Irak : comment l’Etat islamique pourrait raser Bagdad

Irak : comment l’Etat islamique pourrait raser Bagdad

Alors que la situation est toujours aussi chaotique en Irak, l’Etat islamique (ex-EIIL) étend son emprise sur le nord du pays et va devenir de plus en plus difficile à déloger. Les djihadistes, en cas de revers, ont en effet la possibilité de ravager en quelques heures Bagdad et ses environs.

Pas besoin de puiser dans l’énorme arsenal militaire récupéré au fil de leur conquête : l’arme fatale des islamistes, c’est l’eau.

Ils contrôlent en effet les principaux barrages irakiens, à Mossoul sur le Tigre et à Haditha sur l’Euphrate, tous les deux en amont de Bagdad. Selon les experts, la rupture du barrage de Mossoul pourrait submerger totalement la ville en quelques heures, tandis qu’un mur d’eau de près de 5 mètres s’abattrait sur Bagdad et que 250 kilomètres carrés seraient inondés autour de la capitale. Du côté d’Haditha, les conséquences seraient également extrêmes alors que le barrage retient les eaux du lac artificiel Qadisiyah et est la principale source d’électricité de Bagdad.

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Ce scénario catastrophe peut sembler irréaliste. Pourtant, les djihadistes n’en seraient pas à leur premier essai. En avril dernier, alors qu’ils contrôlaient le barrage de Falloujah, à une centaine de kilomètres de Bagdad, ils n’ont pas hésité à couper l’approvisionnement en eau vers l’aval et le sud chiite de l’Irak, provoquant une grave sécheresse. Ils l’ont ensuite ouvert totalement, inondant les terres jusqu’à la fameuse prison d’Abou Ghraib, aux portes de Bagdad.

Pire, la rupture des barrages pourrait advenir sans l’action de l’Etat islamique selon l’armée américaine, qui pointe du doigt l’arrêt de la maintenance sur des ouvrages déjà vétustes et usés par le climat de guerre qui pèse sur la région depuis la 1ère guerre du golfe en 1991.

Mais les djihadistes ont déjà prouvé par le passé qu’ils étaient capables de maintenir en état les infrastructures indispensables à l’émergence de leur califat, à l’image des champs pétroliers d’où ils tirent leurs ressources. Ils ont ainsi passé un accord avec les responsables du barrage de Tabqa sur le lac Assad en Syrie pour qu’ils alimentent toujours la zone en électricité.

Crédit Photo : NYT & James McCauley

PS : Ceux qui voudront en apprendre plus sur la situation  en Irak pourront consulter cet excellent reportage animé du New York Times, qui suit justement la progression des djihadistes sur l’Euphrate et le Tigre.

Journaliste, diplômé en économie et en histoire, j'ai fait mes classes au service sport du quotidien La Marseillaise avant de tomber dans le Web et l'actualité du numérique. Avec Snackable, je vais essayer de vous faire partager ce qui me passionne ou m'interpelle.

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