de regarder des vidéos diffusées en direct par d’autres internautes. La semaine dernière, Amazon en a fait l’acquisition pour plus d’1 milliard de dollars.

Ça, vous devez déjà le savoir, même si vous n’êtes pas vous-même utilisateur de Twitch ou spécialiste des rachats de la Silicon Valley. Vous êtes au courant car Mathilde Serrell, nouvelle chroniqueuse du Grand Journal de De Caunes sur Canal + en a parlé vendredi avec un ton un peu méprisant. Assez pour provoquer la haine des nombreux adeptes de jeux vidéo, lassés de toujours passer pour des abrutis qui n’ont « rien de mieux à foutre », selon les mots d’Antoine De Caunes.

 

 

55 millions et non 5 millions

Car Twitch doit son succès à la diffusion en direct de parties de jeux vidéo. En effet, une large majorité des 55 millions de visiteurs uniques mensuels, et non pas 5 millions comme l’affirme Mathilde Serrell, « regardent d’autres gens en train de jouer aux jeux vidéo. »

Bon résumé Tonio, lucide malgré son incrédulité !

Il faut avouer que l’extrait diffusé, tiré d’une vidéo du fantasque PewDiePie, n’est pas très flatteur. Mais, comme vous l’avez appris sur ce site, PewDiePie est plus une référence sur YouTube que sur Twitch, où ce « sous-genre comique » ne compte que 300 000 abonnés, contre 30 millions sur la plateforme de Google. D’ailleurs Mathilde ne le sait peut-être pas, mais le Suédois y est devenu tout simplement la personne la plus regardée avec 351 millions de vues cumulées sur ses vidéos pour le seul mois de juin, loin devant Shakira (288M), Katy Perry (195M) ou Psy (155M).

PewDiePie illustre cette nouvelle génération de blogueurs, humoristes ou artistes qui se font connaître grâce à leur WebTV, à l’instar de Norman ou de Studio Bagel. Ainsi, on retrouve sur Twitch des personnes qui réalisent de véritables émissions sur les jeux vidéo.

Beaucoup de gens qui ne foutent rien de leur vie
Championnats du monde de LoL : beaucoup de gens qui ne foutent rien de leur vie

Le e-sport, vous connaissez ?

Pourtant, ce n’est pas du tout l’essentiel de Twitch. La plateforme tire sa force de sa capacité à réunir une audience de masse lors de la diffusion de grands événements, comme les conférences des firmes technologiques que sont Apple et Google, ou encore les compétitions de e-sport. 32 millions de téléspectateurs y ont par exemple regardé en octobre dernier les Championnats du monde de League of Legend, le jeu en ligne le plus joué au monde. Quelle différence alors entre regarder un match entre professionnels de « LoL » et un match de foot ? Pour information, les meilleurs joueurs peuvent obtenir un visa de sportif de haut niveau pour aller vivre aux États-Unis. Le sujet du e-sport faisait d’ailleurs hier la une du New York Times.

Quant à la nouveauté de cette « addiction », Twitch a été lancé en 2011 et le fait de regarder quelqu’un jouer à un jeu date d’il y a déjà plus d’une quinzaine d’années, avec par exemple le mythique Level One de Marcus sur la chaîne Game One.

On est bien loin de l’image renvoyée par le Grand Journal. Depuis, on assiste à une véritable levée de boucliers de la part des journalistes spécialisés et des joueurs, pétitions et commentaires acerbes à l’appui :

« L’intelligence de la belle Mathilde se lit moins sur son visage que les traces de la coke prise avant d’entrer sur le plateau » assène Bobby Houdini, fidèle commentateur des articles de Snackable et utilisateur de Twitch.

Mais il reconnait lui-même que les réactions sont disproportionnées : « elles ne font que donner raison à ce genre de chroniques qui a pour but de nous faire passer pour des hystériques asociaux. Ils tentent de nous discréditer car nous leur volons leur audimat. »

Un détournement de l'excellent Monsieur Lâm
Un détournement de l’excellent Monsieur Lâm

Pas une première fois pour le Grand Journal

Des réactions qui alimentent par ailleurs un joli buzz pour le Grand Journal en cette rentrée, bien que ce ne soit pas à l’avantage de la journaliste, pourtant passée par l’école géniale qu’est Radio Nova. Appelez ça le syndrome Énora Malagré…

Pour ma part, je suis surpris que des gens soient encore surpris de ce genre d’attitude : taper sur les « geeks » est depuis longtemps un « marronnier » chez les journalistes, comme les chroniques nulles et la suffisance sont récurrentes pour le Grand Journal. Les exemples récents ne manquent pas.

