Ce weekend, les mouvements nationalistes et indépendantistes se sont faits remarquer au Royaume-Uni, en France et en Espagne.

Moins de deux semaines après le référendum sur l’indépendance de l’Écosse, qui s’est soldé par la victoire du non, les indépendantistes catalans ne baissent pas les bras et espèrent toujours organiser leur propre référendum.

Artur Mas, le président de la communauté autonome, a signé samedi un décret de convocation d’un référendum sur l’indépendance catalane le 9 novembre prochain.

La Catalogne, c’est 7,5 millions d’habitants et environ 20% du PIB espagnol, soit près de 192 milliards d’euros. Le PIB du Portugal, à titre de comparaison, est d’environ 170 milliards d’euros et celui de l’Écosse, 150 milliards. Mais la Catalogne est aussi la région la plus endettée d’Espagne, du fait de ses contributions au fonctionnement du reste du pays selon les indépendantistes.

Pour Madrid, impossible de se séparer d’un tel joyau. Le gouvernement espagnol a saisi le Tribunal constitutionnel pour faire casser la convocation du référendum. Un refus qui va encore tendre la situation alors qu’1,8 million de Catalans étaient dans la rue début septembre et que l’ERC, le parti de la gauche républicaine favorable à l’indépendance est arrivé en tête aux dernières élections européennes. Comme le FN en France.

Le Front National fait une entrée historique au Sénat

La situation est bien sûr différente, les indépendantistes catalans étant pro-UE. Mais le parallèle avec la France montre bien le repli identitaire qui s’opère actuellement en Europe.

C’était prévisible depuis les élections municipales du printemps : la droite est à nouveau majoritaire au Sénat. En effet, les sénateurs sont élus par des grands électeurs, dont 95% sont issus des conseils municipaux. Le même système explique le basculement de la Chambre haute à gauche en 2011. Et aussi l’entrée historique ce weekend des deux sénateurs FN Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône) et David Rachline (Var), qui est à 26 ans le plus jeune élu de la Haute-Assemblée.

Ces deux derniers sont respectivement maires du 7e arrondissement de Marseille et de Fréjus. Ils comptaient suffisamment de soutiens pour être des candidats sérieux lors des sénatoriales. L’opération séduction lancée auprès des nombreux maires et conseillers municipaux locaux a fait le reste.

L’arrivée du FN au Sénat reste anecdotique sur le plan politique, avec seulement 2 sièges sur 348. Mais elle est avant tout symbolique : le parti frontiste est désormais présent dans les deux chambres législatives et son action de « dédiabolisation » lui permet d’attirer la sympathie de plus de 4000 élus, dont beaucoup ne lui sont pas affiliés.

L’UKIP séduit deux députés conservateurs

On retrouve également ce phénomène outre-Manche. Comme le FN, l’UKIP (United Kingdom Independence Party) milite contre l’UE. Comme le FN, il arrive en tête des dernières élections européennes devant les partis politiques historiques, une première.

Ce weekend, le parti a annoncé l’arrivée en son sein de Mark Reckless, un député conservateur connu pour son euroscepticisme. Début septembre, c’était Doug Carswell, un autre élu tory, qui quittait la formation du Premier ministre David Cameron pour celle des indépendantistes.

À seulement huit mois des élections législatives, ce dernier n’est pas certain de conserver son poste. Face à la pression de l’UKIP et de son propre camp (un tiers des députés conservateurs seraient eurosceptiques), David Cameron a promis, s’il était réélu, d’organiser en 2017 un référendum sur l’avenir du Royaume-Uni au sein de l’Union Européenne…

Crédit photo : Stasiu Tomczak

Journaliste, diplômé en économie et en histoire, j'ai fait mes classes au service sport du quotidien La Marseillaise avant de tomber dans le Web et l'actualité du numérique. Avec Snackable, je vais essayer de vous faire partager ce qui me passionne ou m'interpelle.

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