Le 11 mars 2011, il y a exactement quatre ans, le Japon faisait face au plus important tremblement de terre de son histoire. D’une magnitude de 9, ce qui le classe parmi les séismes les plus rares et les plus dévastateurs, son épicentre est situé à 300 kilomètres au Nord-Est de Tokyo et à 145 kilomètres à l’Est des centrales de Fukushima Daiichi et Daini.

La vidéo ci-dessus montre l’activité sismique que connaît l’archipel japonaise en 2011. On y voit les différentes secousses habituelles, la première alerte du 9 mars (d’une magnitude de 7,2), puis le séisme principal et ses nombreuses répliques. Ces dernières s’étalent jusqu’au 13 avril. 56 d’entre elles dépassent une magnitude de 6 !

Appelé séisme de la côte Pacifique du Tōhoku, il compte parmi les cinq séismes les plus puissants relevés par l’homme depuis 1900, et est équivalent à 8000 fois Hiroshima. Il s’est fait ressentir jusqu’à Pékin, a provoqué l’affaissement des côtes orientales du Japon d’au moins 20 centimètres et un déplacement de l’île vers l’Ouest de près de 2,4 mètres, à comparer aux 84 millimètres annuels habituels. Mais sur les 18 000 victimes, seulement 10% sont directement liées au tremblement de terre.

Moins d’une heure après le séisme, une vague d’une hauteur moyenne d’une dizaine de mètres déferle sur le Japon. C’est elle qui fait le maximum de victimes et de dégâts.

Au total, le séisme et le tsunami qu’il provoque représentent la catastrophe la plus onéreuse de l’histoire, avec un coût estimé à 210 milliards de dollars. Mais cet événement est sans commune mesure en matière de perte humaine avec le tremblement de terre et le tsunami de 2004 à Sumatra (Indonésie) qui provoquent la disparition de près de 250 000 personnes.

Quant à l’accident nucléaire de Fukushima, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas le tsunami qui en est la cause essentielle mais bien le séisme. C’est lui qui aurait entraîné les premiers rejets de gaz radioactif, mais aussi endommagé les lignes électriques puis les groupes électrogènes de secours nécessaires à l’alimentation du système de refroidissement du réacteur. Sans ça, les combustibles atteingnent des températures extrêmes, entrainant la fusion du cœur du réacteur à près de 2800° !

Le tsunami a aggravé la situation, empêchant un retour rapide à la normale. Fukushima est un accident de niveau 7, le plus élevé, aussi grave que Tchernobyl. Le drame n’était pas inévitable : la centrale d’Onagawa, deux fois plus proche de l’épicentre du séisme, n’a subi aucun dommage.

Aujourd’hui, TEPCO, l’opérateur de la centrale, a fait des progrès conséquents en nettoyant la piscine de refroidissement du réacteur 4, celui à l’origine de la plupart des émissions, et en traitant de plus en plus d’eau contaminée. Néanmoins, le démantèlement total de la centrale devrait encore prendre 25 ans. La situation des populations ayant évacué la zone est plus préoccupante : si la contamination s’est révélée moins préoccupante que ce qui était imaginé, près de 230 000 personnes vivent toujours loin de chez elles, dans des situations précaires. Seulement 6000 habitations sur les 30 000 prévues ont été construites à l’heure actuelle.

Journaliste, diplômé en économie et en histoire, j'ai fait mes classes au service sport du quotidien La Marseillaise avant de tomber dans le Web et l'actualité du numérique. Avec Snackable, je vais essayer de vous faire partager ce qui me passionne ou m'interpelle.

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