Laniakea ou "cieux immenses" en hawaïen, un beau bébé de 520 millions d'années-lumière de diamètre !

Vous savez que notre système solaire se situe dans l’une des branches périphériques de la Voie lactée, une galaxie de 100 000 années-lumière de diamètre qui abrite selon les dernières estimations près de 250 milliards d’étoiles.

Vous savez aussi peut-être que notre galaxie appartient à un ensemble plus grand, nommé sobrement Groupe local et qui comprend également la galaxie d’Andromède ainsi qu’une vingtaine de galaxies naines. Celles qui « gravitent » autour de la Voie lactée s’appellent le Grand Chien, la galaxie du Sagittaire ou encore le Grand Nuage de Magellan. Le Groupe local comporte plusieurs milliers de milliards d’étoiles et s’étend sur des dizaines de millions d’années-lumière.

Un ciel comme vous n'en verrez jamais. A moins d'aller dans le désert. Ou au planétarium.
Un ciel comme vous n’en verrez jamais. A moins d’aller dans le désert. Ou au planétarium. / Flickr / Sloworking2

Ce groupe appartient lui-même à un amas de galaxies. Son nom est Amas de la Vierge et il contient entre 1300 et 2000 galaxies comme la nôtre pour un diamètre de cinquante millions d’années-lumière environ.

Maintenant, vous vous doutez que ces amas de galaxies sont eux-aussi groupés en super-amas. Le nôtre vient d’être baptisé Laniakea, ce qui signifie « cieux immenses » en Hawaïen. Il y a de quoi : son diamètre est dix fois plus grand que celui de l’Amas de la Vierge et il abrite à la louche 100 000 galaxies (100 milliards d’étoiles) et un million de galaxies naines…

Depuis un demi-siècle, on ne savait pas très bien à quoi tout ça ressemblait

Une équipe franco-israélo-américaine pense pourtant avoir découvert la nature de ce super-amas. Dans une publication de la revue Nature, elle livre une ébauche de carte, tout en expliquant comment pourrait fonctionner cet ensemble gigantesque.

La Voie lactée est à la périphérie du "bassin d'attraction" de Laniakea
La Voie lactée est à la périphérie du « bassin d’attraction » de Laniakea / Nature / YouTube

Pour cela, les chercheurs ont étudié les mouvements de près de 8000 galaxies qui nous entourent. En cartographiant les vitesses et les directions de chaque galaxie, ils ont réussi à identifier les limites du super-amas, ainsi que son centre.

Laniakea, comme l’équipe en question l’a baptisé, ressemble à une toile. Les galaxies sont comme enfilées sur les fils de cette toile. Imaginez maintenant que chaque fil soit un ruisseau, qui converge vers le centre de Laniakea et s’assemble en chemin avec d’autres ruisseaux pour former des rivières, puis des fleuves, avant de rejoindre un ensemble plus vaste. C’est le fameux « Grand Attracteur », région de l’espace semblant attirer les amas de galaxies.

Chaque fil de la toile représente alors les directions qu’emprunteraient les galaxies si l’univers n’était pas en expansion. La Voie lactée se déplace en effet à une « petite » vitesse de 630 kilomètres par seconde, attirée par la force gravitationnelle des galaxies voisines et de la matière noire environnante.

«En fait, les super-amas sont l’équivalent astronomique des bassins-versants sur Terre, à cette différence que ce n’est pas de l’eau qui s’écoule, mais des galaxies», explique Hélène Courtois, professeur à l’université de Lyon et membre de l’équipe. La frontière entre deux super-amas se trouve alors sur la ligne qui sépare les bassins gravitationnels. Le bassin gravitationnel propre à Laniakea est donc représenté en jaune sur la carte.

Les autres ensembles, en blanc, représentent chacun un super-amas. Il pourrait y en avoir 6 millions dans l’univers…

Je sais pas pour vous, mais moi je vais bientôt faire un tour au planétarium.

Journaliste, diplômé en économie et en histoire, j'ai fait mes classes au service sport du quotidien La Marseillaise avant de tomber dans le Web et l'actualité du numérique. Avec Snackable, je vais essayer de vous faire partager ce qui me passionne ou m'interpelle.

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