Mais plutôt que de s’élever à l’unisson contre cette chronique, la presse pourrait dans un premier temps plus parler des erreurs qu’elle comporte et les rectifier. D’ailleurs, si vous voulez savoir pourquoi Twitch vaut son milliard de dollars, voici une petite analyse qui date de mai dernier, lors des premières rumeurs de rachat par YouTube.

Et si vous pensez toujours que Twitch est une perte de temps, libre à vous. On pourrait dire la même chose à propos du Grand Journal, qui tire Canal + vers le bas chaque année. Heureusement, tous n’ont pas le même avis sur les WebTV chez la chaîne cryptée, en témoigne l’investissement dans Studio Bagel.

Et certaines émissions font le job, à l’image du Supplément chaque dimanche midi.

Le mot de la fin pour Bobby : « Moralité : inutile de se braquer face à ce genre de chronique, laissons les rager dans leur poste ! »

 

Source Photo : Canal +, na.leagueoflegends.com et www.monsieurlam.com

Provocation ? Non... C'est pas son genre !

Un délice de double sens se trouve au milieu des propos échangés mercredi à Bercy lors de la passation de pouvoir entre Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, le nouveau locataire des lieux.

« Il faut savoir quitter la scène quand on ne sait pas jouer plus longtemps la comédie »

En prononçant cette phrase, Arnaud Montebourg quitte son costume de ministre de l’Économie, du Redressement Productif et du Numérique, tout en donnant le bâton pour se faire battre : après deux ans au gouvernement, son bilan tient en effet plus de la fiction que du réel et à défaut d’avoir été le sauveur de l’économie nationale, il sera pour longtemps l’auteur de plusieurs répliques cultes.

En extase devant le miracle industriel français.
Dr Montebourg au chevet de notre industrie

Chargé de stopper les fermetures d’usines, de relancer la production et de redynamiser l’industrie française, il laisse un bilan mitigé. Malgré quelques succès notoires, comme l’usine PSA d’Aulnay-sous-bois, 263 usines ont fermé l’an passé, soit seulement quatre de moins qu’en 2012. Pendant son passage à Bercy, il y a eu 296 créations d’usines pour 639 fermetures… La production industrielle a quant à elle diminué de 2% entre l’été 2013 et l’été 2014.

En constante représentation, le « comédien » a toutefois, par ses opérations de communication, redynamisé une industrie vieillissante. Derrière l’homme en marinière Armor Lux et robot-mixeur Moulinex à la main se cache par exemple l’initiateur de la Nouvelle France industrielle et ses projets d’avenir : développement d’un nouveau TGV, de la biotechnologie médicale ou des matériaux verts et organisation de shows qui présentaient à Bercy des innovations bien de chez nous. Arnaud Montebourg incarnera pendant longtemps l’esprit du « Made in France ».

La fameuse classe française
 Cocorico 

Quitte à parfois effrayer nos partenaires étrangers. Sa proposition de nationaliser temporairement Florange ou son opposition au rachat de Dailymotion par Yahoo! ont marqué clairement le retour de l’État interventionniste. Même refrain lors de la publication au printemps du décret Alstom, qui élargit le droit de veto de l’État sur les investissements étrangers visant les secteurs stratégiques français. Les libéraux s’en sont étranglés ; Florange est toujours à l’agonie ; Dailymotion est encore à la recherche de financements pour grandir et General Electric a finalement acheté Alstom. Pire, pour garder la face, l’ex-ministre a poussé l’État à entrer au capital d’Alstom. Une opération que les contribuables ont été obligés de payer au prix fort en rachetant les actions de Bouygues…

Mais le ministre n’en était pas à sa première intervention choc. C’est même au travers de ses punchlines qu’il a forgé son personnage.

La dernière en date, à l’encontre de la politique économique de François Hollande, lui a coûté son poste. Mais les plus marquantes visent le président directement : « il ment tout le temps » confiait Arnaud Montebourg au journaliste Valentin Spitz, auteur d’un livre à paraître le 10 septembre prochain sur l’ex-ministre. « Tu vas couler avec Hollande » aurait-il asséné à Manuel Valls le weekend dernier, lors d’un dernier entretien décisif. Une animosité qui ne date pas d’hier : « Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut. C’est son compagnon » disait-il déjà en 2006, alors qu’il était porte-parole de la candidate malheureuse à l’élection présidentielle.

Il se permet même de marcher devant lui
Il se permet même de marcher devant lui

Sur le plan politique, la prise de position du weekend dernier n’était pas la première allant à l’encontre du cap général fixé par le président et les socialistes : sur le plan énergétique par exemple, il n’a pas hésité à qualifier le nucléaire de « filière d’avenir » et a pris position en faveur de la recherche d’un moyen d’exploitation du gaz de schiste non-polluant.

Arnaud Montebourg cultive son image de grande gueule sincère qui sait manier la provocation, allant jusqu’à estimer être « beaucoup plus socialiste que les socialistes ». « Je suis tout à fait net avec ça. Pourquoi partirais-je ? C’est à eux de s’améliorer » allait-il même dire à Valentin Spitz. La sincérité, il la conseillait d’ailleurs à Emmanuel Macron comme « meilleure arme politique ». Mais cette dernière peut se retourner contre vous.

Grand acteur, Arnaud Montebourg est aussi à son aise lorsqu’il s’agit de bluffer. Malheureusement, cela ne passe pas toujours inaperçu. Au printemps 2013, au moment de tirer un premier bilan de son action, il travestissait sans sourciller la vérité.

Parlant de 85% des emplois menacés sauvés depuis 2012, il omettait de dire que ces chiffres ne concernaient que les dossiers effectivement traités par ses services. Si 65 000 emplois ont été épargnés, le ministre tire sa statistique d’un total de 76 000 emplois menacés, alors qu’ils étaient en réalité 260 000 ! De 85%, on passe à 25%…

Petit filou.

Vacances en famille
Vacances en famille

Alors, avant que son rôle de ministre sans résultat ne lui colle trop à la peau, Arnaud Montebourg a préféré quitter la scène. Pourtant, l’ex-ministre se voit déjà dans un nouveau rôle : « Je vais prendre exemple sur Cincinnatus, qui préféra quitter le pouvoir pour retourner à ses champs et à ses charrues. Je vais retourner travailler avec les Français » déclarait-il lors de la passation de pouvoir. La référence au général romain légendaire du Ve siècle avant J.-C, redevenu fermier par dégoût de la politique et rappelé par le peuple tel un héros en temps de crise n’est pas anodine

Parti pour cultiver dans l’ombre son prochain rôle de présidentiable en 2017, il était temps pour Arnaud Montebourg de tirer le rideau. La comédie a assez duré.

 

Pour un bilan détaillé de l’action d’Arnaud Montebourg, c’est ici.

Source photo : Flickr / PS – Le Parisien Magazine

Et nous ramène à la réalité...

L’Ice bucket challenge semble bien loin de s’essouffler. Lancé au printemps par des pros de golf et de motocross puis transformé en opération de « charitainment » par un responsable de l’association de lutte contre la maladie de Charcot, le challenge a été popularisé par d’anciens sportifs qui sont victimes de ce qu’on appelle également l’ALS, à l’image de Peter Frates qui, nominé, expliquait pourquoi il n’avait pas pu se verser un seau d’eau sur la tête…

Cette « chaîne » s’est démarquée des autres phénomènes viraux qui pullulent sur Facebook lorsque Mark Zuckerberg y a lui-même participé. En mettant un pied dans la Silicon Valley, parmi les stars de l’Internet, trop contentes de participer à une « oeuvre caritative » capable de soigner leur image et de faciliter l’adhésion à leurs services, l’Ice bucket challenge s’est assuré une reconnaissance mondiale.

Stars et anonymes rassemblés…

Depuis, difficile de citer une personnalité, un acteur, un sportif, un politique ou un journaliste qui ne se soit pas mouillé ! En effet, de nombreuses célébrités ont su profiter du buzz en se nominant entre-elles, quand ce n’est pas simplement un haut responsable d’un réseau social et un conseiller en communication qui ont encouragé son développement… Sans arrière-pensée, évidemment ! Même George W. Bush s’y met, et on aurait envie de lui jeter autre chose qu’un seau d’eau étant donné la situation actuelle en Irak.

Et quand les marques entrent en scène, que faut-il en penser ? On peut louer la créativité des communicants de Samsung, qui ont fait participer le Galaxy S5 au défi avant de nominer le dernier iPhone, qui lui n’est pas étanche… Mais faire entrer à ce point un phénomène à vocation caritative dans une guerre marketing fait aussi l’effet d’une douche froide.

Alors bien sûr, l’Ice bucket challenge et plus généralement tout ce qui permet d’encourager les dons est une bonne chose. Grâce au buzz et à l’enthousiasme des nombreux anonymes et célébrités qui l’ont alimenté, les associations de lutte contre la maladie de Charcot ont récolté près de 70 millions de dollars cette année aux Etats-Unis, contre à peine 2,5 millions l’an passé à la même période, tandis qu’en France les dons ont triplé.

Mais a-t-on réellement besoin d’un buzz sur Internet pour faire preuve de générosité ? C’est le message que de nombreux internautes, célèbres ou non, ont voulu faire passer en critiquant l’Ice bucket challenge.

Donc, vous gâchez de l’eau potable pour éviter de récolter des fonds pour une association caritative ?
« Donc, vous gâchez de l’eau potable pour éviter de récolter des fonds pour une association caritative ? »

… au risque de se détourner de l’essentiel

La critique la plus intelligente du défi nous vient d’ailleurs de Gaza, où les affrontements entre le Hamas et l’armée israélienne viennent de cesser après deux mois de destruction. Alors que la presse et la politique occidentale se sont peu à peu détournées du sujet, laissant à l’Egypte le soin de mener des négociations de paix, le journaliste Ayman Aloul a décidé de créer la version palestinienne du défi afin de remettre Gaza au cœur de l’actualité.

Non sans une certaine dose d’ironie et de cynisme, il rappelle que les habitants de Gaza n’ont pas assez d’eau pour se la verser sur la tête. Le « Rubble bucket challenge » remplace ainsi l’eau glacée par les gravats, beaucoup plus faciles à trouver à Gaza. Reprenant les codes de l’Ice bucket challenge, nombreux sont ceux qui ont nominé Benyamin Netanyahu, Barack Obama et d’autres responsables politiques afin qu’ils découvrent quelle est la sensation de recevoir une partie de sa maison sur la tête. Le conflit a fait du côté palestinien 2 042 morts, parmi lesquels 1 444 civils dont 478 enfants, pour 68 tués, dont 4 civils chez les Israéliens.

Enfin, près de 60 000 habitations auraient été détruites, ainsi que des écoles, des hôpitaux, des stations de traitement des eaux et enfin l’unique centrale électrique du territoire. La reconstruction, chiffrée à 6 milliards de dollars par l’Autorité palestinienne, est rendue difficile par les restrictions sur l’importation du ciment imposées par Israël, de peur que le Hamas ne l’utilise pour la construction de nouveaux tunnels. Selon l’ONU, qui a constaté ces destructions, il faudrait 18 ans pour reconstruire Gaza dans les conditions actuelles et alors que les dégâts liés aux deux précédents conflits en 2009 et 2012 ne sont toujours pas complètement réparés. Assez pour inciter les internautes à se mobiliser ?

Pleine d’humilité, cette version dénote par rapport au Ice bucket challenge où ce qui était au départ mis en avant, l’aide à une bonne cause, a vite été relégué au second plan : c’est maintenant la course à celui qui fera la vidéo la plus originale ou celle avec le plus de moyens, camion-citerne ou hélico à l’appui.

Une débauche qui se justifie lorsqu’on parle de divertissement, mais qui fait grincer les dents quand il s’agit d’une bonne cause ou de charité. Surtout quand de plus en plus d’associations ou de personnes comme Ayman Aloul sont maintenant obligées de faire dans la surenchère pour bénéficier d’une couverture médiatique, au risque de se détourner de leurs priorités et de lasser peu à peu le public.

Pour un résumé complet du phénomène Ice bucket challenge, c’est ici.

Source photo : Flickr / Anthony Quintano